Troisième numéro de notre nouveau rendez-vous du samedi. Le « Wall Ciné Pictures » c’est notre pause ciné-club à nous, un coup de projecteur hebdomadaire sur trois films, anciens ou récents, connus ou méconnus, d’un horizon à un autre. Histoire de se balader ensemble dans l’incroyable vivier du septième art, et peut-être, de vous donner des idées ou envies, de voir ou revoir tout un tas de films ! Escale n°3, focus sur deux classiques des années 80, Nimitz et Wargames, et sur la comédie Elle de Blake Edwards
NIMITZ, RETOUR VERS L’ENFER
De Don Taylor – 1980
Genre : Fantastique
Avec : Kirk Douglas, Martin Sheen, Katherine Ross, James Fiorentino…
USA – 1h43
Synopsis : Le porte-avions USS Nimitz se retrouve en plein milieu du Pacifique au cœur d’une tempête électromagnétique. Peu après, l’équipage capte sur les fréquences radios des enregistrements datant de la Seconde Guerre Mondiale, dans lesquels les émetteurs parlent de l’armée allemande en URSS. Plus étrange, des avions de reconnaissance ramènent des clichés de Pearl Harbor mais intact…
On embarque pour un voyage dans le temps avec Nimitz, Retour vers l’enfer, film culte du tout début des années 80 signé Don Taylor (La Malédiction II et l’excellent L’île du Dr Moreau) et adapté du roman Les Guerriers de l’apocalypse de Kōsei Saitō (1979). Quelques années avant que Robert Zemeckis ne séduise des générations entières avec sa saga Retour vers le Futur, Don Taylor signa ce petit classique transportant un porte-avions de guerre ultra-sophistiqué en 1941, précisément le 06 décembre 1941, à la veille de l’attaque de Pearl Harbor par les japonais. Et Nimitz de régaler par la force de ses enjeux. Empêcher un fait majeur de la seconde guerre mondiale, sauver des vies ou rester en retrait, prendre le risque d’anticiper et ainsi modifier le cours de l’histoire ou se contenter d’être spectateurs d’une tragédie imminente ? Avec un savoureux casting emmené par Kirk Douglas et Martin Sheen, Nimitz est un film fantastique… à tous les sens du terme ! On ne s’en lasse pas.
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WARGAMES
De John Badahm – 1983
Genre : Aventure, Anticipation
Avec : Matthew Broderick, Ally Sheady, Dabney Coleman, Barry Corbin, John Wood, James Tolkan…
USA – 1h54
Synopsis : Un jeune passionné d’informatique, voulant pirater des jeux vidéos, se branche sur un ordinateur secret de l’armée américaine. Croyant être aux commandes d’un jeu virtuel, le garçon déclenche sans le savoir le compte à rebours d’une troisième guerre mondiale.
On reste dans les années 80 et on reste dans le film culte pour toute une génération : WarGames de John Badham ! Au milieu de la galaxie de pépites du cinema de divertissement eighties, WarGames, c’est un pur plaisir coupable rétro-kitsch jouant sur l’une des peurs nouvelles de l’Amérique (et du monde) de l’époque : la naissance effrayante de l’ère de l’informatique. Un terrain à la fois plein de promesses pour l’avenir et objet de toutes les craintes. Et si les machines nous remplaçaient un jour ? Quelle place pour l’intelligence humaine ? C’est drôle, trente ans plus tard, on se pose encore la même question au rythme du progrès. Avec Matthew « Ferris Bueller » Broderick, WarGames n’a pas pris une ride en terme d’efficacité et de qualité d’écriture, même si son univers pourra paraître daté, surtout pour les plus jeunes n’ayant pas connu cette période clé où le monde vivait un énième bouleversement. A voir et à revoir.
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ELLE
De Blake Edwards – 1979
Genre : Comédie
Avec : Dudley Moore, Bo Derek…
USA – 2h00
Synopsis : George Webber, compositeur de musique à succès, a tout pour lui : une belle villa à Beverly Hills, de l’argent et une amie/compagne qui ne demanderait que de vivre une vraie relation avec lui. Mais George est en pleine crise de quarantaine. Tombant instantanément amoureux d’une créature de rêve se mariant, en passant en voiture devant une église, il va la suivre jusqu’au Mexique où elle passe sa lune de miel… et faire sa connaissance.
On recule un peu, vers la fin des 70’s, pour évoquer l’un des plus grands génies de la comédie américaine : Blake Edwards ! Elle est l’un des nombreux chefs-d’œuvres intemporels d’un cinéaste qui aura su, durant toute sa brillante carrière, se montrer comme le véritable maître d’une forme de comédie aujourd’hui révolue tant elle faisait preuve d’intelligence et de subtilité. Avec son style si délicieux, sa finesse et sa maîtrise des ressorts comiques, Blake Edwards offre une virée désopilante, philosophant avec justesse, sur cette fameuse crise de la quarantaine qui terrifie tous les hommes. Elle frappe ici Georges, compositeur à succès de 42 ans croyant que sa vie est finie, qu’il n’a plus rien à en attendre. Cet état de désespoir précoce va le conduire à toutes les folies en réaction à la déprime latente. Avec un sens du rythme et du timing parfait à tous les niveaux, Blake Edwards signe une comédie rappelant les classiques de Hawks (L’Impossible Monsieur Bébé). Tout va vite, tout s’enchaîne, le rire déborde le spectateur de toutes parts dans des scènes instantanément cultes (la scène du jeu du chat et la souris par téléphone / la scène post-dentiste…). Et impertinent qu’il était, Edwards d’insuffler à un film déjà hilarant et merveilleusement écrit, une sensualité débordante grâce à une Bo Derek plus belle que jamais. On n’oubliera jamais cette scène culte de la plage où George observe les petits détails de ce corps sorti d’un rêve. Plus qu’un film, un remède contre la morosité !
A samedi prochain !
Par Nicolas Rieux