Nom : The Unbearable Weight Of Massive Talent Père : Tom Gormican Date de naissance : 2022 Majorité : 11 août 2022 Type : sortie Blu-ray / DVD Nationalité : USA Taille : 1h45 / Poids : NC Genre : Comédie d’action
Signes particuliers : Nicolas Cage is back ! (« mais il n’était jamais vraiment parti« )
Synopsis : Nicolas Cage est maintenant un acteur endetté qui attend le grand rôle qui relancera sa carrière. Pour rembourser une partie de ses dettes, son agent lui propose de se rendre à l’anniversaire d’un milliardaire qui est son plus grand fan. Mais le séjour prend une toute autre tournure, lorsque la CIA le contacte, lui demandant d’enquêter sur les activités criminelles de son hôte. Nicolas Cage va devoir jouer le rôle de sa vie et prouver qu’il est à la hauteur de sa propre légende.
GLOIRE A NICOLAS CAGE !
NOTRE AVIS SUR UN TALENT EN OR MASSIF
Nicolas Cage… Tout un poème, tout un programme. Nicolas Cage, c’est l’artiste funambule que l’on a pu admirer chez Coppola, Lynch, Scorsese ou Figgis. C’est l’acteur culte starifié par Rock, Les Ailes de l’enfer, Benjamin Gates ou Volte/Face. C’est l’audacieux qui a pu sublimer Adaptation, Lord of War ou le remake de Bad Lieutenant… Et c’est aussi depuis quelques années, cet invraisemblable abandon dans une flopée de navets indignes de son rang avec, de temps à autre, des fulgurances telles que Mandy ou Pig. Nicolas Cage, c’est un mélange fascinant de talent, de charisme, de conviction, c’est une put*** de légende doublée d’un capital sympathie monstrueux et surtout toujours intact, quoiqu’il fasse. Parce que même quand il shoote ses 10 nanars annuels, Nicolas Cage est toujours à fond, jouant avec une conviction indémordable comme s’il concourrait pour l’Oscar. Tout ça, il le met aujourd’hui au service d’Un talent en Or Massif, deuxième long-métrage du réalisateur Tom Gormican (la comédie adolescente Célibataires… ou presque) dans lequel il incarne… Nick Cage ! Comprenez par là, une version cinématographique de lui-même.
A la lecture du script, Nicolas Cage a refusé le rôle. Une fois, deux fois, trois fois. Il a fini par plier en réalisant que Tom Gormican ne cherchait pas à se moquer de lui dans une comédie brocardeuse tirant sur l’ambulance mais au contraire, à rendre hommage à la légende qu’il est dans l’esprit des gens et dans la pop culture en général. Sans toutefois que le film ne soit qu’une simple auto-congratulation d’un comédien désireux de flatter son égo. Pour dire les choses trivialement, Un talent en Or Massif est un kiff total, un bonbon décalé jouant avec un mythe et mettant en valeur tout ce que l’on aime chez un Nicolas Cage pour qui l’on a un attachement presque indéfectible. Et le voir capable de jouer ainsi avec son image, avec son histoire, avec ce qu’il est, ne fait que renforcer cet attachement. C’est bien simple, une fois le film terminé, on n’aurait qu’une envie, prendre l’irremplaçable Nick Cage dans ses bras et lui dire à quel point on l’adore, à quel point il est unique, à quel point il ne doit jamais douter de lui-même car bon sang qu’il est génial. Si le portrait de l’homme est fictif sur bien des points (le personnage est un alter ego fantasmé et sur plusieurs points éloigné de sa réalité comme pour sa folie ou sa vie de famille chaotique), reste que l’on a ici une peinture assez juste de l’acteur, ses doutes, ses rêves, son rapport au métier, son appétit pour son art, sa volonté de faire son « job » (comme il dit) du mieux qu’il peut.
Mais en plus d’être un feel good movie teinté de comédie d’action aux ressorts de buddy movie, Un Talent en Or Massif a oublié d’être bête. Et c’est probablement ce qui le rend d’autant plus génial et permet de compenser ses petites faiblesses perceptibles. Tom Gormican n’est pas un grand réalisateur au génie évident et ça se sent. Son film est un peu plan-plan dans la mise en scène, il manque parfois de panache et entre les mains d’un cinéaste plus dingo, on ne doute pas que le résultat aurait pu être davantage barré. Néanmoins, le cinéaste fait le job et emballe son affaire avec une énergie suffisante pour porter son histoire rocambolesque. Là où le film vient à dépasser sa fonction de gros plaisir coupable jouant intelligemment avec la gloire de sa star, c’est dans sa capacité à déployer un réel commentaire sur le cinéma moderne. Oui, Un talent en Or Massif est un film de cinéma qui parle de cinéma et qui, au passage, analyse le cinéma et ses mécaniques actuelles. Sans cynisme aucun, juste de manière lucide. En cours de route, le scénario de Tom Gormican donne l’illusion de dévier un peu de son postulat pour basculer dans la pure comédie d’aventure. Mais c’est pour mieux évoquer (explicitement dans le texte) les difficultés du septième art à proposer un travail original sans devoir se soumettre à des artifices narratifs pour « attirer le public ». Très malin.
Porté par un immense Nicolas Cage dont la performance de gala est absolument fantastique (ok il n’a pas pris prendre 50 kilos, il ne s’est pas transformé physiquement et n’a pas dormi dans une carcasse de bison, mais sa prestation folle et habitée vaut quand même très largement un Oscar) et bien soutenue par un excellent -et hilarant- Pedro Pascal, Un Talent en Or Massif a tout de la série B délicieusement jubilatoire. Drôle, fun et endiablé, le film de Tom Gormica est un petit régal dont l’humilité n’a d’égale que l’affection qu’il s’attire instantanément par sa capacité à titiller nos souvenirs via un « fan service » parfaitement maîtrisé multipliant les références au glorieux passé de l’ami Cage. A regarder sans modération. Et puis bordel, vive Nicolas Cage !
LE TEST BLU-RAY DE UN TALENT EN OR MASSIF
Rien à redire sur la qualité technique de l’édition Blu-ray proposée par Metropolitan. L’image assure un rendu tout à fait fonctionnel et respectable pour le standard Blu-ray. Pas d’éclat particulier mais le travail est propre avec une image plaisante, nette et bien étalonnée. Côté son, l’éditeur propose du Dolby Atmos en français comme en anglais (et du Dolby Digital sur le DVD). Les mieux équipés apprécieront. Pour les autres, la puissance est bonne et bien spatialisée.
On en vient aux suppléments et là, on ne pourra que remercier « Metro » d’avoir généreusement fourni son édition. D’abord, on retrouve la possibilité de revisionner le film avec les commentaires du réalisateur et du scénariste Kevin Etten. On regrettera seulement que Nicolas Cage n’ait pas pu prendre part à cette relecture. Suivent une poignée de scènes coupées avec la possibilité d’activer les commentaires du réalisateur expliquant ses choix et les scènes en question. Et pour une fois, il ne s’agit pas futilités ! Une première scène hilarante évoquant Benjamin Gates puis une autre (en noir et blanc) à la fois audacieuse, intelligente et très graphique, faisant référence à plusieurs films de Cage dans un bloc combiné avec un clin d’œil au Cabinet du Docteur Caligari (le film préféré du personnage de Nick Cage). Viennent ensuite plusieurs petits modules (4 à 7 minutes) évoquant divers sujets comme la génèse du projet, ses intentions, le choix des comédiens, les changements de tons en cours de film (5 au total dixit le réalisateur), les clins d’œil aux films cultes de Nicolas Cage, le côté buddy movie, Pedro Pascal, le personnage de Nicky (le Nick jeune complètement fou qui rôde en permanence dans la tête de Nick Cage). Le tout largement illustré d’interviews et d’images making of. A cela s’ajoutent un court module dévoilant de fausses auditions où des enfants grimés rejouent des bribes de classiques « cagiens » et un reportage sur la première du film au festival SXSW 2022. Bilan, des suppléments passionnants qui se regardent avec le même appétit que le film lui-même. Une super édition.