Nom : Truman
Père : Cesc Gay
Date de naissance : 2015
Majorité : 06 juillet 2016
Type : Sortie en salles
Nationalité : Espagne
Taille : 1h48 / Poids : NC
Genre : Drame, Comédie dramatique
Livret de famille : Ricardo Darín, Javier Cámara, Dolores Fonzi…
Signes particuliers : Une belle histoire et un joli film, récompensée par de nombreux Goyas.
UNE BALADE DANS LA TENDRESSE
LA CRITIQUE
Résumé : Julian madrilène reçoit la visite inattendue de son ami Tomas qui vit au Canada. Ils sont loin de se douter qu’ils vont passer avec Truman, le chien fidèle de Julian, des moments émouvants et surprenants…L’INTRO :
Parce qu’il est porté par deux des meilleurs comédiens hispanophones et parce qu’il vient de sortir comme le grand vainqueur des derniers Goyas (l’équivalent des César espagnols) dont les plus importants, meilleur film, meilleur scénario, meilleur réalisateur et meilleurs acteurs principal et secondaire, Truman ne pouvait pas manquer d’intérêt. L’année dernière, c’était le thriller retors La Isla Minima qui avait su profiter de son engouement au-delà des Pyrénées pour pointer le bout de son nez dans nos salles. Cette année, c’est donc au tour de ce Truman, nouvelle réalisation du cinéaste catalan Cesc Gay (En la Cuidad), qui retrouve le tandem Ricardo Darin et Javier Camara, trois ans après leur collaboration sur Les Hommes ! De quoi parlent-ils ?.L’AVIS :
Sur le papier, le sujet de Truman était lourd avec l’histoire d’un homme revenant du Canada pour une visite surprise à son meilleur ami mourant. Mais parce qu’il épouse une certaine légèreté adossée à une délicate mélancolie pleine de tendresse au lieu de céder aux sirènes du pathos larmoyant facile, Truman désarme et émeut sans peine, un spectateur conquis par cette belle histoire magnifiée par sa sincérité lumineuse lui permettant de bénéficier d’une insondable douceur dans son récit émotionnellement crépusculaire. Entre humour, bienveillance et moments touchants caressés et non appuyés avec lourdeur, Truman ne sort pas les envolées de violons lyriques, ne s’enferme pas dans les passages obligés, n’en fait jamais trop (ni pas assez). Juste, sobre, humain, préférant esquisser le portrait de quelques jours plein de vie dans un contexte où rôde pourtant le spectre de la mort, le film de Cesc Gay est une ode à l’amitié sincère, authentique et courageuse, celle qui est capable de tout, même de se transcender dans les moments les plus durs, par générosité, par noble affection, par compassion compréhensive, et surtout, sans rien attendre en retour. Et alors que Ricardo Darin illumine pour la énième fois un écran de cinéma par son talent et son jeu tout en naturel, alors que Javier Camara se met au diapason de son partenaire, et que Cesc Gay laisse briller ses stars et son histoire tout en séduction irrésistible, Truman enchante, amuse, emporte, attendrit, et parviendrait presque à faire oublier ses ressorts de fonds par sa partition tout en retenue magnifique. Certes, le film pourra paraître mineur voire anecdotique, mais il fait du bien et dégage une sérénité et une aura paisible, qui font du bien dans un quotidien souvent mordu par le cynisme. Et Truman de laisser poindre en filigrane, au détour de sa courte chronique ouvrant une petite fenêtre sur les cœurs de deux hommes, un regard sur nous-même et notre rapport aux autres.
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux