Mondo-mètre
Carte d’identité :
Nom : This is Orson Welles
Père : Clara et Julia Kuperberg
Date de naissance : 2014
Majorité : 21 mai 2015
Type : Diff télé (TCM Cinema)
Nationalité : USA, France
Taille : 52 min.
Genre : Documentaire
Livret de famille : Orson Welles, Chris Welles, Martin Scorsese, Peter Bogdanovich, Henry Jaglom, Joseph McBride…
Signes particuliers : Un documentaire fascinant abordant sous un angle plus intimiste, l’un des plus grands génies de l’histoire du cinéma. Le 21 mai à 19h45 sur TCM CINEMA.
LE DOCUMENTAIRE DU MOIS SUR TCM CINEMA
LA CRITIQUE
Cinéaste pionnier, cinéaste brillant, cinéaste inventif, cinéaste en avance sur son temps, cinéaste inclassable, cinéaste autodidacte et surtout grand artiste complet et trop souvent incompris, Orson Welles n’est pas qu’un nom légendaire du septième art figurant au panthéon des plus grands génies de l’histoire du cinéma. Son héritage et son influence auront marqué à jamais le langage cinématographique et la façon d’appréhender l’art filmique. Encore aujourd’hui, on ne compte même plus le nombre de metteurs en scène pour qui le travail de Welles occupe une place prédominante au cœur de leur œuvre. Qu’ils s’appellent Martin Scorsese ou Peter Jackson, Tim Burton ou Peter Bogdanovich, Orson Welles est pour eux plus qu’une référence, c’est une source d’inspiration perpétuelle. A travers leur brillant portrait qui sera d’ailleurs présenté dans le cadre du prochain Festival de Cannes avant d’être diffusé en exclusivité sur TCM Cinéma, les documentaristes Clara et Julia Kuperberg (les deux auteures de l’excellent Los Angeles – Cité du Film Noir sur les films noirs américains) proposent un voyage dans l’univers de Orson Welles finement pensé, intelligemment écrit, remarquablement documenté, riche en archives précieuses et qui se veut surtout plus intimiste, moins factuel, se glissant derrière l’imposante image de l’icône pour toucher du doigt, non pas le mythe à la légende bâtie avec ruse, mais l’homme.Voir Orson Welles parler de magie et avoir un fou-rire, voir le génie au travail sur le plateau de Citizen Kane et de ses innombrables autres chefs d’œuvre, voir des extraits de ses premières pièces sur les planches ou de ses premiers tours de prestidigitateur, entendre des sonores et découvrir les coulisses de la fameuse émission de radio La Guerre des Mondes qui provoqua la panique à échelle nationale, avec à la clé, des images de sa conférence de presse d’excuses (sincères ?) le lendemain, plonger dans le fabuleux travail de la star de la RKO ou se pencher sur ses désastres inaboutis… Le documentaire de Julia et Clara Kuperberg brosse un portrait passionnant d’un acteur-cinéaste-artiste majeur, armé d’une lucidité qui n’avait d’égale que son humilité et son côté fantasque. « Vous savez, nous autres réalisateurs, nous sommes qu’une bande de pauvres bougres qui font un métier technologiquement déjà démodé » disait-il. Une pique d’un homme aigri ? Jamais de la vie. Il ne s’agit que d’un bref aperçu des entretiens extraordinaires qui parsèment ce moment partagé en compagnie d’un Welles qui revient sur sa vie, de ses succès à ses plus cruels échecs.Naviguant entre archives rares, making of, photographies, images personnelles sur les différentes étapes de sa vie, extraits de films et interviews, This is Orson Welles est un fantastique document pour cinéphiles, comptant avec la participation de sa fille Chris Welles, de Martin Scorsese, d’Henry Jaglom qui l’a dirigé dans Un Coin Tranquille ou du critique Joseph McBride qui s’est retrouvé à jouer dans The Other Side of the Wind. Ensemble, ces quelques personnalités qui ont pu le côtoyer de près, livrent un regard fasciné et fascinant sur un cinéaste atypique, aussi visionnaire qu’original, aussi prolifique que profondément rêveur. Mais le meilleur dans cette balade au pays du grand cinéma, c’est à n’en pas douter les entretiens avec Welles lui-même. Un Welles qui se confie en profondeur, au point d’en devenir plus d’une fois bouleversant. Un Welles qui était un artiste qui aimait aller à contre-courant. Et c’est comme ça qu’il réinventa le cinéma. C’était son tempérament. Pour preuve, sa fille, prénommée Christopher car il attendait un garçon. Voyant que c’était une fille, Welles décida de garder le prénom, car il avait l’assurance qu’aucune autre fillette ne s’appellerait ainsi. Le contre-courant, plus qu’une manie chez lui, une philosophie pour faire bouger les lignes. Voilà ce qu’était Orson Welles, un « bougeur de lignes » qui faisait progresser son art en cassant ses conventions, ses codes, ses traditions flétries.
BANDE-ANNONCE :
LE CYCLE « ORSON WELLES » SUR TCM CINEMA
La chaîne du cinéma par excellence célèbre à partir d’aujourd’hui, le centenaire de la naissance d’Orson Welles à travers un cycle formidable dédié à l’œuvre monumentale de ce très grand monsieur, de ce très grand artiste, qui aura ébloui des générations de cinéphiles pour son travail d’acteur et de réalisateur. De ses documentaires à l’envoûtant La Dame de Shanghai (avec la belle Rita Hayworth qui deviendra sa femme), de l’excellent Le Procès au non moins réussi Le Criminel, de ses œuvres shakesperiennes étincelantes comme Othello ou McBeth aux indescriptibles La Soif Du Mal, Citizen Kane ou La Splendeur des Amberson (un trio d’œuvres semblables à des diamants purs), en passant par les plus méconnus Falstaff, Dossier Secret ou le court-métrage inédit Heart of Age, cette sélection est richissime, pertinente, presque totale (on notera juste l’absence de Une Histoire Immortelle) pour un bel aperçu du cinéma d’un auteur unique en son genre et qui nous aura laissé avec un héritage fantastique. Et dire qu’il reste derrière ces offrandes au cinéma, une quantité d’œuvres non négligeable inachevées.
Le cycle Orson Welles commencera le jeudi 7 mai et courra tous les jeudis soirs jusqu’au 28 mai sur TCM CINEMA & Canalsat. Réservez vos soirées. Et le 21 mai, ne manquez pas l’inédit This is Orson Welles de Clara et Julia Kuperberg (52 minutes).