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THE SURFER de Lorcan Finnegan : la critique du film

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Nom : The Surfer
Père : Lorcan Finnegan
Date de naissance : 31 août 2025
Type : Disponible sur Paramount+
Nationalité : USA
Taille : 1h43 / Poids : NC
Genre : Thriller

Livret de Famille : Nicolas CageJulian McMahonNicholas Cassim

Signes particuliers : Envoûtant.

Synopsis : Un homme revient sur l’idyllique plage de son enfance pour faire du surf avec son fils. Leur escapade tourne au cauchemar lorsqu’un gang de surfeurs du coin leur interdit l’accès à l’océan. Humilié et menacé, le père de famille va devoir se battre pour reconquérir son territoire et l’estime de son fils. Sur cette plage à l’atmosphère étouffante, s’engage alors une lutte qui le mènera au cœur de la folie.

NICOLAS CAGE SURFE SUR SES MALHEURS

NOTRE AVIS SUR THE SURFER

Révélé avec son étrange Vivarium où Jesse Eisenberg et Imogen Poots étaient piégés dans un étrange lotissement sans sortie, Lorcan Finnegan s’est fait une place dans le paysage du cinéma de genre actuel, près du quartier des auteurs au style singulièrement bizarre et barré. Avec The Surfer, qui a connu les honneurs des Séances de Minuit cannoise, Lorcan Finnegan revient par la grande porte avec une nouvelle expérience envoûtante. Le cinéaste offre à l’incontournable Nicolas Cage, l’occasion de briller dans le rôle d’un financier qui débarque dans un petit coin d’Australie où il a grandi enfant avec l’intention de racheter la maison de feu son grand-père. Mais le coin a bien changé. Les autochtones sont peu accueillants et la belle plage où il aimait tant surfer est la propriété auto-proclamée d’un gang de locaux. Au bout d’un moment, le surfeur va entrer en guerre…
Sur le papier, The Surfer ressemble a un simple thriller dans lequel ça va cogner sévère. Dans les faits, Lorcan Finnegan en fait un cauchemar onirique quasi horrifique. Le cinéaste filme cette opposition entre un homme et un gang de xénophobes comme un véritable cauchemar sous un soleil de plomb, un cauchemar de ceux où l’on perd pied, où l’on ne comprend pas, où tout n’a pas vraiment de sens en dehors de cette réalité dans laquelle on est prisonnier. The Surfer c’est ça, l’histoire d’un mec sous pression qui va exploser comme une cocotte-minute. Et Lorcan Finnegan déplace le spectacle de l’action vers le registre de la sensation. The Surfer est un film où l’on sent la chaleur infernale qui pèse sur les têtes, où l’on ressent la fatigue qui alourdit les esprits, où l’on sent le stress qui monte, la colère qui grandit, la pression qui broient, la perte d’équilibre d’un homme qui dévisse face à l’absurdité de ce qu’il voit. Un peu comme le Michael Douglas du Chute Libre qui voulait juste son menu P’tit Déj même s’il était 11h02.
La réalisation de Finnegan zoome, dézoome, coupe, saute, agence, floutte, flotte, elle distord l’image, appelle au vertige et à l’hallucination, elle instille le chaos et installe l’angoisse paranoïaque… Quelque part entre un trip de David Lynch et une expérience viscérale d’Abel Ferrara (sacrée promesse de mariage), The Surfer est un film fascinant qui opère à l’envers. On a l’habitude des drames qui virent au thriller. The Surfer fait le contraire. Il promet un revenge movie avant des dévoiler progressivement ses cartes et de jouer le portrait d’un effondrement psychologique et social, d’une descente aux enfers et d’un basculement dans la folie. C’est fort en écriture (même si le film se dilue un peu sur la fin), fort en mise en scène, et très fort dans l’interprétation avec un excellent Nicolas Cage habité. A noter puisque l’on parle de la distribution, que le film est l’occasion de dire au revoir au regretté Julian McMahon dont c’est l’un des derniers rôles avec le prochain Scream 7.
Dans Vivarium, Jesse Eisenberg et Imogen Poots étaient prisonniers d’un lotissement sans issue. Dans The Surfer, Nicolas Cage est prisonnier d’un oppressant parking face à la mer. Pour lui aussi, impossible de le quitter ; et le film de devenir une sorte de huis clos à ciel ouvert, tour à tour anxiogène, déstabilisant, tragique, grotesque, cathartique, avec pour finalité, une fable métaphorique sur la radicalité de l’existence. La vie, c’est comme la mer. On ne peut pas arrêter une vague. Soit tu la surfes… soit c’est elle qui t’emporte.


Par Nicolas Rieux

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