Mondo-mètre
Carte d’identité :
Nom : The Raid 2
Père : Gareth Evans
Date de naissance : 2013
Majorité : 26 novembre 2014
Type : Sortie en salles
Nationalité : Indonésie
Taille : 2h28
Poids : Budget NC
Genre : Action
Livret de famille : Iko Uwais (Rama), Yayan Ruhian (Prakoso), Arifin Putra (Uco), Oka Antara (Eka), Tio Pakusadewo (Bangun), Alex Abbad (Bejo), Julie Estelle (la fille aux marteaux), Ryuhei Matsuda (Keiichi), Kenichi Endo (Goto), Donny Alamsyah (Andi), Epy Kusnandar (Topan)…
Signes particuliers : The Raid 1 ressuscitait avec furie le cinéma d’action HK des années 80. The Raid 2 l’élève au rang d’art avec maestria. On pensait que Gareth Evans avait livré le film d’action ultime. Faux. Il pouvait faire encore mieux et il le prouve…
NOM D’UNE MÂCHOIRE EN MIETTES : PUT*** QUEL PIED !
LA CRITIQUE
Résumé : Après un combat sans merci pour s’extirper d’un immeuble rempli de criminels et de fous furieux, laissant derrière lui des monceaux de cadavres de policiers et de dangereux truands, Rama, jeune flic de Jakarta, pensait retrouver une vie normale, avec sa femme et son tout jeune fils…. Mais il se trompait. On lui impose en effet une nouvelle mission : Rama devra infiltrer le syndicat du crime, où coexistent dans une sorte de statu quo mafia indonésienne et yakusas. Sous l’identité de « Yuda », un tueur sans pitié, il se laisse jeter en prison afin d’y gagner la confiance d’Uco, le fils d’un magnat du crime indonésien – son ticket d’entrée pour intégrer l’organisation. Sur fond de guerre des gangs, il risquera sa vie dans un dangereux jeu de rôle destiné à porter un coup fatal à l’empire du crime. L’INTRO :
Il n’en aura pas fallu beaucoup pour faire rimer le nom de Gareth Evans avec des mots tels que talent, excitation et générosité. Après un premier effort en guise de brouillon pour se faire la main (Footsteps en 2006), le cinéaste gallois exilé en Indonésie va enchaîner une petite succession de baffes hallucinantes. Tout commence en 2009 avec Merantau, film de baston avec un jeune artiste martial maîtrisant l’art du Silat, un inconnu dénommé Iko Uwais. De cette collaboration fructueuse, va naître deux ans plus tard, The Raid, film d’action ultime et plaisir coupable jubilatoire qui va s’imposer en quelques mois comme un film culte à travers le planète. Après un passage très réussi du côté de l’anthologie horrifique V/H/S (avec le puissant segment Safe Heaven dans V/H/S 2), Gareth Evans revient à son hit mondial avec le très très (très) attendu The Raid 2 : Berandal, ou la suite des aventures du flic intègre Rama, pris dans l’enfer de la violence et de la corruption politico-policière de Jakarta. Gareth Evans/Iko Uwais, acte II. Ca va défourailler sec et sévère.
L’AVIS :
Amis des mâchoires brisées, des genoux fracassés, des bras démontés et des tronches défoncées, The Raid 2 déboule avec une rage inouïe, pour une nouvelle énorme boucherie sauvage et dantesque qui plante sur place son déjà terrible prédécesseur. 2h30 de fureur et de plaisir intense à la hauteur des attentes les plus folles, qu’avaient nourries certains segments coupés au montage et que la production avait intelligemment laissée filtrer sur la toile en guise de teasing. La beauté de ce que laissaient entrevoir ces « rebuts » nous avait préparé à un monument et il est bel et bien au rendez-vous. Là ou le premier était une bourrinade ultime et régressive, seulement coupable d’être un actionner bandant mis en scène avec génie, ce second volet se transcende au rang de chef d’œuvre absolu du genre, plus long car pensé comme une fabuleuse fresque criminelle grandiose et destructrice, incarnée autour des épaules de son charismatique héros capable de se transformer au nom de la cause, pour passer de la candeur à l’essence même de la brutalité.Sorte de croisement entre le premier opus et la saga HK Le Syndicat du Crime (et mâtiné d’un soupçon de Takashi Miike et de Tarantino), cet épique The Raid 2 est la démonstration d’un cinéaste qui ne cesse d’affiner son art et de travailler son talent depuis Merantau. Une ascension fulgurante et méritée qui ne fait qu’adouber un metteur en scène au génie évident. Plus travaillé dans son écriture avec le développement d’un véritable univers iconique et d’une histoire forte et intelligente dans sa construction malgré in fine ses enjeux assez simples, The Raid 2 est un exercice différent, un prolongement du premier qui a l’intelligence de ne pas s’enfermer dans la redite mais de proposer autre chose, de se muer en authentique film de cinéma. Moins « jeu vidéo incarné sur grand écran avec brio » et plus pur long-métrage de cinéma hard-boiled, cette suite n’enlève rien à la valeur de son aîné, elle ne fait qu’en parachever la splendeur en posant à son sommet, la pierre précieuse qui va le sertir et lui permettre de briller. Et les réfractaires au premier pourraient bien être surpris d’aimer ce deuxième. La saga The Raid, c’est désormais tout le symbole de l’art de la série B d’action aux allures de plaisir généreux terrible et ce second volet est par ailleurs à couronner du statut de grand film abouti et maitrisé, toujours aussi énorme, spectaculaire, ultra-violent et douloureux, si ce n’est plus, mais en prime magnifique, lyrique voire désenchanté et crépusculaire.Entre séquences emballées avec un talent à se pâmer d’admiration, inventivité de chaque instant, déferlement abondant de bastons hallucinantes et scènes rugueuses à l’impact dévastateur sur la rétine, Gareth Evans accouche d’une claque qui laisse une sacrée marque rouge sur la joue, marque qui soit dit en passant, cuit encore la chair à vif de longues heures (voire jours) après la séance. En somme, on ne s’est pas encore remis de ce put*** de grand film de fou furieux absolument magistral et hargneux, folle course effrénée et démente vers la jouissance pour tous les amateurs d’action qui dépote, de sur-violence et de gore. Vive Gareth Evans, le messie de tous les fans de cinoche qui défonce, dans tous les sens du terme et vivement le troisième opus, déjà en préparation. Si ça continue dans cette direction là, ce sera l’orgasme assuré.
Le Test Blu-ray :
A film évènement, édition évènement. L’éditeur Wild Side n’a pas fait dans la demi-mesure pour faire de la sortie vidéo de The Raid 2 un véritable prolongement de l’expérience vécue en salles. Image impeccable rendant justice à la sublime mise en scène de Gareth Evans, son DTS HD 5.1 rendant puissamment les impacts de coups, de balles et autres ustensiles meurtriers… Le Blu-ray (un très beau steelbook) est absolument magique et le choc est toujours aussi intense grâce à la perfection de cette galette numérique soignée. Notons que contrairement à la version proposée en DVD, The Raid 2 en Blu-ray se voit gratifié de 6 minutes inédites en plus pour passer de 2h24 à 2h30.
Côté bonus, Wild Side n’a pas lésiné non plus pour embellir la chose. Une multitude de bonus permettent de rester dans l’univers du film pour de longues heures riches et passionnantes. Et pour ceux qui ne seraient pas équipés de façon optimales, soulignons que les compléments sont présents dans la version Blu-ray et dans la version DVD. On y retrouve une passionnante rencontre (44 min.) avec le cinéaste Gareth Evans et l’acteur Iko Uwais qui décryptent le tournage du film sous toutes ses coutures. Également 9 scènes coupées au montage dont 3 totalement inédites, soit 21 minutes de The Raid en plus ! Et contrairement à bien des éditions où ce type de bonus fait juste office de remplissage, les quelques scènes ici livrées sont absolument démentes et le rab est un pied monstrueux ! S’ensuit un excellent documentaire baptisé Garuda Power (1h16), qui analyse le cinéma d’action indonésien depuis ses débuts dans les années 20 jusqu’à la prolifique production actuelle. Enfin, une flopée de modules sur la fait de tourner une suite, sur la façon de réaliser un film d’action, sur la chorégraphie des combats (en voilà un qui est incontournable !) et un petit making of d’une vingtaine de minutes.
Vous l’aurez compris, l’édition Blu-ray de The Raid 2 n’est vraiment pas du foutage de gueule (pardonnez-nous l’expression). Si le film était déjà riche en soi, autant dire que sa sortie vidéo l’est tout autant. Sans doute l’une des meilleures sorties Blu-ray de l’année ! Une pièce indispensable, également proposée en coffret DVD ou Blu-ray réunissant les deux films d’une saga vraiment ma-gis-tra-le.
Bande-annonce :
Par Nicolas Rieux