Mondo-mètre
Carte d’identité :
Nom : The Discovery
Père : Charlie McDowell
Date de naissance : 2017
Majorité : –
Type : Diffusion Netflix
Nationalité : USA
Taille : 1h50 / Poids : NC
Genre : Thriller, Drame, SF
Livret de famille : Robert Redford, Jason Segel, Rooney Mara…
Signes particuliers : Séduisant sur le papier, The Discovery est un bel échec à l’écran.
AU BOUT DU CHEMIN, L’ENNUI…
LA CRITIQUE DE THE DISCOVERY
Résumé : L’histoire d’amour entre une femme au passé tragique et le fils de celui qui a prouvé l’existence de la vie après la mort. Netflix continue d’affirmer ses ambitions dans le long-métrage de « cinéma ». On vient de le voir avec la sélection (agitée) d’Okja au festival de Cannes, mais le film de Bong Joon-Ho n’est pas le seul exemple. Disponible sur la chaîne depuis quelques semaines, The Discovery s’offrait au public sur la foi d’un pitch dès plus alléchant. Dans un futur très proche, un scientifique a prouvé l’improuvable : une vie existe bel et bien après la mort. La nouvelle, qui a rapidement fait le tour du monde, a provoqué une terrible vague de suicides, auprès de toutes les personnes désireuses de filer vers un ailleurs qui serait potentiellement plus attrayant que leur vie présente.Le fantasme d’une existence dans l’au-delà a toujours fasciné, et le cinéma s’est souvent frotté à la question, généralement par le biais du cinéma d’épouvante, propice à toutes les sensations fortes nées de mystères insondables. Par exemple, personne n’a oublié le culte L’Expérience Interdite réalisé par Joel Schumacher en 1990. Pour son second long-métrage, le réalisateur Charlie McDowell a choisi de s’intéresser à nouveau à cette thématique aux forts relents métaphysiques, mais à partir d’un script moins sensationnaliste, éloigné du cinéma de genre et plus proche du drame vaguement teinté de suspens. Bénéficiant d’une distribution de choix avec rien de moins que Robert Redford, Rooney Mara ou Jason Segel, Charlie McDowell était plein de bonnes intentions… qu’il n’a malheureusement pas su traduire dans un film viscéralement soporifique, passant complètement à côté de son sujet au potentiel monstre.Naviguant entre les genres, de la science-fiction au drame en passant par le thriller ou la romance, The Discovery s’applique à rester insaisissable et ne s’ancre vraiment à aucun. On pourrait aisément louer ce choix si Charlie McDowell faisait preuve d’une maîtrise indiscutable dans la tenue narrative de son essai visant une certaine complexité qu’il n’épouse jamais vraiment. Plus embêtant, le cinéaste ne parvient jamais à injecter la moindre émotion ou intensité dans un film qui épouse un rythme terriblement ennuyeux. Pas plus qu’il ne capitalise sur le talent de ses comédiens, pour la plupart en roue libre, où qu’il ne réussit à extraire de son sujet passionnant, une réflexion passionnante et pertinente sur les enjeux d’une telle découverte. Malgré un twist final de pacotille mais qui a le mérite de réveiller le spectateur endormi, The Discovery est un bel échec qui aurait pu être évité si le projet avait été confié à un cinéaste plus aguerri, personnel et talentueux.
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux