Mondo-mètre :
Carte d’identité :
Nom : Sur la piste du Marsupilami
Parents : Alain Chabat
Livret de famille : Alain Chabat, Jamel Debbouze, Fred Testot, Patrick Timsit, Lambert Wilson, Géraldine Nakache, Liya Kedebe, The Great Khali, Aïssa Maïga, Jacques Weber, Justine Fraïoli, Céline Dion…
Date de naissance : 2012
Nationalité : France, Belgique
Taille/Poids : 1h45 – 40 millions €
Signes particuliers (+) : Un Marsupilami bien fait… d’un point de vue purement technico-numérique. deux gags potables.
Signes particuliers (-) : Poussif, pas drôle, navrant. Des comédiens en roue libre, un scénario en roue libre, une mise en scène survitaminée en roue libre… Laid et idiot.
HOUBA ? OU PAS…
Résumé : Dans la jungle amazonienne, le reporter Dan Geraldo et son guide Pablito, vont faire une étonnante découverte imprévue : une nouvelle espèce animale, le Marsupilami. Mais l’animal sacré est très convoité et menacé…
La dernière fois que l’ex-membre des Nuls, Alain Chabat, s’est attaqué à une adaptation de BD, c’était en 2002 et pour nous pondre le meilleur épisode des aventures d’Astérix et Obélix sur grand écran avec un l’énorme succès en salles que fut Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre. Jouant habilement entre l’humour du matériau d’origine et l’esprit décalé made in Canal+, le résultat reste l’une des meilleures comédies de années 2000. Pour son quatrième long-métrage après l’amusant Didier, Astérix donc, et la très moyenne comédie préhistorique RRRrrrr!!! L’acteur/réalisateur est de retour, huit ans après avoir délaissé la mise en scène, et se lance cette fois-ci dans le pari d’une adaptation des aventures du célèbre animal imaginaire, le Marsupilami, créé en 1952 par le brillant dessinateur belge, Franquin. Bestiole marrante vivant en Amazonie, dans la jungle brésilienne, le marsupilami (contraction de « Marsupial » et de « ami ») est caractérisé par son pelage jaune tacheté de noir, son cri « houba », son esprit aventureux mais surtout par sa trèèèèès longue queue de près de hui mètres qui lui permet de tout faire ! Et après 7 ans de développement et de préparation, le fantasque mammifère mystérieux débarque enfin sur les écrans, dominant un casting réunissant quantité de talents comiques, de Chabat lui-même à Jamel Debbouzze en passant par Fred Testot, Géraldine Nakache ou encore Patrick Timsit et Lambert Wilson.
Si pour beaucoup le Marsupilami fait partie de l’imaginaire de l’enfance, des lectures des aventures de Spirou et Fantasio ou des BD qui lui était entièrement consacré, autant prévenir dès le départ : ne foutez surtout pas les pieds dans cette horreur. Purge colossale rappelant à quel point (et l’on ne cesse de le dire) le cinéma de comédie français est tombé sacrément bas, Sur la Piste du Marsupilami parvient à allier ennui profond et consternation totale devant un humour qui lui aussi est décalé… les blagues tombant systématiquement à côté de la plaque. Autant Chabat nous avait fait nous tordre de rire avec son Astérix, immense moment d’hilarité générale où le loufoque côtoyait le charme retrouvé des aventures imaginées par Uderzo et Goscinny, autant là, son Marsupilami est tout bonnement atterrant. Bien peu inspiré question humour, le film se contente d’aligner gags poussifs sur gags poussifs, la plupart pas drôle ou débile et tombant souvent à plat quand il ne se contente pas de ressortir de vieux trucs éculés qui ont fait marrer par le passé mais qui pue aujourd’hui à plein nez le manque d’imagination et le remplissage du vide par les premiers trucs venant en tête (dans Astérix ou dans La Classe Américaine). Dans ce marasme à mourir d’ennui, alternant le pathétique, le grostesquement navrant et le ringard, c’est toute une troupe de comédiens qui plonge en s’agitant dans tous les sens pour donner vie à des aventures insipides, poussives et ramant pour avancer. Chabat et Jamel en tête, en font des tonnes à grand renfort de grimaces et de gesticulations en tout genre (ce qui détourne l’attention de leur jeu particulièrement épouvantable) alors que Lambert Wilson est de plus en plus en perdition pour être obligé de venir se travestir en Céline Dion, que la encore toute fraîche Géraldine Nakache troque son talent contre la popularité et que Testot ou Timsit surjouent en dépassant le stade de la caricature d’eux-mêmes et de leur personnage.
Mis à part quelques gags qui feront mouche (dont on retiendra la scène de Jamel et du petit chien excité) un triste minimum syndical ne parvenant pas à nous sauver du cycle infernal du soupir permanent par envie que ça se termine, Sur la Piste du Marsupilami semble avoir usurpé ses nobles éloges lues à droite et à gauche, à se demander si la Presse n’aurait pas été payée pour dire du bien d’un tel bouillon de sous-culture recyclant à tout va. Déployant une énergie vaine s’agitant dans le vide, ne faisant pas preuve de la moindre bonne idée, on aurait aimé une aventure exotique un brin barje sur les bords, un brin fêlée au centre, on a juste une comédie affligeante qui, malgré deux trois gags irrévérencieux, s’étiole dans une non-histoire insupportable de bêtise. Le film se veut coloré et fantaisiste, il est juste con et mollasson. Le cinéma français dans toute sa splendeur : on bat des ailes pour faire du vent.
Bande-annonce :