Nom : Steve McQueen : The Man & Le Mans
Père : Gabriel Clarke & John McKenna
Date de naissance : 2015
Majorité : 16 mars 2016
Type : Sortie DVD
(Editeur : Marco Polo Distribution)
Nationalité : USA, Angleterre
Taille : 1h52 / Poids : NC
Genre : Documentaire
Livret de famille : Steve McQueen, John Sturges, Lee Katzin, Chad McQueen, Alan Trustman, Jonathan Williams (eux-mêmes)…
Signes particuliers : Un film de légende, un acteur de légende, un documentaire passionnant. Et un second en prime !
PLUS BELLE SERA LA COURSE
LA CRITIQUE
Résumé : Un documentaire qui retrace l’histoire d’amour entre le célèbre acteur Steve McQueen et la non moins célèbre course automobile des 24 heures du Mans est en cours de production. On y retrouvera des images des 24 heures du Mans 2014 ainsi que des images inédites de Steve McQueen fournies par son fils Chad McQueen.L’INTRO :
Le cinéma est sans cesse à la recherche de nouvelles histoires. Et au fur et à mesure qu’il en raconte, il crée à son tour l’histoire du cinéma, celle des coulisses, peuplée de récits fabuleux ou tragiques, dont les cinéphiles se délectent pour mieux s’immerger dans l’art qui les fait tant vibrer. Steve McQueen était une légende, un mythe, une incarnation de la cool attitude, mais aussi des archétypes de la star hollywoodienne. Un monstre de talent brut, une âme angoissée, une étincelle qui brûlait la vie par les deux bouts, perpétuellement à la recherche de challenges, accroc à l’adrénaline, aux femmes aussi, et surtout, à la vitesse. Une star disparus trop tôt, emportée par un cancer des poumons. Sa filmographie regorge de chefs-d’œuvre. Les Sept Mercenaires, Bullitt, Guet-apens, Le Kid de Cincinnati, La Tour Infernale, Papillon, L’Affaire Thomas Crown… Et au milieu de ces classiques intemporels, en 1971, Le Mans, son bébé, son film à lui, celui avec lequel il voulait montrer ce qu’il était vraiment, ce qui le faisait vibrer, celui avec lequel il voulait faire partager sa passion la plus dévorante. Le duo de documentaristes Gabriel Clarke et John McKenna s’est attaché à raconter le calvaire que fut la production de l’un des plus grands films jamais tourné sur les courses automobiles. Pourquoi l’un des plus grands ? Tout simplement car porté de bout en bout par quelqu’un qui s’y connaissait, quelqu’un qui vouait un respect démesuré à ce monde et à ceux qui l’animaient. En 1971, Steve McQueen produit Le Mans, dans lequel il joue. Pour lui, Le Mans, c’était la parfaite conjugaison des deux univers qui remplissaient son existence. Mais surtout, pour lui, c’était le projet de sa vie, sans doute son film le plus personnel. Des espoirs aux cauchemars, ou quand la petite histoire derrière la grande, est tout aussi fascinante.L’AVIS :
Le documentaire Steve McQueen : The Man & Le Mans revient donc sur la préparation et le tournage du célèbre chef-d’œuvre de Lee Katzin (et officieusement John Sturges). Les deux coréalisateurs, Gabriel Clarke et John McKenna, ne sont pas novices en la matière. Férus de sport automobile, ils avaient déjà conjointement signé il y a cinq ans, When Playboys Ruled the World, centré sur les pilotes James Hunt (Formule 1) et Barry Sheene (moto). Voitures et icônes, c’est exactement ce que l’on retrouve au cœur de Steve McQueen : The Man & Le Mans.Grand passionné qu’il était de courses automobiles et admiratif de la noblesse d’un sport qu’il tenait en très haute estime, Steve McQueen chérissait depuis des années un projet de film sur ce sport qui lui procurait de puissantes doses d’adrénaline, auxquelles il était devenu accroc. Doublé par John Frankenheimer et son Grand-Prix (sorti en 1966), c’est un Steve McQueen passablement énervé, qui a réagi dans la foulée. Via sa société Solar Productions, et en partenariat avec Center Cinema Films, le comédien-producteur-star-nabab lança Le Mans, film sur la mythique course française à la renommée et au prestige mondiaux. Sorti en 1971, le long-métrage est aussi formidable que son tournage fut chaotique. Avec Le Mans, Steve McQueen poursuivait un rêve. Offrir au public une expérience, lui faire ressentir une course de l’intérieur, lui faire ressentir ce que peut éprouver un pilote lancé à plus de 300 km/h sur le bitume. L’objectif était de placer le spectateur au plus près de l’asphalte, voire à-même la course. L’ultra-réalisme débarrassé de toutes les « conneries » hollywoodiennes, voilà ce que chassait le McQueen acteur/producteur avec ce film-hommage à cet univers qu’il aimait passionnément. Comme il le disait lui-même, il ambitionnait de franchir « le mur du film », de réinventer le cinéma, de faire quelque-chose d’inédit, lui qui « pissait » métaphoriquement et littéralement sur le Grand Prix de Frankenheimer (il urinait réellement par la fenêtre sur le balcon de son voisin du dessous, James Garner, héros du film concurrent qui lui avait chipé son rêve d’être le premier). Mais alors qu’Hollywood voulait une histoire d’amour, McQueen, lui, voulait une histoire de voitures, de course, un film avec du réalisme. Hollywood voulait un produit qui rapporterait beaucoup d’argent, McQueen voulait rendre un hommage définitif sur le sujet. Forcément, les tensions n’ont pas mis longtemps à arriver, quand le tournage a commencé à s’éterniser sans scénario préalablement écrit, quand le budget a commencé à exploser, quand le maître à bord ne pouvait plus faire face aux « envies » de sa star…Sur la foi d’un travail de collecte de documents impressionnants, et avec des archives exceptionnelles, dont certaines inédites à ce jour, les réalisateurs Gabriel Clarke et John McKenna dressent, ni plus ni moins, que le portrait fascinant d’un homme submergé par ses rêves, par ses nobles intentions de passionné, mais aussi par son égo, son intransigeance, sa folie obsessionnelle de la perfection et du bien-faire. Sur Le Mans, Steve McQueen a perdu beaucoup, et s’est un peu perdu lui-même. Sa brouille avec son ami, le réalisateur John Sturges (remplacé finalement par Katzin), résonnera par la suite, lorsque McQueen se brouillera pour les mêmes raisons avec Sam Peckinpah sur Guet-apens. Le Mans marque un tournant dans la carrière de l’acteur mythique. Et ce documentaire captivant explique en détails, pourquoi. Il le fait avec un sens de la narration formidable (on se croirait dans un thriller) et narre le récit d’un chaos, celui d’un tournage dominé par une épée de Damoclès. Une épée qui s’appelait Steve McQueen, et ses envies louables mais excessives. Probablement l’un des documentaires les plus palpitants de l’année 2015, véritable joyau pour cinéphile mais pas seulement, Steve McQueen : The Man & Le Mans est un drame, la tragédie d’un homme dévoré par sa quête. Très accessible, ludique, brillamment construit, en plus d’être visuellement splendide, cette plongée dans l’histoire du cinéma et dans l’ombre d’une icône, est un régal de chaque instant. Et l’occasion de redécouvrir autrement un chef-d’œuvre du cinéma, tout en comprenant pourquoi il en est un.
LE DVD
Steve McQueen était une personnalité complexe. Une star comme on en fait plus. Une star de l’âge d’or d’Hollywood, avec ses qualités et ses failles. Steve McQueen The Man & Le Mans s’intéresse à une période spécifique de sa vie, celle d’un tournage qui l’aura, quelque-part, détruit. Mais après avoir découvert les coulisses du tournage de Le Mans, on n’a qu’une envie, c’est de se replonger dans le mythe qu’était ce comédien de génie. Ça tombe bien, Marco Polo Production a eu la bonne idée de permettre aux spectateurs de prolonger l’aventure en compagnie de l’icône grâce à un second documentaire placé en complément du film de John McKenna et Gabriel Clarke. I Am Steve McQueen : The King of Cool est un documentaire de 92 minutes signé Jeff Renfroe, qui retrace la vie de l’un des meilleurs acteurs de sa génération. Fort de beaucoup d’archives et de la présence de comédiens d’aujourd’hui évoquant le mythe McQueen (Gary Oldman, Robert Downey Jr, Pierce Brosnan, Randy Couture, Zoë Bell…), I Am Steve McQueen : The King of Cool est un biopic retraçant la vie personnelle et professionnelle du géant du cinéma. Absolument passionnant. Et la galette DVD de Steve McQueen The Man & Le Mans de devenir un petit bijou idéal pour les cinéphiles et les fans de ce monument du septième art qu’était McQueen.
LA BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux