Nom : Sleeping Giant
Père : Andrew Cividino
Date de naissance : 2015
Majorité : 17 février 2016
Type : Sortie en salles
Nationalité : Canada
Taille : 1h29 / Poids : NC
Genre : Drame
Livret de famille : Jackson Martin, Reece Moffett, Nick Serino…
Signes particuliers : Une petite pépite venue du Canada.
L’ADOLESCENCE INSPIRE ENCORE LE CINÉMA
LA CRITIQUE
Résumé : Adam, adolescent tranquille, passe l’été avec ses parents au bord du vaste Lac Supérieur, à la frontière des États-Unis et du Canada. Sa routine se brise quand il se lie d’amitié avec Riley et Nate, deux cousins qui jouent aux petits malins en passant leur temps libre entre débauche, insouciance et sauts périlleux du haut des falaises. La révélation par l’un d’eux d’un blessant secret sur Adam, entrainera plusieurs événements irréversibles qui mettront à rude épreuve leur amitié et les changeront à jamais.L’INTRO :
L’aventure Sleeping Giant a tout de la belle histoire pour son auteur, Andrew Cividino. En 2014, le réalisateur canadien souhaitait tourner son premier long-métrage après plusieurs courts. Malheureusement, faute de financements, Sleeping Giant a dû être repensé lui-aussi en court-métrage. Réussi et remarqué, tout s’est alors enchaîné dans le bons sens. Avec le concours de nouveaux partenaires séduits par son travail, Andrew Cividino a pu retravailler et transformer son effort, qui pointe aujourd’hui son nez au cinéma, après un passage salué aux festivals de Toronto puis de Cannes 2015, dans le cadre de la Semaine de la critique.L’AVIS :
Un été de vacances sur les bords du Lac Supérieur, quelques adolescents à un âge charnière de leur vie, un mélange de spleen, d’humour, de drame et de regard plein d’authenticité, un récit d’apprentissage… Sleeping Giant se confrontait à un registre archi-rebattu par le cinéma, que ce soit le cinéma d’auteur européen ou le cinéma indie américain. Mais la force de l’exercice d’Andrew Cividino est d’avoir su s’éloigner un peu des éternelles thématiques initiatiques emblématiques du genre, pour développer une intrigue explorant plusieurs sujets et questionnements divers et variés. En cela, le metteur en scène prenait le risque de voir son film s’éparpiller, voire y perdre en puissance et en lecture de l’essentiel de son cœur de fond. Mais une maîtrise de chaque instant, malgré une mise en scène souvent sagement rangée derrière la dialectique habituelle du registre, associée à une émouvante sensibilité et une grande justesse, réussissent à sortir ce Sleeping Giant des griffes des dangers qui accompagnaient sa proposition.Au lieu de tourner autour de l’éternelle question des premiers émois amoureux sans trop savoir quoi ajouter de neuf au sujet, Sleeping Giant met cette thématique en retrait, sans toutefois l’occulter, pour davantage s’intéresser aux fondamentaux de cet âge de transition où l’on est influençable, où l’on peut être dans la méchanceté irréfléchie par insouciance ou stupidité immature, ainsi que dans la confrontation, à soi, aux autres, aux figures paternelles et adultes en général, qu’elles soient amicales ou ennemies. N’allant pas forcément là où on l’attend quand on connaît le registre (le terrain si facile de la sexualité par exemple), Sleeping Giant compte sur son honnêteté, sa subtilité ou encore l’intelligence de sa mise en scène naviguant entre l’épure et parfois le plus démonstratif sans gratuité, au contraire, se servant de ses motifs pour distiller encore plus d’idées narratives pertinentes. Le résultat est aussi touchant que discret. Et de sa chronique à la fois cruelle et tendre, Andrew Cividino de nous proposer un beau regard attachant et cruel, sur l’adolescence et ses expériences fondatrices.
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux