Mondo-mètre
Carte d’identité :
Nom : Sharknado 3
Mère : Anthony C. Ferrante
Date de naissance : 2015
Majorité : 23 juillet 2015
Type : Diffusion télé
Nationalité : USA
Taille : 1h28
Poids : NC
Genre : Comédie, horreur
Livret de famille : Ian Ziering (Fin Shepard), Tara Reid (April), Cassie Scerbo (Nova), Frankie Muniz (Lucas), Ryan Newman (Claudia), David Hasselhoff (Gilbert), Mark Cuban (Président), Bo Derek (May), Blair Fowler (Jess)…
Signes particuliers : Hier soir, Canalsat & Syfy organisait une soirée « Sharknado » à l’aquarium de Paris. En gros, au menu, voir des requins qui mangent des gens dans un cadre particulier où nagent de… vrais requins !
ARRIVÉE D’UNE NOUVELLE DÉPRESSION ET SA TORNADE DE REQUINS !
LA CRITIQUE
Résumé : Les tornades de requins se multiplient à travers les États-Unis. Fin Shepard va tout faire pour sauver le monde et empêcher l’apocalypse !L’INTRO :
Devenue un phénomène culte après un buzz mondial improbable suite au premier volet il y a deux ans, la saga Sharknado a pris depuis des allures de pendant dans le Z des rutilants Fast and Furious. La comparaison est étrange et pourtant, c’est bien le même esprit qui anime les deux franchises. D’un côté comme de l’autre, toujours faire d’un opus à l’autre, encore plus gros, encore plus fort, encore plus fou, et surtout encore plus con ! Le deuxième chapitre de la saga s’était déjà appliqué à bien repousser les limites du nanar délirant assumant sa débilité jusqu’au bout des ongles. Avec ce troisième volet, le network Syfy Channel savait que les fans n’attendaient qu’une seule chose, que la nouvelle avalanche de requins « tornadés » un peu partout aux quatre coins des Etats-Unis, soit encore plus jouissive et déjantée que ses prédécesseurs. On peut dire que sur ce point, le pari est réussi.L’AVIS :
On prend donc les mêmes et on recommence en grimpant encore d’un cran dans le seuil de bêtise appliquée. Anthony C. Ferrante rempile derrière la caméra, Ian Ziering et Tara Reid repassent devant, plus de requins, plus d’endroits attaqués, plus de destructions, plus de bastons épiques (enfin, épiques à la sauce Sharknado) et enfin plus de guests. Après une Vivica Fox badass l’année dernière, c’est un David Hasselhoff en mode héros qui fait office de caution revival de la pop-culture alors que Bo Derek s’invite à la fête. Oui, oui, la « Bo Derek » de Elle. Celle-là même qui avait mouiller bien des pantalons d’ados fascinés par sa plastique lorsqu’elle courrait sur la plage dans le classique de Blake Edwards. Même George R.R. Martin (l’auteur des livres Game of Thrones) a répondu à l’appel pour se faire croquer ou encore plus surréaliste, notre comique frenchy Bruno Salomone !On a eu des requins dans Los Angeles. On a eu des requins dans New York. Tout ça, c’est bien beau, mais se contenter de balancer à nouveau des requins dans Washington, Boston ou Seattle, n’aurait pas eu un intérêt fou si ce n’est de faire dans la redite d’un plat qui nous a « régalé » par le passé mais dont on commence à se lasser. Il fallait donc trouver autre chose, trouver un moyen de relancer la machine avec ce troisième chapitre de la saga en apportant un « plus ». On ne sait pas trop ce qu’ont fumé les auteurs du script en le pondant, mais une chose est sûre, ça devait être de la bonne. Parce que des idées, il y a plein dans Sharknado 3. Plein et qui partent dans tous les sens. Peut-être un peu trop justement. Car si le premier volet était presque génial à son insu, si le deuxième avait su nous faire marrer car, amusé par le colossal succès de son aîné, il s’était appliqué à creuser le sillon de ce qui avait plu, ce troisième acte paraît plus poussif dans le sens où il se force clairement à faire dans le fan-service en balançant des tonnes de clins d’œil cool non pas en faisant son truc dans son coin comme au début, mais en recherchant à outrance un « guilty pleasure nanardesque » qui manque pour le coup de naturel dans sa conception et sa démarche. Finalement et ironiquement, le principal défaut de l’affaire, c’est que Sharknado 3 est trop conscient de ce qu’il fait et veut faire, et le plaisir n’est plus le même car tout sonne comme forcé, comme s’il se caricaturait lui-même.En tout cas, avec Sharknado 3, les auteurs nous ont concocté une nouvelle virée dans le nawak total. Mieux, Sharknado 3 ne fait plus dans le nawak, il incarne le nawak, il respire le nawak, il vit le nawak. La nouvelle idée de ce dernier volet, c’est la parodie. Gravity, Armagueddon, Twister, on ne les compte même plus. Tout en respectant la lignée de la franchise avec un maximum de scènes tonitruantes de ringardise hilarante et d’affrontements cocasses face à des squales numériques tout dégueu et cheap, Sharknado 3 s’amuse à multiplier les références pour le public geek dans une nouvelle vaste plaisanterie décérébrée qui s’éclate dans la caricature et n’hésite pas à enfoncer au bélier, les portes du grotesque. La poilade est toujours au rendez-vous, plus que jamais face à la nullité intergalactique de la chose, mais tout de même, on commence à sentir un certain essoufflement sur fond d’éternelle rengaine : à la longue, on se lasse de tout. Et finalement, des requins en ville qui mangent des gens, une fois, c’est rigolo, deux fois, ça l’est aussi, trois fois, ça commence à faire beaucoup. Surtout que la blague involontaire est devenue une marque de fabrique marketing sacrifiant au passage la sincérité de tout ça. Mais bon, on ne va quand même pas discourir des heures devant Sharknado et on se contentera juste de profiter du généreux spectacle nullo-consternant allant d’une attaque de la Maison Blanche à un carnage au Parc d’arraction Universal en passant par… l’espace !
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux