Nom : Concussion
Père : Peter Landesman
Date de naissance : 2015
Majorité : 09 mars 2016
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 2h03 / Poids : 35 M$
Genre : Biopic, Drame
Livret de famille : Will Smith, Alec Baldwin, Gugu Mbatha-Raw, Arliss Howard, Paul Reiser, Luke Wilson, Adewale Akinnuoye-Agbaje, David Morse, Albert Brooks…
Signes particuliers : Un biopic sur l’histoire vraie d’un médecin pathologiste qui a ébranlé une puissante institution américaine en tentant de faire éclater vérité tue par tous.
WILL SMITH EN MODE ERIN BROCKOVICH
LA CRITIQUE
Résumé : Le Dr Bennet Omalu, un neuropathologiste de médecine légale, a mené un combat digne de David contre Goliath : il fut le premier à découvrir l’encéphalopathie traumatique chronique, une affection cérébrale liée à la pratique du sport chez les joueurs professionnels, et s’est démené pour révéler son existence contre ceux que cela gênait. La croisade d’Omalu l’opposa dangereusement à l’une des institutions les plus puissantes du monde…L’INTRO :
Projet un temps dans le giron de Ridley Scott qui avait envisagé d’en assurer la réalisation avant de se contenter de le produire, Concussion alias Seul contre Tous en France, a fini par se concrétiser sous la direction du talentueux Peter Landesman, ancien journaliste émérite et chevronné, qui avait franchi le pas de la mise en scène au cinéma avec le réussi Parkland, chronique de la journée de quelques personnages autour de l’assassinat de Kennedy. Toujours fortement connecté à son passé d’écrivain-journaliste, Landesman conduit pour l’instant sa carrière sur la foi de projets toujours rattachés à des histoires vraies ayant fait scandale. Après JFK, on l’avait retrouvé derrière le script de Secret d’Etat de Michael Cuesta, biopic sur son confrère Gary Webb, qui avait dénoncé dans un papier sulfureux, l’implication de la CIA dans le trafic de drogue. Aujourd’hui, c’est un autre article qui intéresse le réalisateur pour son second long-métrage derrière la caméra, en l’occurrence, les travaux du Dr Bennet Omalu, médecin bardé de diplôme ayant immigré aux Etats-Unis, son rêve, et qui avait mis au jour les risques de traumatismes cérébraux irréversibles sur les joueurs de football américain. Une affaire qui aura fait grand bruit, provoquant le courroux de la toute-puissante NFL. En somme, un combat entre un David et un Goliath, pour faire éclater une vérité tue par peur des conséquences sur une économie dominante.L’AVIS :
Le sujet et ses ramifications explorés par Seul contre Tous sont passionnants. Le traitement que leur accorde Landesman l’est malheureusement un peu moins, avec ce « sport drama » ultra-biopicisé, aussi pertinent dans le fond que lisse et impersonnel sur la forme. De quoi étonner après la pureté très documentaire de Parkland, qui tranche avec cette nouvelle œuvre très engoncée dans le moule didactique à l’hollywoodienne, prenant peu de risques, que ce soit sur le plan narratif ou formel. Porté néanmoins par un Will Smith appliqué et convaincant dans la transformation exigée par son personnage idéaliste, et que l’on retrouve d’ailleurs avec plaisir dans un registre plus dramatique quelques années après avoir démontré de belles choses dans Sept Vies, Seul contre Tous vaudra surtout le détour pour les nombreuses questions très intéressantes qu’il soulève et qu’il tente de développer dans le fond de son exercice. Le rapport ambigu et conflictuel entre la morale et le business et tout ce que leur confrontation peut appeler et impliquer en terme d’enjeux, le refus très américain de l’ingérence moralisatrice et cette incapacité à accepter d’être jugé par une personne ou une entité extérieure à la nation, ou encore le sombre revers du rêve américain sacrifié sur l’autel de la destruction des idéaux face à la réalité des mécanismes de la société, sont ainsi quelques exemples des thématiques principales illustrées par ce biopic artistiquement anecdotique, dont l’intérêt est vraiment à aller chercher derrière un script à la confection paresseuse, visant surtout l’efficacité pour compenser un sujet peu sexy sur le papier (voire hermétique à l’international).
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux