Mondomètre
Carte d’identité :
Nom : Rodin
Père : Jacques Doillon
Date de naissance : 2017
Majorité : 24 mai 2017
Type : Sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h59 / Poids : NC
Genre : Drame, Biopic
Livret de famille : Vincent Lindon, Izïa Higelin, Séverine Caneele…
Signes particuliers : Un « biopic » qui aurait pu être passionnant s’il n’était pas aussi ennuyeux.
L’ARTISTE ET SES TOURMENTS
LA CRITIQUE DE RODIN
Résumé : À Paris, en 1880, Auguste Rodin reçoit enfin à 40 ans sa première commande de l’Etat : ce sera La Porte de L’Enfer composée de figurines dont certaines feront sa gloire comme le Baiser et le Penseur. Il partage sa vie avec Rose, sa compagne de toujours, lorsqu’il rencontre la jeune Camille Claudel, son élève la plus douée qui devient vite son assistante, puis sa maîtresse. Dix ans de passion, mais également dix ans d’admiration commune et de complicité. Après leur rupture, Rodin poursuit son travail avec acharnement. Il fait face et au refus et à l’enthousiasme que la sensualité de sa sculpture provoque et signe avec son Balzac, rejeté de son vivant, le point de départ incontesté de la sculpture moderne. À 60 ans, enfin reconnu, il devient le sculpteur le plus célèbre avec Michel-Ange.
Premier film de l’actuelle compétition cannoise à sortir en salles, Rodin est un biopic partiel centré sur une dizaine d’années de la vie du célèbre sculpteur à la renommée mondiale. Presque 30 ans après Gérard Depardieu, c’est le toujours très intense Vincent Lindon qui prête ses traits à l’artiste, alors qu’Izia Higelin incarne Camille Claudel, prenant ainsi la relève d’Isabelle Adjani dans le classique de 1988 jadis signé Bruno Nuytten. Ses tourments d’artiste en quête permanente de « vrai » et sa liaison orageuse avec Claudel sont les deux cœurs de ce nouveau long-métrage du réalisateur Jacques Doillon, de retour après quatre ans d’absence et Mes Séances de Lutte en 2013.
Avec Rodin, biopic plus introspectif et radical que classiquement scolaire et démonstratif, Jacques Doillon mène en profondeur une réflexion sur le processus créatif, sur l’artiste et sur l’art en général. Mais son propos, tout aussi intelligent soit-il, se retrouve rapidement noyé dans un récit pesant, certes fascinant dans son refus du conventionnel (à l’image de Rodin d’ailleurs) mais repoussant dans le même temps, toutes les limites de l’ennui. Trop focalisé sur les thématiques qui bordent son portrait, Doillon oublie de conférer densité et intensité à son modelage, et perd le spectateur dans un tunnel verbeux et poseur, achevé par le statisme de la mise en scène et l’inertie du geste. Les longues minutes passent, et le magnétisme que l’on pouvait éprouver pour cet artiste obsessionnel et marginal, capable d’être à la fois dur et imperméable ou soumis à ses sentiments fiévreux (pour son élève Camille Claudel par exemple), se délite lentement mais sûrement devant une oeuvre qui ne fait pas le choix d’une narration plaisante et « grand public », mais qui bascule dans l’excès inverse, du côté de ces films d’auteur figés dans leur démarche, au risque de paraître aussi indigeste qu’un morceau de plâtre.
Pénétrant dans la plus profonde intimité de l’artiste, Jacques Doillon évacue tout romanesque de son récit pour le resserrer exclusivement sur l’intériorité ombrageuse de Rodin. Une démarche intéressante dans l’approche artistique, mais qui finit par jouer contre le film. Voulant rendre compte du souci d’authenticité et de modernité sans cesse recherché par Rodin dans son travail en prenant soin d’éviter de s’abîmer dans le regard hagiographique, Doillon épouse une forme morne et trop faussement épurée, menant son long-métrage loin de l’éblouissant ensorcellement que l’on était en droit d’attendre. Enfin, sous-mixé et porté par un Lindon appliqué mais parlant continuellement dans sa barbe, Rodin voit ses dialogues devenir inaudibles et inintelligibles, ce qui achève encore un peu plus de larguer le spectateur en route, dans ce qui se transforme en une lente observation filmée à travers de longues séquences forcées et froides. Une froideur qui annihile d’ailleurs toute émotion, absolument rien ne se dégageant de cet exercice distant, austère et chichiteux, valeureux dans l’idée mais tueur dans l’exécution. Doillon ne passe pas à côté de sa volonté de plonger le spectateur au plus près d’un artiste hypnotisant, mais il passe à côté de tout le reste, à commencer par la relation passionnée et orageuse de l’artiste avec Camille Claudel.
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux
Effectivement, c’est dit!! Lindon marmonne dans sa barbe, on ne comprend rien.. On a peur de rater tout le temps une phrase importante… C’est fatigant et j’ai failli partir plusieures fois mais je me suis accrochée jusqu’au bout ! jamais un film ne m’a paru si long … Les images sont belles, mais voilà ! je ne m’attendais pas à autant de lenteur et d’ennui. Pourtant je connais la biographie de Rodin et celle de Camille. On ne ressent pas la passion entre eux, ni la folie naissante de Camille. Seule Rose se révèle comme une pauvre compagne traitée comme une moins que rien. Et j’ai retenu surtout que Rodin ne pouvait s’empêcher de se taper tous ses modèles et de faire souffrir celles qui voyaient en lui un monstre d’homme et de sculpteur!!!!
Triste film sans vie ! Quelle honte ! Nullissime !