Mondo-mètre
Carte d’identité :
Nom : Rester Vertical
Père : Alain Guiraudie
Date de naissance : 2016
Majorité : 03 janvier 2017
Type : Sortie DVD
Nationalité : France
Taille : 1h40 / Poids : NC
Genre : Drame
Livret de famille : Damien Bonnard, India Hair, Christian Bouillette…
Signes particuliers : Fascinant ou exaspérant, Rester Vertical inspire des sentiments contradictoires.
ALAIN GUIRAUDIE VACILLE
LA CRITIQUE DE RESTER VERTICAL
Résumé : Léo est à la recherche du loup sur un grand causse de Lozère lorsqu’il rencontre une bergère, Marie. Quelques mois plus tard, ils ont un enfant. En proie au baby blues, et sans aucune confiance en Léo qui s’en va et puis revient sans prévenir, elle les abandonne tous les deux. Léo se retrouve alors avec un bébé sur les bras. C’est compliqué mais au fond, il aime bien ça. Et pendant ce temps, il ne travaille pas beaucoup, il sombre peu à peu dans la misère. C’est la déchéance sociale qui le ramène vers les causses de Lozère et vers le loup.
On avait quitté le cinéma d’Alain Guiraudie il y a trois ans, avec son magnifique L’Inconnu du lac, drame policier aux allures de thriller hitchcockien fiévreux et érotique, dévoilé à Cannes dans le cadre de la sélection Un Certain Regard. Trois ans plus tard, le singulier metteur en scène saute dans le grand bain cannois avec Rester Vertical, présenté en Compétition Officielle. Dommage que ce ne fut pas l’inverse car avec ce cinquième long-métrage, le réalisateur ne signe pas son meilleur effort.
Avec Rester Vertical, Alain Guiraudie force le trait de son cinéma physique jusqu’à l’écoeurement. La grâce qui habitait L’inconnu du Lac s’évapore ici dans un film dont le réalisme charnel paraît plus artificiel, plus calculé pour correspondre à un style naturaliste fabriqué avec des plans crus devant lesquels on reste dubitatif quand à leur réelle pertinence. Peut-être est-ce pour rappeler que tout vient de la nature et du sexe, les deux éléments sur lesquels la caméra aime à s’attarder. Film anarchique, aussi désordonné que son personnage principal, Rester Vertical est un drame qui peine à faire émerger son propos au milieu de cette troublante hallucination cinématographique. A moins que ce ne soit l’inverse, qu’un film peine à émerger au milieu de trop de propos esquissés mais mal approfondis. Pourtant, malgré les nombreux reproches que l’on pourra lui faire, Rester Vertical réussit à capter l’attention, voire captiver par intermittence, développant un étrange pouvoir de fascination presque inexplicable. Peut-être est-ce sa radicalité singulière, son étrangeté maladive, son chaos narratif, le charisme brut de ses comédiens, à moins que ce ne soit son espèce de mélange entre réalisme rêche et fantasmagorique iconoclaste. Rester Vertical n’essaie pas d’être séduisant et c’est peut-être pour ça qu’il le devient, contre toute attente.
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux