Mondo-mètre
Carte d’identité :
Nom : The Pyramid
Mère : Grégory Levasseur
Date de naissance : 2014
Majorité : 06 mai 2015
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h29 / Poids : NC
Genre : Horreur, épouvante
Livret de famille : Ashley Hinshaw (Nora), Denis O’Hare (Miles), James Buckley (Fitzie), Christa Nicola (Sunni), Amir Kamyab (Michael), Daniel Amerman(Luke), Faycal Attougui (Sahid)…
Signes particuliers : La nouvelle virée horrifique signée Levasseur/Aja s’invite dans les arcanes des mystérieuses pyramides égyptiennes et leurs légendes effrayantes.
GRÉGORY LEVASSEUR PREND SON ENVOL
LA CRITIQUE
Résumé : En Égypte, en plein désert, des archéologues découvrent une pyramide unique en son genre. En y pénétrant, ils vont affronter bien plus qu’une malédiction. Ils sont piégés au cœur d’un labyrinthe, et quelque chose les traque… L’INTRO :
Sous la bienveillance de son fidèle « compadre » Alexandre Aja avec qui il fait tout depuis plus de quinze ans, Gregory Levasseur se lance dans la réalisation de son premier long-métrage en solo. Le gaillard a amassé suffisamment d’expérience pour cela, après avoir été scénariste, producteur, assistant-réal et plein d’autres choses, sur les films de son ami et complice de toujours. Avec Pyramide, Levasseur n’est cependant pas parti convoler très très loin de sa galaxie de confort. Il reste dans le registre de l’épouvante qui lui a toujours bien réussi, et il reste acoquiné à un Aja qui aura été omniprésent à ses côtés, pour l’épauler dans sa tentative de virevolter de ses propres ailes. Direction l’Egypte des archéologues intrépides, pour une série B horrifique qui investit les monuments de pierre mystérieux du temps des pharaons, en convoquant les légendes qui y sont associées, pour mieux nous faire frémir de peur.L’AVIS :
Fermement égratigné par la critique et une partie du public excédé par ces nombreuses péloches d’épouvante sans saveur ni originalité qui pullulent chaque année, Pyramide sort dans la foulée d’un autre film de genre qui vient de se faire communément descendre en flèche, Ouija de Ben Stiles. Le sentiment de dépit face à la médiocrité du cinéma de genre « de luxe » parvenant à se frayer un chemin vers les salles obscures (comprenez par là, soutenu par les grands studios), se doublait alors d’un énervement, l’échec navrant de l’insipide Ouija étant encore si chaud qu’il n’a pas été digéré. Pyramide faisait un peu l’effet d’une seconde couche de plâtre se superposant à la première, et le film de Levasseur a peut-être un brin pâtît de ce contexte, le public-cible n’ayant pas encore rangé ses griffes.Pourtant, on se gardera bien de mettre les deux films dans le même panier. D’abord, parce que Pyramide et Ouija ne se ressemblent pas, ni de près, ni de loin. Ensuite, car derrière Pyramide, on peut au moins compter sur un duo expérimenté, passionné, qui connaît son affaire et qui respecte surtout les attentes des fans. Probablement parce qu’avant d’être des artisans du genre, Levasseur et Aja sont avant tout des fans eux-mêmes d’un certain cinéma d’épouvante cool et bien fichu. Et ça se sent. Si Pyramide multiplie les tares qui impactent son résultat et dégradent le beau visage qu’il aurait aimé arborer, il n’en est pas moins pour autant, un divertissement solide, jamais détestable, parfois pimenté de fort belles scènes et globalement troussé avec efficacité. Précisément, Pyramide a le mérite de faire ce qu’il faut pour atteindre ses objectifs et remplir le modeste cahier des charges qui lui était tendu. Le bilan de cette première réalisation signée Levasseur n’est peut-être pas brillant, peut-être pas un must impérissable, mais il fait le job qu’on attendait de sa part, oscillant quelque part entre la respectabilité de son honnête facture et la petite déception face à ce qui aurait pu être mieux avec davantage de soin apporté aux finitions.Mélangeant found footages et réalisation classique dans un huis clos stressant et sous impulsion claustrophobe, Pyramide s’impose surtout comme un film de références. C’est d’ailleurs ce qui étouffe son originalité sacrifiée à un abandon au décalquage collant aux basques de quelques films qui l’ont précédé. On pense notamment à une sorte de croisement entre The Descent et le récent Catacombes. Du premier, on en retiendrait les intentions visées, du second, le résultat affiché, en moins bien malheureusement. Car Pyramide souffre d’une petite série de défauts notoires, certains plus gênants que d’autres. En premier lieu, les pires dialogues que l’on ait pu voir depuis belle lurette au cinéma, associés à des personnages aux réactions sans cesse pas très malignes. Ils en viendraient presque à nous détruire tout le plaisir par leur stupidité, d’autant qu’ils sont placés dans la bouche d’un casting bien terne, qui peine à les rendre meilleurs qu’ils ne sont. Ensuite, on regrettera un scénario qui aurait gagné à s’arrêter dix minutes avant sa fin, sur une scène au climax du suspens. Certes, le résultat aurait encore un peu plus renforcé la proximité avec l’excellent The Descent de Neil Marshall, mais au moins, le film aurait gagné en intensité en restant en suspens sur une scène « choc » et se serait amputé d’un final bâclé, aussi bien narrativement que visuellement, avec une créature redoutée et flippante de loin en found footage, mais qui se révèle plus risible et grotesque quand on a le malheur de la découvrir vraiment. La piètre qualité de la bande-originale (mention à la chanson de fin estampillée ado-marketing), certains effets spéciaux hasardeux et quelques facilités prévisibles devenant au final un détail.On s’efforcera en tout cas, de garder de Pyramide, l’image d’une petite virée angoissante dans les arcanes de la mythologie égyptienne (n’allez pas y chercher un cours d’histoire cela étant dit) à travers une péloche ni meilleure ni pire que bien de ses consœurs, malgré quelques envolées nanardeuses de mauvais aloi. De bonnes idées, un rythme mené tambour battant, une petite nuée de scènes efficaces qui effacent le côté réchauffé de la chose, quelques jump-scares qui fonctionnent et un ensemble qui tient (à peu près) la route, autant de points qui suffisent à faire de Pyramide, un film d’épouvante à la lisière du correct à défaut d’être génial et inventif, même si l’on attendait davantage du duo Levasseur/Aja sur une thématique pareille, tandem qui se révèle un peu fainéant sur ce coup.
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux