Carte d’identité :
Nom : Phantasm
Père : Don Coscarelli
Date de naissance : 1979
Majorité : 13 juin 2017
Type : Sortie Blu-ray/DVD
Nationalité : USA
Taille : 1h36 / Poids : 300.000$
Genre : Horreur
Livret de famille : A. Michael Baldwin, Bill Thornbury, Reggie Bannister, Angus Scrimm…
Signes particuliers : Un film culte à redécouvrir dans une somptueuse édition.
LE FILM CULTE ET FOU DE DON COSCARELLI
LA CRITIQUE DE PHANTASM
Résumé : Orphelin depuis peu, Mike découvre que des faits étranges se déroulent dans le cimetière de Morningside. Il remarque un croque-mort à l’allure sinistre porter des cercueils comme s’il s’agissait de simples boîtes de carton, puis de petites créatures encapuchonnées aux activités pas moins suspectes… Effrayé mais curieux, aidé de son ami Reggie, Mike cherche à savoir ce qui se passe réellement. Il n’est pas au bout de ses surprises.
Il était une fois un jeune passionné de cinéma d’épouvante qui rêvait de faire des films. Il a commencé à s’y essayer ado, armé de sa modeste caméra Super 8, et puis un jour, il s’est dit qu’il était temps de tenter un truc. En 1979, Don Coscarelli emprunte du fric à son paternel et se lance dans l’aventure Phantasm. Avec deux trombones et trois bouts de ficelles, quelques acteurs et plein d’idées, le bonhomme va créer une mythologie fascinante, qui engendrera quatre suites au cours des 35 années à venir. Aujourd’hui, Phantasm demeure le film culte du futur réalisateur du délirant Bubba Ho-tep. Alors que le jeune Michael fait face à un deuil douloureux, il va découvrir que des choses bien étranges se passent autour du cimetière de Mornigside, et de l’entreprise de pompes funèbres qui jouxte les lieux. Un étrange et inquiétant gaillard tout en noir porte des cercueils comme s’il s’agissait de vulgaires boîtes à chaussures, des doigts coupés bougent encore, des créatures bizarres rôdent aux alentours et des boules en fer volantes s’attaquent aux crânes des visiteurs trop curieux.On ne va pas se mentir, Phantasm fait cheap. Mais le genre de cheap porté par une telle sincérité, que l’on est tout de suite plus conciliant, davantage focalisé sur la générosité et la créativité de l’entreprise, que sur ses effets spéciaux brinquebalants, ses comédiens de quatrième zone (exception faite du grand Angus Scrimm), sa narration très décousue ou son quasi-amateurisme de série Z. Phantasm est le genre de petit film d’épouvante qui en viendrait à nous rappeler ce qu’est le cinéma, celui sans cynisme, celui animé par la simple force de la passion. Sorti à l’époque où le cinéma d’horreur vivait l’un de ses plus bel âge d’or (1979), le film de Don Coscarelli est habité par une certaine folie du geste, qui transforme ses maladresses en un univers onirico-surréaliste, qui transforme le grand n’importe quoi de son histoire, en une sorte de rêverie cauchemardesque digne de la quatrième dimension, où viendrait se superposer ses couches d’idées comme dans un mille-feuilles horrifiquement lunaire. Il règne une sorte de joyeux chaos désordonné et sans limites dans Phantasm, qui marie avec volontarisme, l’absurde, le fantastique, le gore, le drame voire la science-fiction. Chacun pourra y voir ce qu’il a envie d’y voir, et c’est probablement l’une des forces du film de Coscarelli. Simple petite production horrifique marginale, slasher un peu barré porté par un boogeyman mystérieux, métaphore sur le deuil et l’acceptation de la mort, point d’entrée dans un univers fascinant et extraordinaire riche ou film d’extra-terrestres aux ambitions trop démesurées, reste que Phantasm est habité par un ton (et une musique) lorgnant du côté de Lucio Fulci, et l’on se régale de sa redécouverte dans une superbe édition qui rend un bel hommage à cette pépite énigmatique et jouissivement tarée.
LE BLU-RAY DE PHANTASM
38 ans après sa confection, Phantasm fait peau neuve avec une toute nouvelle édition française à la beauté magistrale, le tout dans un steelbook magnifique. Outre une image entièrement restaurée dont la netteté lui confère une jeunesse sidérante, la galette proposée par ESC Editions offre une grosse quantité de suppléments qui régaleront les fans. Au menu, une passionnante présentation par Guy Astic (directeur des éditions Rouges Profonds) et le réalisateur Julien Maury, qui reviennent avec passion sur cette œuvre à la marginalité fascinante. Suit une longue interview télévisée d’époque (28 minutes) de Don Coscarelli et Angus Scrimm. Anecdotes, humour et analyse sont au programme de ce délictueux moment d’archive. Autre plongée dans les archives avec l’intervention du même Angus Scrimm (le légendaire Tall Man du film) à la convention Fangoria en 1989. Des suppléments qui s’achèvent avec la bande annonce et une galerie photos. Que du bon, même si ces suppléments ne reprennent pas tous ceux présents sur l’édition américaine de la MGM parue il y a quelques années, qui comportait également des scènes coupées et des images de making of. Mais en bonus pour couronner tout ça, un livret de 24 pages concocté par Marc Toullec (ancien rédacteur en chef de Mad Movies) revient sur la genèse du film.
BANDE-ANNONCE VO :
Par Nicolas Rieux