Qu’on se le dise, le roman 50 Nuances de Grey est torride. Très torride. Du moins, certains passages érotiques qui ne manquent pas de piquant dans la description détaillée. Maintenant que le casting principal a été déniché, reste le second problème à gérer pour les producteurs : le contenu du film. En somme, jusqu’où aller dans le travail d’adaptation fidèle, notamment au niveau de l’érotisme du livre ? Le jour de la Saint-Valentin 2015 (le 14 février), le public aura t-il droit a deux versions du film de Sam Taylor-Johnson ?
C’est ce que souhaiterait l’un des producteurs du film Dana Brunetti. Lors d’un entretien accordé au site Collider, Brunetti explique qu’il aimerait bien combler les fans qui veulent « un film sale, comme le roman ». Il souhaiterait quelque-chose de très torride et explicite, ne prenant pas de gants sur les scènes de sexe. Sauf que voilà, financièrement, l’affaire est compliquée, pour ne pas dire compromise. En effet, 50 Nuances de Grey est un futur carton prévisible pour les studios Focus Features et Universal, qui se frottent les mains d’avance. De très fans l’attendent avec une impatience non dissimulée et le succès est quasi-assuré… A moins de se priver d’une partie du public avec une interdiction trop lourde. Il semble en effet un peu compliqué de livrer une version NC-17 (interdite aux moins de 17 ans même accompagné) car ce genre de classification rime avec sanction dans le sens où elle amputerait fortement les recettes. 50 Nuances de Grey devrait être donc classé « R » (les mineurs de -17 ans doivent être accompagnés) mais pas plus, logique économique oblige.
« C’est juste mon opinion et ça ne veut pas dire que ça arrivera, mais j’ai toujours pensé que ce serait cool si nous sortions une version R, puis une version NC-17 quelques semaines après. Tout le monde pourra voir et apprécier la version R, et s’ils veulent vraiment le revoir en version un peu plus sale, il y aura une version NC-17 sortie en même temps. Ca serait super pour les studios, qui auraient ainsi double ration au box-office… » poursuit un Brunetti rêveur. Mais le coût d’une telle distribution serait forcément plus onéreuse car deux versions vont devoir être montées, développées et placées. Peu de chance de voir Focus Features s’aventurer sur ce genre de pari risqué. Cela dit, une double-version sera parfait pour l’exploitation du fil en DVD.