Nom : Hit Man
Père : Richard Linklater
Date de naissance : 04 septembre 2024
Type : disponible sur Netflix
Nationalité : USA
Taille : 1h50 / Poids : NC
Genre : Comédie, Romance, Policier
Livret de Famille : Glen Powell, Adria Arjona, Retta…
Signes particuliers : Laborieux.
Synopsis : Professeur de psycho et de philo, Gary Johnson vit seul avec ses deux chats dans un petit pavillon. Il mène une existence ordinaire si ce n’est qu’il arrondit ses fins de mois en effectuant des planques pour la police de la Nouvelle-Orléans. Un jour, il se trouve embarqué dans une vraie mission d’infiltration. Le voilà tueur à gages !
THE (FAUX) KILLER
NOTRE AVIS SUR HIT MAN
On va commencer par sérieusement croire qu’on a perdu le meilleur de Richard Linklater. Jadis cinéaste de génie dont on attendait les films avec impatience (la trilogie des Before, Boyhood, Everbody Wants Some), Richard Linklater s’est enfermé dans un cinéma pas loin de l’inintéressant depuis quelques années. Last Flag Flying était une purge, Bernadette a Disparu était assez moyen, Apollo 10 1/2 remontait un peu le niveau sans être brillant, puis on en arrive à ce Hit Man, proposé sur Netflix. Porté par le couple sexy Glen Powell (également coscénariste) et Adria Arjona (la série Andor, le récent Blink Twice), Hit Man est une sorte de comédie policière teintée de polar, inspirée d’une histoire vraie relatée dans un article de journal texan.
Un professeur de philo par ailleurs doué en électronique collabore occasionnellement avec la police. Il se charge des dispositifs de mise sur écoute enregistrant les conversations entre un flic se faisant passer pour un tueur à gage et des clients requérant ses services meurtriers. Un jour, Gary est contraint de remplacer le dit flic au pied levé. Il va plus que bien s’en sortir au point de récupérer le job. Jusqu’au jour où il craque pour une jeune cliente fragile. Désormais, il est à mi-temps Gary, ce prof ringard et ennuyeux qui roule en Honda Civic et vit avec ses chats, et à mi-temps Ron, tueur sexy, drôle et sûr de lui. Deux visages radicalement opposés pour un même homme. Et une question, au fond qui est le vrai Lui, Gary le morne ou Ron le charismatique ?
Bon… L’histoire est très très fumeuse. On nous sort l’argument imparable qu’elle est tirée d’une histoire vraie. Ok, petite carte doute quand même tant le récit paraît improbable et emberlificoté mais admettons, passons. Le vrai problème n’est pas là. L’ennui avec Hit Man, c’est que Richard Linklater nous pond un film chiant à mourir, doublé d’un divertissement qui se voudrait plus intelligent que léger. Des intentions louables mais Hit Man donne sans arrêt l’impression d’être une introduction qui va décoller… sauf que le film n’aboutit jamais à rien si ce n’est un copieux emmerdement de 1h50.
Parce que c’est Linklater, on espérait un peu plus d’intelligence qu’un simple divertissement codifié. Pour le coup, le réalisateur tente de casser les codes de la comédie romantique et s’applique à servir un long-métrage plus profond que la moyenne, associant la double-vie de son héros (tour à tour prof tristement banal ou faux tueur à gage magnétique) et les cours de fac qu’il donne à ses élèves, les invitant à réfléchir sur des notions complexes comme le Moi, la construction de son Moi en société etc… On a compris le tiroir à double-fond. Par ce biais, Linklater philosophe sur son histoire à grands coups de concepts existentiels. Son héros s’est construit un nouveau Moi mais quel est son vrai Moi, celui qu’il se connaît de l’intérieur ou cette nouvelle construction qu’il s’est fabriqué ? Plutôt malin. Et accessoirement rigolo. Sauf que la proposition ne dure qu’un temps. On finit par se lasser de cette idée qui n’a rien d’un mur porteur pouvant soutenir tout le poids d’un film donnant l’impression de tourner en rond.
Malgré le charme de ses comédiens (la multitude de looks de Glen Powell est aussi irrésistible que le sourire d’Adria Arjona) et cette double-lecture « intello » qui changent un peu de toutes ces productions bêtasses qui prennent les spectateurs pour des cons, Hit Man se révèle malin sur le fond mais très laborieux sur la forme. Comme souvent, tout est question d’équilibre.
Par Nicolas Rieux