Mondo-mètre
Carte d’identité :
Nom : The Magnificent Seven
Père : Antoine Fuqua
Date de naissance : 2016
Majorité : 1er février 2017
Type : Sortie Blu-ray/DVD
Nationalité : USA
Taille : 2h12 / Poids : NC
Genre : Western, Action
Livret de famille : Denzel Washington, Chris Pratt, Vincent D’Onofrio, Ethan Hawke, Byung-Hun Lee, Peter Sarsgaard, Martin Sensmeier, Manuel Garcia-Rulfo, Haley Bennett…
Signes particuliers : Un remake que l’on craignait, un blockbuster méga-fun !
LES SEPT DE L’APOCALYPSE
LA CRITIQUE DE LES SEPT MERCENAIRES
Résumé : L’industriel Bartholomew Bogue règne en maître sur la petite ville de Rose Creek. Pour mettre fin au despotisme de l’homme d’affaires, les habitants, désespérés, engagent sept hors-la-loi, chasseurs de primes, joueurs et tueurs à gages – Sam Chisolm, Josh Farraday, Goodnight Robicheaux, Jack Horne, Billy Rocks, Vasquez, et Red Harvest. Alors qu’ils se préparent pour ce qui s’annonce comme une confrontation sans pitié, ces sept mercenaires prennent conscience qu’ils se battent pour bien autre chose que l’argent…
David et Goliath, Alamo, les spartiates de 300 et on en passe… Couché à plat avec son histoire d’une poignée de gentils luttant contre une horde de méchants dans un combat déséquilibré pour défendre la veuve et l’orphelin, le postulat des 7 Mercenaires est tellement simple et intemporel, qu’il en serait presque déclinable à volonté. C’est peut-être pour ça d’ailleurs, que la même histoire a donné lieu au fil des années, à plusieurs classiques du cinéma, des 7 Samouraïs aux 7 Mercenaires en passant par le Pixar 1001 Pattes (oui, oui, vous avez bien lu). Plein de relectures sans jamais que l’on pense vraiment au « drame du remaking ». Avec cette nouvelle vision 2016, Antoine Fuqua ne s’embarrasse pas du problème de toucher à un classique, il se contente juste d’en livrer une version moderne, qui se voudrait simplement cool, spectaculaire et divertissante. 56 ans après « l’original » (déjà lui-même un remake rappelons-le encore une fois), le cinéaste américain réussit son pari sur toute la ligne.
Super efficace, super solide et super spectaculaire, Les 7 Mercenaires se réapproprie le film culte de John Sturges, pour un énorme roller coaster de plus de deux heures où les gunfight répondent aux explosions et aux empoignades viriles, dans un grand film d’action héroïque sacrément bien fichu, riche en moments de bravoure, et ultra-plaisant au passage. Mieux, Fuqua réussit haut la main le challenge de nous attacher à ses sept justiciers d’un moment, livrant la bataille du siècle dans un petit bled paumé du Grand Ouest, devenu le terrain d’un combat grandiose ou s’étale une générosité sans pareille. Ils sont sept dans l’histoire, ils sont sept à l’écran, ils sont sept dans la dynamique du film, et jamais Fuqua ne l’oublie. Tout le monde a son temps de parole, aucun personnage est « sous-traité » ou tient lieu de faire valoir (y compris le coréen Byung-Hun Lee – qui retrouve le western après Le Bon, la Brute et le Cinglé). Une prouesse que même le classique de Sturges n’avait pas vraiment réussi à accomplir. Hormis quelques plans éparses visuellement pas au niveau, quelques envolées musicales un poil trop prononcées, quelques ficelles épaisses ou petits passages qui se traînent en longueur, Les 7 Mercenaires assure le job au-delà des attentes et avec un sacré panache, au point de presque nous réconcilier avec le cinoche à grand spectacle, après un été truffé de déceptions. L’inusable Denzel Washington assure en leader charismatique, Ethan Hawke apporte de la profondeur à son personnage torturé, Vincent D’Onofrio est énorme en brute épaisse au grand cœur, Chris Pratt régale en bad boy alcoolo-rigolo-héroïque, Byung-Hun Lee dépasse le cliché de « l’asiatique de service » et s’impose comme un formidable mercenaire bad ass et économe en blabla inutile, et même les moins connus Martin Sensmeier (un comanche qu’il vaut mieux pas faire chier) ou Manuel Garcia-Rulfo (le texicain marrant mais efficace) parviennent à réellement exister dans ce film choral mâtiné d’une touche de charme (merci Haley Bennett), où tout ce beau monde s’oppose à un Peter Sarsgaard excellent en méchant au regard torve et flippant.On entend d’ici les moqueries des ayatollahs cinéphiles, les reproches sur la démarche ou encore, les comparaisons (inutiles) envers son modèle. Qu’importe, on peut se pâmer de respect devant le monument d’Akira Kurosawa, on peut être amoureux du régal de Sturges avec Yul Brynner, Steve McQueen et les autres… et on peut aussi s’amuser comme un fou devant cette nouvelle mouture hollywoodienne qui pétarade dans tous les sens, avec un haut sens du plaisir coupable et du fun jubilatoire. En son temps, l’original était un bijou divertissant, et c’était pourtant déjà un remake lui-même. Partant de là, les critiques contre la démarche même de cette relecture 2016 s’effondrent comme neige au soleil. Mis en scène par un Antoine Fuqua dont on n’a de cesse de louer les qualités d’excellent faiseur (Les Larmes du Soleil, Le Roi Arthur, Training Day ou La Chute de la Maison Blanche), Les 7 Mercenaires est un bon gros kiff décomplexé, réunissant tous les ingrédients d’un grand spectacle (le trio « action, humour et émotion » en tête) en plus d’être alimenté par une belle galerie de personnages savamment iconisés et campés avec talent par une distribution aux petits oignons. Vous voulez une grosse dose de fun ? En voici… puissance sept ! Le côté majestueux du film de 1956 est ici remplacé par un souffle épique qui gronde très fort, et l’on se retrouve avec un vrai western à l’ancienne dans l’esprit… mais moderne sur la forme. Une réussite au-delà des attentes.
LE TEST BLU-RAY
La nouvelle version des Sept Mercenaires débarque en vidéo sous plusieurs formats. Le traditionnel DVD, le Blu-ray classique, mais aussi une édition Steelbook avec un joli coffret en métal. Techniquement, rien à redire. Image impeccable et son qui dépote (du 5.1 en français, du 7.1 en anglais). Côté suppléments, Sony n’a pas lésiné sur le matériel et propose plus d’une heure de bonus sur la version Blu-ray, un peu moins sur le DVD. Au menu… En exclusivité sur le Blu-ray, un module où les sept mercenaires revisitent les scènes clés du film en compagnie du réalisateur Antoine Fuqua, un autre consacré à l’épique combat final et 3 scènes additionnelles coupées au montage. A ceux-là, s’ajoutent des suppléments communs aux Blu-ray et au DVD, comme un module sur la musique du film (la dernière composition du regretté James Horner, décédé pendant le tournage), un dédié aux sept personnages et à leurs interprètes, un autre centré sur le choix d’Antoine Fuqua à la réalisation et enfin, un dernier consacré au méchant du film. La plupart de ces courts modules (en moyenne entre 4 et 8 minutes) sont nourris d’interview des acteurs et de l’épique du film. Dans l’ensemble, ces suppléments sont très factuels mais globalement intéressants et faciles à suivre.
Par Nicolas Rieux
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