Nom : Les Rois du Monde
Père : Laurent Laffargue
Date de naissance : 2014
Majorité : 23 septembre 2015
Type : Sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h52 / Poids : NC
Genre : Comédie dramatique
Livret de famille : Sergi Lopez (Jeannot), Céline Salette (Chantal), Eric Cantona (Jacky), Romane Bohringer (Marie-Jo), Guillaume Gouix (Jean-François)…
Signes particuliers : Un premier film souvent maladroit, mais porté par tellement de sincérité qu’il en devient attachant.
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LA CRITIQUE
Résumé : Casteljaloux, village du sud-ouest de la France. Entre amitié, ivresse et plaisir du verbe, les hommes y sont Les Rois du monde. Mais quand Jeannot sort de prison, il n’a qu’une seule idée en tête : reconquérir Chantal, l’amour de sa vie, qui s’est installée en son absence avec le boucher du village. La tragédie grecque prend alors des allures de western.L’INTRO :
Pour son premier long-métrage Les Rois du Monde, le néo-réalisateur Laurent Laffargue prolonge un travail entamé au théâtre avec ses deux pièces Casteljaloux et Casteljaloux II, du nom d’une commune du Lot-et-Garonne dans laquelle il a grandi. Entouré d’un beau casting, Céline Salette en tête, sa muse et compagne à la ville, entourée de l’espagnol Sergi Lopez et du marseillais Eric Cantona, le cinéaste pose ses valises sous le soleil d’un village typique, où s’affronteront des personnages sur fond d’amour, de haine, d’alcool, de jalousie et de violence.L’AVIS :
Deux hommes, une femme, un décor à ciel ouvert. Elle est belle, elle fait tourner les têtes, elle est écorchée, elle est un objet de désir pour deux figures masculines aussi viriles qu’angoissantes. Face à elle, le premier est de retour dans sa vie après un passage en prison. Le second a pris sa place entretemps et compte la garder. Sur la foi d’un triangle amoureux aux accents de tragédie grecque, Les Rois du Monde va vite tourner au drame flirtant avec le western moderne. Tout n’est pas réussi, loin de là, dans cet étrange premier film qui tâtonne souvent, qui désempare parfois, qui réussit à fasciner aussi. On ne sait trop par quel moyen, mais il parvient. Peut-être pour le déchirement du spectacle d’un homme fou d’amour et meurtri par le vide de la séparation avec sa moitié pour l’éternité ? Peut-être pour l’angoisse de voir se profiler le scénario d’une tragédie en puissance ? Ou peut-être pour l’empathie que l’on ressent pour cette femme prisonnière de ses sentiments et d’un duel d’hommes. A moins que ce ne soit pour toutes les petites choses qui opèrent en fond de toile. Le côté Un Singe en Hiver, par exemple, qui unit le personnage de Sergi Lopez et celui du jeune Guillaume Gouix, jeune paumé du coin abonné au bar local, tout comme son acolyte Lopez, aux allures de paternel injecté de pastis. Ou peut-être le côté authentique à la Marcel Pagnol en plus sombre, avec ce village hors du temps, hors de tout, à vrai dire.On pourra reprocher beaucoup de choses à Les Rois du Monde, qui n’est pas exempt de nombreuses maladresses typiques à ces premiers films qui tentent quelque-chose entre le déjà-vu et l’audace de faire différemment. Le canevas déployé par Laurent Laffargue n’a rien d’original en soi, mais l’apprenti-cinéaste témoigne d’une ribambelle de choses intéressantes et surtout, d’un vrai point de vue original sur son histoire à l’arc dramatique éculé. Des digressions hasardeuses, des histoires parallèles censées étoffer l’environnement mais au final, apportant un peu de confusion autour d’un récit premier auquel on aurait aimé s’attacher plus fermement au lieu de s’attacher davantage à un cadre. Voilà des exemples qui troublent les nobles tentatives du réalisateur dans ce drame théâtral entre humour, amour et douleur, porté par des personnages haut en couleurs, tous formidablement interprétés par des comédiens convaincus, mention au trop rare Sergi Lopez, pourtant toujours monstrueux de présence à l’écran et ici fascinant entre dureté inquiétante et tendresse touchante. Animé d’une sincérité émouvante et d’un profond amour pour ses personnages, Laurent Laffargue signe un film à la bonhommie truculente.
LA BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux