LES GUETTEURS de Ishana Shyamalan : la critique du film

Quand un cinéaste inspire une relève se réclamant ouvertement de son style, on va jusqu’à parler de fils ou de fille spirituel(le). C’est encore plus parlant dans le cas de M. Night Shyamalan puisque la fille spirituelle en question est vraiment… sa fille ! Laquelle marche clairement sur les traces de son paternel en se mettant à réaliser un film de genre à suspens tenu par un mystère. Tel père, tel fille donc. Après avoir roulé sa bosse sur la série de son mentor de papa puis sur ses derniers longs-métrages en tant qu’assistante, Ishana Shyamalan saute le grand pas en signant son premier film (produit par M. Night à y être). Les Guetteurs est un thriller fantastico-horrifique porté par Dakota Fanning, qui nous entraîne dans une forêt mystérieuse dans laquelle une jeune fille se perd. Réfugiée dans une curieuse maison déjà occupée par trois « résidents », elle apprend les règles du piège. Impossible de sortir de cette forêt étrange habitée par des créatures qui les observent la nuit.

Ishana Shyamalan a t-elle un style bien à elle ? On le saura peut-être plus tard dans la suite de sa carrière mais pour l’instant, négatif mon Capitaine. Ce premier long-métrage de la néo-cinéaste est une décalcomanie des films de son paternel. Une décalque sage, appliquée… peu inspirée. Car outre le fait que l’on navigue en terrain trop connu, Les Guetteurs se révèle assez pauvre, comme un coup d’essai pour se faire la main sans prendre de risque. Le film est globalement assez plat, son criant manque d’intensité ne l’aide pas à saisir d’angoisse un spectateur aussi observateur que les fameux guetteurs du film, et l’intrigue très prévisible (surtout dans son twist éventé que l’on voit venir de très loin) n’aide pas à générer un suspens à la hauteur des intentions du thriller voulu effrayant. Semi-horrifique et semi-soporifique, Les Guetteurs finit par ressembler à du sous-Shyamalan (en même temps, c’est pas un peu ce qu’il est), à savoir une bonne idée mal exploitée par un scénario fort mal écrit, ce qui ne permet pas d’y construire quelque chose de vraiment valeureux et flippant. A croire que M. Night Shyamalan a délégué le film à son assistante… Hum, wait a minute…

 

Par Nicolas Rieux