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LES ENQUÊTES DU DÉPARTEMENT V – DOSSIER 64 de Christoffer Boe : la critique du film

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La Mondo-Note :

Carte d’identité :
Nom : Journal 64
Père : Christoffer Boe
Date de naissance : 2018
Majorité : 07 mars 2019
Type : Sortie en e-cinema
Nationalité : Danemark
Taille : 1h22 / Poids : NC
Genre : Polar

Livret de famille : Nikolaj Lie Kaas, Fares Fares, Johanne Louise Schmidt…

Signes particuliers : Peut-être le meilleur volet de la saga.

L’ULTIME ENQUÊTE DU DUO NIKOLAJ LIE KAAS & FARES FARES

LA CRITIQUE DES ENQUÊTES DU DÉPARTEMENT V : DOSSIER 64

Synopsis : Alors que le Département V est sous tension avant le départ annoncé d’Assad, partenaire de l’inspecteur Carl Mørck, ces derniers se lancent dans une nouvelle enquête qui pourrait bien être leur dernière. Suite à la découverte de trois squelettes cachés derrière la tapisserie d’un vieil appartement, les deux enquêteurs et leur assistante Rose doivent exhumer une macabre affaire datant des années 1950 : sur la petite île de Sprogø, des femmes étaient internées et stérilisées de force sous la direction du docteur Curt Wad…

Clap de fin pour Les Enquêtes du Département V, ou du moins avec l’excellent duo de comédiens qui porte la saga depuis quatre épisodes. Dossier 64 vient boucler la franchise version Nikolaj Lie Kaas et Fares Fares, tandem auquel on s’était attaché avec Misericorde en 2013, et que l’on avait ensuite retrouvé pour Profonation puis Délivrance. De leur aveu, les deux acteurs auront vécu une superbe expérience ces dernières années et noué une amitié solide qui a nourri leur association à l’écran. Mais l’heure est venue de passer à autre chose. La franchise continuera peut-être avec d’autres (d’autant qu’il reste encore trois tomes à potentiellement adapter) mais pour eux, ce nouveau long-métrage sera le dernier. Et les adieux se font en beauté.

Avec Dossier 64, la saga porte à l’écran une nouvelle enquête retorse imaginée par l’écrivain Jussi Adler-Olsen, mais dont la particularité est d’être la première inspirée de faits réels. L’inspecteur Carl Mork et son fidèle partenaire Assad y font face à une macabre découverte qui renvoie à une vieille affaire remontant aux années 50, alors que des femmes jugés folles ou dépravées étaient internées dans un institut psychiatrique spécialisé, avant d’être stérilisées de force. Un récit qui fait écho à l’une des pages les plus honteuses de l’histoire du Danemark, lorsque pendant plusieurs décennies entre les années 1910 et 1960, étaient pratiqués ce type d’actes odieux dans une optique eugéniste pas loin des idéaux du régime nazi.

La saga des Enquêtes du Département V a connu une progression assez constante. Deux premiers opus séduisants et de bonne facture, un troisième plus ambitieux, plus sombre et plus intense, et la logique espérée était de voir ce dernier volet grimper encore d’un cran dans la qualité du travail proposé. C’est le cas. Dossier 64 est finalement le meilleur épisode de la franchise, pas forcément le plus impressionnant en terme de spectacle (le précédent Délivrance avait fait fort) mais en tout cas le plus maîtrisé, le mieux équilibré et le plus intéressant dans son écriture. Si l’on avait pu reprocher aux autres volets une méthodologie très inspirée de l’esthétique télévisuelle des séries modernes malgré une volonté affichée de faire du vrai cinéma de qualité, ce quatrième chapitre est moins trahi par cette facture, même si elle rode toujours dans certains angles du film. Néanmoins, Dossier 64 est haletant, efficace, narrativement bien construit et capable de scènes formellement saisissantes (la découverte des corps au début rappelant l’ambiance d’un Se7en, toutes proportions gardées). Le rythme, qui a aussi parfois été l’un des petits défauts des précédents, y est adroitement géré et le film n’affiche aucune longueur majeure. Au contraire, Christoffer Boe (réalisateur découvert à Cannes avec Reconstruction en 2004) manie parfaitement ses deux histoires parallèles et liées, et se sert de ses allers et retours dans le passé et dans le présent pour injecter une dynamique trépidante, laquelle impulse du tonus à un polar noir et oppressant porté par des personnages toujours aussi passionnants. Solide.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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