Mondo-mètre
Carte d’identité :
Nom : Le Secret des Banquises
Mère : Marie Madinier
Date de naissance : 2015
Majorité : 22 juin 2016
Type : Sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h20 / Poids : NC
Genre : Comédie romantique, fantastique
Livret de famille : Guillaume Canet, Charlotte Le Bon, Anne Le Ny, Patrick d’Assumçao…
Signes particuliers : Le film le plus drôle de l’année. problème, il ne le fait pas exprès.
LE BON KINDER PINGUI
LA CRITIQUE DE LE SECRET DES BANQUISES
Résumé : Le professeur Quignard et son équipe de chercheurs étudient la PPM, une protéine immunisante produite par le pingouin. Christophine, jeune thésarde un peu maladroite et émotive, décide de s’injecter du génome pingouin pour aider le professeur dans ses recherches, mais aussi pour se rapprocher de lui… quitte à devenir son cobaye.L’INTRO :
Quand la réalisatrice Marie Madinier cite le fabuleux L’Impossible Monsieur Bébé de Hawks comme inspiration pour son premier long-métrage qu’est Le Secret des Banquises, notre curiosité était titillée, en même temps que la crainte de voir la néophyte s’emporter un peu en évoquant des références qui la dépasseraient. Forte d’un casting vendeur réunissant Guillaume Canet et Charlotte LeBon en têtes d’affiche, la jeune fémisarde croyait aveuglément dans le potentiel de sa comédie fantastico-romantique, pour laquelle elle mentionne également sans vergogne, les styles des Lubitsch et autre Mankiewicz, ou encore l’esprit de Gondry ou de Wes Anderson. A l’arrivée, plus étonnant que de voir la rêveuse pleine de convictions et de culture cinéphile, on s’interroge surtout de voir, que des producteurs ont pu la suivre sur une entreprise qui suscite la peur rien qu’à la lecture de son pitch peu attirant. L’histoire d’une jeune thésarde en stage dans l’équipe d’un scientifique menant des recherches sur une protéine générée par le pingouin, dont les propriétés pourraient apporter l’immunité universelle. Se pâmant d’amour en secret pour son beau professeur, Christophine décide alors de s’inoculer ladite protéine, pour se rapprocher de son mentor charismatique… au risque de muter en femme-pingouin (si, si, véridique). On ne sait pas trop ce qu’a fumé Marie Madinier mais un conseil, la sobriété n’est pas le meilleur état pour découvrir son film…L’AVIS :
Présenté en clôture du Champs-Elysées Film Festival 2016, Le Secret des Banquises était donc vendu comme une comédie. Et s’il y a bien une chose qu’on ne pourra enlever à ce conte mélangeant romance et fantasmagorie, c’est bel et bien sa drôlerie. Hilarant, le film de Marie Madinier l’est à n’en pas douter. Seul bémol, il est désopilant à ses dépends et non pas pour ce qu’il propose. Désopilant, pour la stupidité de son histoire, pour sa technique brinquebalante, pour ses effets spéciaux à faire pâlir de jalousie un tâcheron de série Z italienne, et surtout pour son allure générale abonnée au grotesque le plus surréaliste. En fond de tâche, on perçoit vaguement le second degré ambiant dans lequel baigne cette tentative décalée et cocasse, d’une sorte de La Mouche version minauderie extravagante. Mais Le Secret des Banquises ne trouve jamais le bon ton pour fonctionner. Pas assez délirant, plombé par sa retenue et son « sérieux » relatif qui le porte davantage vers le risible, plus que vers la facétie délicieusement saugrenue, l’exercice de Marie Madinier est de ces aberrations cinématographiques qui laissent pantois et désarmé devant tant de mauvaises idées à la pelle, mises en forme avec une bêtise clownesque qui domine tout.Sans peine, Le Secret des Banquises s’impose comme un fleuron du nanar à la française, nanar qui serait presque embarrassant pour ses auteurs et sa distribution s’il n’était pas aussi poilant par son ridicule digne d’un film de Ed Wood, mais mâtiné d’une once de prétention bien typique d’un certain cinéma français qui se croit plus malin qu’il ne l’est. Entre ses vaines saillies humoristiques qui ne prennent pas, ses pingouins en animatroniques tout droit sortis du rayon enfant de chez Toys’R’Us, ses dialogues atterrants, le jeu cabotin de ses comédiens, et son second degré qui ne fonctionne tellement jamais qu’il enfonce le clou de la gêne devant un tel spectacle tragique, Le Secret des Banquises est à oublier de toute urgence, pour le bien-être de ses protagonistes. On fera comme si l’on avait rien vu mais en réalité, on en rit encore, surtout pour son final qui repousse toutes les limites connues de l’hallucination collective impayable.
BANDE-ANNONCE :
Par David Huxley