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LA REINE MARGOT de Patrice Chéreau
Critique – sortie blu-ray/DVD (historique)

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La reine margot 559.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxxMondo-mètre
note 8
Carte d’identité :
Nom : La Reine Margot
Pères : Patrice Chéreau
Livret de famille : Isabelle Adjani (Margot), Daniel Auteuil (Henri IV), Jean-Hugues Anglade (Charles IX), Vincent Pérez (La Môle), Dominique Blanc (Henriette), Pascal Greggory (Duc d’Anjou), Jean-Claude Brialy (Coligny), Asia Argento (Charlotte), Virna Lisi (Catherine de Médicis), Claudio Amendola (Coconas), Miguel Bosé (Duc de Guise)…
Date de naissance : 1993
Majorité : 7 mai 2014 (en Blu-ray/DVD)
Nationalité : France, Italie, Allemagne
Taille : 2h39 / Poids : Budget 21 M€

Signes particuliers (+) :  La quintessence du grand cinéma de prestige (à l’image de sa distribution étoilée) au classicisme rimant avec pureté de mise en scène. Beau, tragique, romantique, passionnant, La Reine Margot est un chef d’oeuvre qui n’a rien perdu de sa superbe.

Signes particuliers (-) : Quelques excès de théâtralisme nuisant au jeu de certains comédiens.

 

LA RENAISSANCE D’UN CLASSIQUE

LA CRITIQUE

Résumé : Elle est belle, elle est catholique, elle est la soeur du roi, elle s’appelle Marguerite de Valois. Son frère l’a surnommée Margot. Henri de Navarre est protestant, on dit qu’il est mal élevé, mal rasé, qu’il sent l’ail et la sueur. On les marie de force. C’est une manoeuvre politique : il faut réconcilier les Français déchirés par les guerres de religion. Six jours après le mariage célébré à Notre-Dame, ce sera la nuit de la Saint-Barthélemy. Au milieu de cette nuit d’horreur un jeune homme percé de coups d’épée frappe désespérément à la porte de Margot. La Môle est protestant, il doit mourir comme les autres. Mais Margot le cache, le soigne et se met à l’aimer. Cette nuit-là tout bascule.reine margotL’INTRO :

Pathé poursuit sa politique de restauration des classiques de son catalogue et après les années 30 et le duo Boudu sauvé des eaux de Renoir ou Le Bonheur de L’Herbier, on revient un peu moins loin dans le temps avec la majestueuse fresque historique de Patrice Chéreau, La Reine Margot. Adaptation d’un roman d’Alexandre Dumas, ce joyau a bénéficié d’un important travail pour lui redonner son éclat et faire briller la splendeur de ce chef d’œuvre de 1994 porté par l’immense Isabelle Adjani (Margueritte de Valois) à la tête d’une distribution d’une incroyable richesse, Daniel Auteuil en Henri de Navare (Henri IV), Jean-Hugues Anglade en Charles IX mais aussi Vincent Pérez, Dominique Blanc, Pascal Greggory, Jean-Claude Brialy, Asia Argento, Virna Lisi… Et dans de tout petits rôles, Hélène De Fougerolles, Jean Douchet, Barbet Schroeder, Laure Marsac… Scénarisé à quatre mains par Patrice Chéreau et Danièle Thompson, La Reine Margot appartient désormais à l’histoire du cinéma français et pour cause…21004721_20130510143723106.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxxL’AVIS :

La Reine Margot ou la quintessence du plus beau des classicismes à la française. Sans artifices, sans démonstrativité appuyée ou effets de manches, sans grandiloquence inutile ou exagération lyrique de mauvais aloi, Patrice Chéreau réalise une fresque absolument splendide, monument historique aux traits témoignant d’une minutie et d’une précision de chaque instant. Pure et soignée, sa mise en scène parvient à puiser dans sa simplicité formelle, de quoi faire transpirer un film déchirant, drame tragique et romance fiévreuse sur fond d’Histoire avec un grand H.21004709_20130510143643292.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxxDans ce tourbillon imposant à la durée conséquente (pas loin de 2h40 quand même), la beauté diaphane et l’intensité de jeu d’Isabelle Adjani cristallisent les affres de cette France déchirée entre guerre de religions et envie de pouvoir, de même que la fébrilité d’un excellent Daniel Auteuil ou la frissonnante composition d’un Jean-Hugues Anglade impressionnant en Roi fragile et perturbé apportent encore davantage de maestria fascinante. Et c’est sans parler de Vincent Pérez, cet acteur étonnant que l’on aime rarement instantanément mais que l’on apprend à aimer avec le temps au gré de ses prestations convaincues et convaincantes.21004722_2013051014372331.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxxMalgré quelques agaçants excès de théâtralisme nuisant au jeu de certains de certains de ses interprètes (Pascal Greggory par exemple, n’est pas le plus avantagé des comédiens de la distribution), La Reine Margot est une enivrante plongée dans une page d’histoire, animée par un véritable sens aiguisé de faire du grand cinéma, de faire DU cinéma. Sublime dans sa facture, autant qu’il n’est passionnant dans la lecture qu’il propose d’une période sombre et pourtant fondatrice de l’histoire de France. Vibrant, mêlant romantisme puisant et violence terrifiante, La Reine Margot appartient à ses œuvres de prestige qui marquent, comme celles en son temps d’un Visconti en Italie. A joyau à redécouvrir et un bel hommage au travail de feu patrice Chéreau.21004719_20130510143722685.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx

Test Blu-ray : Si Pathé nous avait déjà habitué à des restaurations incroyables, autant dire que cette fois-ci la barre a été mise très haute. En collaboration avec les laboratoires Eclair pour l’image et L.E Diapason pour le son, la restauration en 4k de La Reine Margot est une réussite tout simplement extraordinaire. Concoctée pour célébrer le 20eme anniversaire du film, le travail effectué pour donner une seconde vie au chef d’œuvre de Patrice Chéreau est d’une splendeur foudroyante. Le support Blu-ray permet de mesurer l’ampleur de ce boulot d’orfèvre basé sur le négatif 35 mm d’origine. Image magnifique, profondeur des couleurs notamment dans le jeu des clair-obscur dont ont abondamment usé Chéreau et son directeur photo Philippe Rousselot, mixage sonore rendant toute la puissance du montage son et la formidable partition de Goran Bregovic, La Reine Margot revit et rarement la différence n’aura autant été perçue entre « avant » et « après ». L’ajout d’une dizaine de minutes supplémentaires vient renforcer l’attrait de cette nouvelle édition unique qui balaie ses prédécesseurs.

Côté « bonus », ceux des anciennes versions sont là, notamment un long entretien avec le cinéaste et la scénariste Danièle Thompson, les essais costumes et plusieurs scènes coupées. Mais on retiendra avant tout un supplément inédit avec le passionnant et instructif documentaire Il était un fois… La Reine Margot signé Serge July et Guillaume Moscovitz et produit par l’INA. Un documentaire de 52 minutes riche en archives et entretiens mais surtout captivant et pertinent dans son analyse de l’œuvre et le contexte dans lequel elle est sortie (début de la guerre du Rwanda). Enfin, bonus « papier » avec un fort beau livret de 48 pages qui étoffe la galette numérique d’un packaging très élégant et appréciable. La création d’un DVD ou d’un Blu-ray reste encore un art, dieu merci.

Bande-annonce :

Par Nicolas Rieux

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