Mondomètre
Carte d’identité :
Nom : La Confession
Père : Nicolas Boukhrief
Date de naissance : 2016
Majorité : 08 mars 2017
Type : Sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h56 / Poids : NC
Genre : Drame
Livret de famille : Romain Duris, Marine Vacth, Anne Le Ny, Solène Rigot, Amandine Dewasmes…
Signes particuliers : Une nouvelle adaptation bien faite, mais pas forcément utile.
LES LOIS DE L’ATTRACTION
LA CRITIQUE DE LA CONFESSION
Résumé : Sous l’Occupation allemande, dans une petite ville française, l’arrivée d’un nouveau prêtre suscite l’intérêt de toutes les femmes… Barny, jeune femme communiste et athée, ne saurait cependant être plus indifférente. Poussée par la curiosité, la jeune sceptique se rend à l’église dans le but de défier cet abbé : Léon Morin. Habituellement si sûre d’elle, Barny va pourtant être déstabilisée par ce jeune prêtre, aussi séduisant qu’intelligent. Intriguée, elle se prend au jeu de leurs échanges, au point de remettre en question ses certitudes les plus profondes. Barny ne succomberait-elle pas au charme du jeune prêtre ? Quatre femmes font face aux circonstances et aux challenges de leurs vies respectives dans une petite ville du Montana, chacune s’efforçant à sa façon de s’accomplir. Avec La Confession, récit de l’attirance fébrile qui s’installe entre un prêtre catholique et une jeune femme communiste et agnostique dans la France occupée de 1945, Nicolas Boukhrief tourne une page qui aura été certainement douloureuse pour lui en tant qu’artiste, celle de la sortie en salles avortée de son excellent Made in France, victime d’un mauvais timing et des évènements, les tragiques attentats parisiens de novembre 2015 ayant eu raison de son sujet délicat sur une cellule terroriste française. Le saut vers l’avant ne pouvait pas être plus radical puis qu’après une œuvre terriblement d’actualité, Boukhrief passe au film d’époque, une première dans sa carrière. Le réalisateur se réapproprie le célèbre roman de Béatrix Beck, Léon Morin, Prêtre, pour une libre adaptation que le cinéaste voit très éloignée du chef-d’œuvre de Jean-Pierre Melville, tourné en 1961 avec Jean-Paul Belmondo et la regrettée Emmanuelle Riva.Loin de sa zone de confort -on le connaît surtout dans un registre habituellement plus nerveux- Nicolas Boukhrief signe ici un film propre, élégant, du genre que dans un élan de bienveillance, on qualifierait de « joliment fait ». Reste la question de l’intérêt de cette nouvelle relecture du roman de Beck. Car s’il repense le livre et opère des changements notables afin de proposer autre chose, ce remaniement ne règle pas le problème d’un film aussi soigné que vain. En son temps, Jean-Pierre Melville avait su imposer une œuvre dérangeante, fiévreuse, dont le caractère sulfureux affrontait les codes plus tièdes de son époque. Aujourd’hui, Boukhrief n’a besoin d’endosser ce costume d’auteur frondeur et n’a pas à s’opposer aux mêmes tabous. La Confession perd déjà une partie de son intérêt et le fait de voir le cinéaste à la peine pour conférer une réelle modernité du regard à sa relecture souvent trop sage, trop lisse, trop propre sur elle, ne vient pas l’aider. Boukhrief, que l’on a connu autrement plus impactant dans son style, suit son histoire avec une pâleur qui ne lui rend pas toujours service, ou du moins qui ne l’aide pas à s’élever. Au final, si la reconstitution est soignée, si l’histoire se suit sans peine et si l’interprétation est globalement impeccable, le résultat ne dépasse pas le stade de beau travail d’un élève appliqué, déviant rarement de son confort d’apparat et ne parvenant pas à cristalliser la tension sexuelle qu’il entend instiller à son récit. Et La Confession de faire presque d’un sujet fort, une non-histoire, plaisante à regarder mais trop terne pour briller.
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux