[Note des spectateurs]
Carte d’identité :
Nom : Jusqu’ici tout va bien
Père : Mohamed Hamidi
Date de naissance : 2018
Majorité : 27 février 2019
Type : Sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h30/ Poids : NC
Genre : Comédie
Livret de famille : Gilles Lellouche, Malik Bentalha, Sabrina Ouazani, Camille Lou, Loïc Legendre, Hugo Becker, Anne-Elizabeth Blateau…
Signes particuliers : Une comédie fonctionnelle, sans plus.
BOBOS vs CITÉS : LE CHOC DES CULTURES
LA CRITIQUE DE JUSQU’ICI TOUT VA BIEN
Synopsis : Fred Bartel est le charismatique patron d’une agence de communication parisienne branchée, Happy Few. Après un contrôle fiscal houleux, il est contraint par l’administration de délocaliser du jour au lendemain son entreprise à La Courneuve. Fred et son équipe y font la rencontre de Samy, un jeune de banlieue qui va vite se proposer pour leur apprendre les règles et usages à adopter dans ce nouvel environnement. Pour l’équipe d’Happy Few comme pour les habitants, ce choc des cultures sera le début d’une grande histoire où tout le monde devra essayer de cohabiter et mettre fin aux idées préconçues.
Il y a trois ans, le cinéaste Mohamed Hamidi arrivait à se mettre plus d’un million de spectateurs dans la poche avec sa comédie La Vache, feel good movie plébiscité par le public et bien reçu par la critique, qui y avait vu une jolie fable à la candeur drôle et touchante. Aujourd’hui, Hamidi est de retour avec Jusqu’ici tout va bien, une nouvelle comédie emmenée par le tandem Gilles Lellouche et Malik Benthala. L’histoire du patron d’une agence de communication parisienne bien branchouille qui, suite à des démêlés avec l’administration à cause d’une fraude malheureusement pas passée inaperçue, se retrouve à devoir déménager ses locaux dans une cité de La Courneuve pour éviter une lourde amende. A noter que le film s’est vu couronné du prix du Public au dernier festival de l’Alpe d’Huez.
Tout le programme de Jusqu’ici tout va bien tient dans un ressort bien connu de la comédie française (et d’ailleurs) : le choc des cultures. Ce choc, c’est celui de la rencontre entre une belle brochette de bobos parisiens péteux et l’univers des cités d’Ile de France composées d’énergumènes en tout genre et où règne un désordre auquel ils ne sont pas vraiment habitués. Comme on peut s’y attendre, le film de Mohamed Hamidi va jouer à fond la carte des clichés qui s’opposent, avec le risque de les renforcer dans l’esprit des gens, en dehors du cadre de la pure comédie de cinéma. Un problème que beaucoup reprochent à des longs-métrages comme Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ? ou les délires de Philippe Lacheau. Mais à la limite, on pourra toujours argumenter que l’éternel principe de la comédie est de jouer avec les clichés, voire de les caricaturer un peu pour produire du rire. Mais tout est dans la façon de faire et il est vrai que Jusqu’ici tout va bien pourra en gêner plus d’un, quoiqu’il se rattrape avec son propos tancé de manière peu finaude, sur le fait qu’entre deux trafiquants de drogues et autres casseurs irrespectueux, il y aussi des gens biens dans les banlieues… Gloups.
Bref, au-delà de ce qu’appelle ou non le film de Mohamed Hamidi, qui néanmoins soulève une réflexion intéressante sur la question de la discrimination positive à la fois utile dans les faits et dérangeante sur le principe, reste que Jusqu’ici tout va bien manque surtout de drôlerie et c’est toujours un petit problème pour une comédie. Le film rentre dans la catégorie de ces films où l’on sourit souvent mais où l’on ne rit jamais. En gros, ce genre de petites farces pas honteuses en soi mais pas vraiment emballantes non plus, juste un peu ringardes à l’heure où l’on voudrait voir la comédie proposer autre chose que du fonctionnel.
BANDE-ANNONCE :
Par Wilfried Rennahan