Nom : Yip Man 3
Père : Wilson Yip
Date de naissance : 2015
Majorité : 27 avril 2016
Type : Sortie vidéo
(Editeur : M6 Vidéo)
Nationalité : Chine
Taille : 1h30 / Poids : NC
Genre : Action, Arts martiaux
Livret de famille : Donnie Yen, Mike Tyson, Patrick Tam, Jin Zhang, Lynn Heung, Kent Cheng…
Signes particuliers : Le (vrai) troisième chapitre de la saga Ip Man, avec Donnie Yen.
A BOUT DE SOUFFLE
LA CRITIQUE
Résumé : Lorsque le crime organisé, dirigé par un chef brutal et sanguinaire, cherche à prendre le contrôle de la ville, Maître Ip est forcé d’intervenir. Il devra alors déjouer les pièges et les redoutables techniques de combat des hommes du gang jusqu’à l’inévitable confrontation finale avec leur chef.L’INTRO :
L’heure est à la conclusion pour le cinéaste Wilson Yip. La conclusion de sa magnifique saga consacrée à la légende Ip Man, grand maître du Wing Chun longtemps méconnu (le grand public et le cinéma lui ayant souvent préféré le plus populaire Wong Fei Hung) et pourtant icône chinoise et futur mentor de la superstar Bruce Lee. Même si quelques longs-métrages ont eu approché le mythe et l’homme par le passé, Ip Man aura finalement trouvé sa renommée internationale à l’écran sous l’impulsion de Wilson Yip et à travers les traits de son ami Donnie Yen, que le réalisateur retrouvait pour une énième collaboration après Flashpoint ou SPL. En 2008, Ip Man premier du nom réjouissait tous les amateurs de grand cinéma martial avec un biopic alliant respect, ambition, intelligence, richesse visuelle et narrative, crédibilité historique, force tragique et panache du spectacle. Le digne successeur de la somptueuse saga des Il Etait une Fois en Chine, signée Tsui Hark. Deux ans plus tard, Wilson Yip poursuivait son portrait avec un second volet tout aussi magistral bien qu’un poil trop hagiographique. Alors que l’image de la trilogie aura été un peu parasitée par l’arrivée confusante d’une voisine rivale signée Herman Yau (un médiocre prequel puis un second film plus valeureux porté par Anthony Wong), Wilson Yip livre enfin le dernier acte de son entreprise, le vrai Ip Man 3 (ce que n’étaient pas La Légende est née et Le Combat Final de H. Yau), chapitre final de la série avec l’incontournable Donnie Yen. Une conclusion à la mesure de la beauté de la saga ? C’est bien regrettable mais non.L’AVIS :
Après deux premiers volets marqués par la réussite, Wilson Yip rate malheureusement sa conclusion tant attendue avec ce qui restera comme l’épilogue faiblard de sa trilogie. Sans pour autant tomber dans l’échec absolu, Yip ne parvient toutefois pas à réunir tous les ingrédients qui avaient fait, ensembles, la valeur de ses deux premiers opus. Principalement en cause, un scénario nettement plus désincarné et creux que ses prédécesseurs. Manquant de profondeur, conçu et déroulé de manière trop mécanique, le script de Ip Man 3 est une perpétuellement déception tout en redondance et en passivité. Trop de choses traitées avec désinvolture, un manque de liant et d’ampleur criant, une facture globalement lisse, on a la désagréable impression que ce point final a été exécuté en dilettante, histoire de remplir les obligations d’un contrat pénible. Ip Man 3 n’a plus vraiment d’âme, plus vraiment de finesse, l’esprit est absent, le cœur aussi. Articulé autour d’une intrigue prétexte à un lot de combats formidablement chorégraphiés par Yuen Woo Ping mais placés à fréquence régulière, comme pour répondre à un cahier des charges assujetti à une métrique pré-calculée quasi-scientifiquement plus que selon une fibre cinématographique, Ip Man 3 paraît sans cesse facile, lisse, alors que la progression de son histoire peine à s’allier une véritable richesse historique. Souvent lisse et peu exigeant envers lui-même, ce troisième acte a tout du passe-plat anémique dans le fond, cherchant à exister uniquement par son association à un genre qui plaît toujours.Désordonné dans son écriture, Ip Man 3 part dans tous les directions et manque d’homogénéité, accouchant au final d’un pétard mouillé dans toutes les voies où il s’engage. Car à vouloir multiplier les sous-intrigues, Wilson Yip n’en creuse finalement aucune. Les deux affrontements « épiques » dessinés par le récit déçoivent, à commencer par cette attendue rencontre avec le molosse américain Mike Tyson, débouchant sur une bien étonnante inutilité, comme si sa présence n’avait comme seule et unique fonction, que de faire exister le film sur l’échiquier international. Pas mieux du côté de l’apparition de Li Xiao-Long alias Bruce Lee, dont le passage prend plus des allures de clins d’œil futiles que d’esquisse d’une relation de mentor à élève. Peut-être le sujet d’un quatrième volet ? Qui sait mais très incertain, Donnie Yen semblant peu enclin à rendosser le costume. Bref, on ne s’ennuie pas mais fort décevant.
LE BLU-RAY DU FILM
Plusieurs petits modules viennent compléter le Blu-ray du film. Sont brièvement abordés au détour de featurettes (généralement de trois minutes), l’histoire, le tournage des scènes d’action, un aperçu des coulisses du film ainsi que le casting avec deux interviews, des stars Donnie Yen et Mike Tyson. Rien de transcendant mais c’est mieux que pas de suppléments du tout.
LA BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux