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IN A VIOLENT NATURE de Chris Nash : la critique du film

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Nom : In a Violent Nature
Père : Chris Nash
Date de naissance : Prochainement
Type : sortie indéterminée
Nationalité : USA
Taille : 1h34 / Poids : NC
Genre : Horreur

Livret de Famille : Lauren TaylorAndrea PavlovicRy Barrett

Signes particuliers : Une tentative osée de slasher « différent ». 

Synopsis : L’énigmatique résurrection d’un boogeyman qui va tuer des gens dans une forêt.

EN VOILA UN QUI DECONNE PAS

NOTRE AVIS SUR IN A VIOLENT NATURE

À chaque Sundance ou presque, son film qui fait jaser. Cette année, le réputé festival américain a accueilli In A Violent Nature du réalisateur Chris Nash, un énième slasher en forêt. Oui mais… Chris Nash avait à cœur de faire un film différent. Combien de fois l’a t-on entendue celle-ci ? Sauf que réinventer un genre aussi codifié et sur-labouré que le slasher, c’était plus facile à dire qu’à faire. Étonnante surprise, le cinéaste canadien y parvient. Sans être parfait (loin de là), In A Violent Nature a le mérite de proposer quelque-chose que l’on n’a pas vu mille fois et il le fait avec une audace pas loin d’être vraiment payante. En tout cas, elle est très surprenante.
N’importe quel fan de cinéma d’horreur qui se respecte connaît cette séquence d’ouverture du Halloween de John Carpenter et ce premier meurtre commis en vue subjective selon le regard du jeune Michael Myers. C’est cette idée que Chris Nash a exploité. Traditionnellement, les slashers adoptent le point de vue des héros victimes de la traque d’un boogeyman impitoyable. In A Violent Nature renverse les codes et fait le contraire en adoptant le point de vue du boogeyman ! La majorité des scènes le suivent de dos, façon jeu vidéo à la troisième personne, commettant ses exactions meurtrières quand il rencontre de potentielles victimes qu’il ne connaît pas plus que nous, spectateurs. Ce choix est osé car les victimes n’existent pas narrativement. Seul le tueur compte si l’on puit dire. L’effet rajoute une brutalité nouvelle et un ton très mystérieux concernant les origines de ce monstre semi-humain semi-mort-vivant ressuscité.
Au-delà de cette audace narrative, il y a ensuite le film que Chris Nash voulait faire. Différent disait-on. Le cinéaste inscrit son exercice de style à mi-chemin entre le slasher peu classique et le… film d’auteur ?! Curieuse approche. In A Violent Nature ne cède pas facilement au rythme effréné et au canevas respectant la structure métronomique des films du genre. À l’image de ces longues déambulations du boogeyman en forêt, que l’on suit patiemment de dos parfois pendant de longues minutes alors qu’il est en quête de proies à charcuter. Seuls le son des branches qui craquent sous ses pas, du vent dans les arbres, des bruits de la forêt, sont là pour nous maintenir hypnotisés et dans l’attente d’un prochain carnage. Et quand ils arrivent, on se rappelle brutalement ce que l’on est en train de regarder. In A Violent Nature est trash, gore à souhait (la scène de la jeune femme faisant son yoga n’est pas prête de sortir des mémoires). Dans ces saillies d’une violence inouïe, In A Violent Nature nous rappelle qu’il n’est pas qu’un film différent, il est aussi une série B qui charcle et charcute sans états d’âme.

Chris Nash réussit donc bien son pari de renouveler le genre en proposant une expérience cinématographique et artistique. In A Violent Nature ne ressemble à pas grand-chose de connu. Est-il une indéniable réussite ? Son principal défaut est de tourner un peu rond sur la durée, répétant les mêmes séquences à intervalles réguliers avec l’intention de provoquer un sentiment hypnotique. Mais sa radicalité louable a un prix qui vient impacter le rythme, parfois en délicatesse. Elle impacte aussi un scénario qui finalement n’a aucune épaisseur puisque tout reste somme toute assez mystérieux à commencer par ce tueur surgit de la terre -même si l’idée est un peu mise à mal par une scène autour d’un feu de bois où des jeunes se racontent une légende… séquence anéantissant en partie le mystère entretenu, comme si Chris Nash n’assumait pas trop toutes ses multiples audaces. Point trop n’en faudrait pour ne pas perdre un certain « grand public ».

Néanmoins, on prend un plaisir non négligeable devant cette proposition de cinéma couillue articulée sur les pas d’une masse impitoyable qui ferait presque passer Jason pour un enfant de chœur. In A Violent Nature ne tient pas toutes ses promesses en terme d’intensité mais son originalité est la bienvenue dans un genre où les différentes productions paraissent si souvent interchangeables.

 

Par Nicolas Rieux

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