Mondo-mètre
Carte d’identité :
Nom : Hungry Hearts
Père : Saverio Costanzo
Date de naissance : 2014
Majorité : 25 février 2015
Type : Sortie en salles
Nationalité : Italie
Taille : 1h53 / Poids : NC
Genre : Drame
Livret de famille : Adam Driver (Jude), Alba Rohrwacher (Mina), Roberta Maxwell (Anne), Al Roffe (Marguerito), Geisha Otero (Rosa), Jason Selvig (J)…
Signes particuliers : Drame à la thématique ambitieuse, Hungry Hearts a fait parler de lui en festival, révélant une autre facette de la personnalité du jeune géant Adam Driver.
L’ANGOISSE DE LA MATERNITÉ
LA CRITIQUE
Résumé : Jude est Américain, Mina Italienne. Ils se rencontrent à New York, tombent fous amoureux et se marient. Lorsque Mina tombe enceinte, une nouvelle vie s’offre à eux. Mais l’arrivée du bébé bouleverse leur relation. Mina, persuadée que son enfant est unique, le protège de façon obsessionnelle du monde extérieur. Jude, par amour, respecte sa position jusqu’à ce qu’il comprenne que Mina commence à perdre contact avec la réalité.L’INTRO :
Un drame italien avec Adam Driver, futur méchant du prochain Star Wars de J.J. Abrams ?! Sur l’année 2015, l’acteur de la série Girls fera le grand écart le plus complet. Une année qui pourrait bien être son année, puisque le comédien éblouira dans ce long-métrage sur la parentalité qui lui a valu un Prix d’interprétation à Venise avant d’être sous le feux des projecteurs dans le film le plus attendu du moment. Nouveau film de Saverio Costanzo (le sublime La Solitude des Nombres Premiers), Hungry Hearts s’attache au destin poignant d’un jeune couple dont la récente parentalité va faire ressortir les vrais visages de chacun. Immature de premier abord, Jude se révèle un père à l’aise et touchant. Mina, elle, se révèle être une angoissée excessive, mère surprotectrice vrillant vers de dangereux principes mettant en péril son nouveau-né, comme son couple. Adaptation d’un roman de Marco Franzoso, Hungry Hearts aura également raflé le Prix d’interprétation féminine à la même Mostra de Venise, pour sa comédienne, la fragile Alba Rohrwacher.
Attention, drame lourd. Très lourd. Hungry Hearts de ces films où rien que sur le papier, on sait pertinemment que l’on va passer un quart d’heure émotionnellement compliqué. Si l’entame n’est pas pleinement convaincante malgré une séquence d’introduction et de « rencontre romantique » parmi les plus étonnantes et drolatiques vues depuis longtemps, c’est avant tout parce que Costanzo expédie les grandes lignes de son exposition pour vite en arriver au cœur de son sujet : l’angoisse d’être parents dans le monde actuel où la peur pour son enfant est sans cesse sollicitée, où la maternité déséquilibrée peut devenir une pathologie lorsque l’amour entraîne vers des dérives par excès de zèle. Peur de la criminalité galopante, des maladies, de la surtechnologisation dont on ne maîtrise pas bien encore les conséquences, de la mal bouffe, de l’appauvrissement de la qualité de vie, des accidents stupides, de la pollution atmosphérique… De nos jours, la peur pour son enfant peut revêtir de nombreuses formes et peut surtout rapidement virer à la psychose paranoïaque pour peu que l’on soit d’une nature inquiète. C’est tout l’enjeu de Hungry Hearts. Une nouvelle mère, horrifiée par le monde moderne, qui bascule dans la surprotection de son nouveau né par crainte de tout. Y compris d’elle-même, de son conjoint, de ses proches, du monde extérieur. Une situation qui engendra un conflit de couple dont le cinéaste décrypte les rouages en direction d’extrêmes presque terrifiants. Et Hungry Hearts d’enrouler avec une grande habileté, le drame psychologique et la romance qui vrille, le tout mâtiné d’un soupçon de thriller intimiste en vase clos dans un appartement, ramené à échelle dramatique sur fond de syndrome de dépression post-natale.
Hungry Hearts ne manque pas d’idées intéressantes, même s’il n’arrive pas toujours à les concrétiser avec finesse et maîtrise. Autre problème dont souffre le film, la forme de redondance née du fait qu’il tourne une heure durant autour d’une seule et même idée, le conflit idéologique qui oppose Mina et Jude. Sauf que déjà dans la vie réelle, les disputes de couple sur un sujet sont vite redondantes, imaginez au cinéma dans leur mise en image. Néanmoins, et malgré quelques petits soucis de construction, Hungry Hearts n’en est pas moins pour autant une œuvre bouleversante, tenue par une tension dramatique à vif, même si elle aurait pu gagner en puissance avec davantage d’équilibre et d’immersion dans l’étude et l’écriture de l’évolution des trajectoires ses personnages. On en retiendra tout de même le choix d’un sujet audacieux et courageux, et deux interprètes fabuleux, Adam Driver et Alba Rohrwacher, auxquels se joint Roberta Maxwell en grand-mère tenue éloignée et méfiante.
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux
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Effectivement, deux interprètes fabuleux ! Et un film qui ne laisse pas indifférent… Pas forcément à voir quand on envisage d’être parent prochainement ^^ Pour ma part j’ai beaucoup aimé la façon dont le sujet était traité, sans anti-ci ou pro-cela. On s’enfonce petit à petit dans une ambiance de plus en plus pesante à mesure que Mina s’enfonce elle dans sa folie. Son personnage reste pourtant jusqu’au bout touchant. Un film vraiment intéressant, visuellement également. Par contre je n’ai pas vraiment été séduite par la fin, elle m’a dérangée par rapport au reste du film, j’ai trouvé qu’on n’ « y croyait pas »…