Nom : Gunman
Père : Pierre Morel
Date de naissance : 2014
Majorité : 24 juin 2015
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h57 / Poids : 40 M€
Genre : Action
Livret de famille : Sean Penn (Jim), Javier Bardem (Felix), Ray Winstone (Stanley), Idris Elba (Dupont), Jasmine Trinca (Annie), Mark Rylance (Cox), Peter Franzen (Reiniger)…
Signes particuliers : Pierre Morel est de retour et signe un actioner qui dépote à défaut d’être bon.
LA POSITION DE L’ACTIONER COUCHÉ
LA CRITIQUE
Résumé : Ex-agent des forces spéciales, Jim Terrier est devenu tueur à gages. Jusqu’au jour où il décide de tourner la page et de se racheter une conscience en travaillant pour une association humanitaire en Afrique. Mais lorsque son ancien employeur tente de le faire tuer, Jim n’a d’autre choix que de reprendre les armes. Embarqué dans une course contre la montre qui le mène aux quatre coins de l’Europe, il sait qu’il n’a qu’un moyen de s’en sortir indemne : anéantir l’une des organisations les plus puissantes au monde…L’INTRO :
Pierre Morel s’était un nom au sein de l’écurie Bessonienne avec Taken, réussite improbable qui avait su relever le pari de se faire respecter malgré des intentions d’actioner neuneu et expéditif, en misant à fond sur la carte du second degré et du plaisir régressif coupable. Devenu quasiment culte pour ces raisons-là, le film avec Liam Neeson avait permis au réalisateur de Banlieue 13 d’acquérir un tout nouveau statut de bon faiseur en vue. L’essai n’aura été que partiellement transformé avec le sympathique From Paris with Love, nanar pétaradant, mauvais dans l’absolu mais bien fendard dans sa lecture premier degré. Pour son quatrième long-métrage, Pierre Morel quitte EuropaCorp et file à Hollywood pour adapter dans une coproduction franco-américaine, le célèbre roman de Jean-Patrick Manchette, La Position du Tireur Couché. Gunman s’offre un casting quatre étoiles avec Sean Penn, Javier Bardem, Ray Winstone, Idris Elba et la bombe italienne Jasmine Trinca. Malheureusement à l’arrivée, un échec sur le sol US.L’AVIS :
Avis aux fans de Jean-Patrick Manchette, ne venez surtout pas chercher dans Gunman l’essence même de son roman culte, déjà adapté médiocrement en 1982 avec Alain Delon (Le Choc). Vous n’en ressortirez que plus déçus. Gunman essaie de nous faire croire au thriller politique musclé dissimulant un message derrière sa débauche d’action, message qui reflèterait au passage l’engagement humanitaire qui est celui de sa star Sean Penn, reconverti ici en roi de l’exhibition de pectoraux saillants. En réalité, le film de Pierre Morel se cogne la tête contre la première barrière qui se présente face à lui, celle de l’intelligence et de la profondeur résonnante. On préfèrera donc occulter ses vaines tentatives idéologiques pour n’en garder que sa substance véritable, celle d’un film d’action bas du front qui s’agite dans tous les sens pour embarquer le spectateur dans une aventure haletante. Dénué de tout second degré à l’inverse de Taken (malgré une petite auto-citation amusante, le devenu célèbre « Chérie, tu vas être victime d’un kidnapping » devenant « Annie, on va être victime d’une attaque« ), Gunman est juste un calibre efficace passé un prologue très longuet, et demeure simplement comme une série B pas trop mal fichue, bâtie sur des poncifs et une trame préfabriquée, mais au moins plus fréquentable que celles de son compère issu de la même usine EuropaCorp, le faiseur de navets en puissance Olivier Megaton. En tout cas, ça cabotine à fond (mention à un Bardem à la limite du supportable), ça ne vole pas haut et ça ne fait quand même pas beaucoup d’efforts.
LA BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux