Mondo-mètre :
Carte d’identité :
Nom : G.I. Joe : Retaliation
Père : Jon Chu
Livret de famille : Bruce Willis (Joe Colton), Channing Tatum (Duke), Dwayne Johnson (Roadblock), Adrienne Palicki (Lady Jaye), Lee Byung-Hun (Storm Shadow), Ray Park (Snake Eyes), Ray Stevenson (Firefly), Jonathan Pryce (le Président), Arnold Vosslo (Zartan), RZA (Blind Master), Joseph Mazzello (Mouse), Walton Goggins (Warden James)…
Date de naissance : 2013 (sortie le 27/03/13)
Nationalité : Etats-Unis
Taille/Poids : 1h50 – 130 millions $
Signes particuliers (+) : Une ou deux scènes d’action potables et quelques répliques comiques old school.
Signes particuliers (-) : Un nanar à gros budget roulant à l’esbroufe avec des scènes d’action dans un demi-scénario foutrarque alimenté de dialogues débiles placés dans la bouche de comédiens en roues libres. Et tout est moche. Un mauvais actionner pop corn sans intérêt.
FIGURINES QUI BOUGENT
Résumé : Les G.I. Joe sont trahis et anéantis par une organisation criminelle qui a pris la place du gouvernement avec de sombres desseins en vue. Ils vont devoir faire face à la mission la plus périlleuse de leur vie pour sauver le Président, blanchir leur nom et arrêter les méchants…
Attention, il pourrait bien se produire un événement unique et sans précédent dans l’histoire du cinéma moderne. La société de production Asylum pourrait bien intenter un procès pour plagiat. Un comble ! D’habitude, c’est l’inverse. En tout cas, son action serait légitime car G.I. Joe vient ouvertement marcher sur ces terres en lui retirant le DTV minable de la bouche. Bon, ok, c’est un peu excessif, on parle quand même d’un actionne bourrin à 130 millions de dollars soit environ 130 millions de dollars de plus qu’une production Asylum, mais quand même, le style et l’esprit y est, ou comment faire du nanar bas de gamme qui se croit divertissant alors qu’il est surtout bien ridicule. Bon déjà, c’est réalisé par un certain Jon Chu. Alors oui, c’est vrai, c’est moche de se moquer des noms des gens, il y est pour rien, c’est la faute aux parents. Mais quand même, mince, Jon Chu quoi ! Comment prétendre ensuite à un minimum de crédibilité alors qu’on tient les rênes d’une cagnotte de l’EuroMillion pour que des gugusses de stars hollywoodiennes viennent tout faire péter ? Toujours est-il qu’on compte sur Asylum pour éventuellement nous pondre la vraie version puisque le voisin Hollywood s’est chargé de faire le nanar, histoire d’échanger les rôles pour une fois !
Donc… Jon Chu (rires, pardon) n’est pas inconnu. Il a même bossé sur de grandes choses. Il a par exemple réalisé Sexy Dance 2 et son chef d’œuvre de suite Sexy Dance 3D, rendez-vous compte. Mieux, c’est lui qui avait réalisé ce documentaire sur la plus grande star musicale de tous les temps, sorti au cinéma. Non pas This is it sur Michael Jackson, voyons. On vous parle de Justin Bieber : Never Say Never. Un peu de culture musicale, bordel ! Donc ce bout de Chu (pardon, j’arrête) se voit confier le plus gros budget de sa carrière avec la séquelle de G.I. Joe. Une sacrée promotion qui pourrait lui permettre de pouvoir étaler sa nullité en toute discrétion car il a des chances que ça ne voit pas, comparé à l’abomination que nous avait servi Stephen Sommers juste avant lui, avec G.I. Joe premier du nom. Intitulé G.I. Joe : Conspiration, cette suite découvre son scénario à la vitesse d’une danseuse de club de striptease puisque rien que le titre nous laisse déjà penser à ce que l’on va voir. Comme dans toutes les sagas, on aime bien jouer du truc de la team qui se fait rouler par ses supérieurs et qui doit laver son nom. Bon bah voilà, ça, c’est G.I. Joe 2. Quelques remaniements de casting plus tard (exit Sienna Miller et Rachel Nichols, pas reprises pour le second opus ou Joseph Gordon-Levitt qui n’avait peut-être pas envie d’être ridicule une seconde fois et qui devait mieux à faire), voilà que de la méga-vedette débarque. The Rock et Bruce Willis quand même ! Le premier, why not, il aime les actionner bisseux mais le second est-il en perdition à ce point là ? Sinon, le coréen Byung-hun Lee rempile, comme Jonathan Pryce qui réendosse le costard de Président des USA ou Arnold La Momie Vosloo en Zartan. Channing Tatum est de la partie, et l’on retrouve également au générique pléthore de noms connus, de Walton Goggins (The Shield) à RZA en passant par Adrienne Palicki (Friday Night Lights, le remake de L’aube Rouge) ou Ray Park (le méchant peinturluré de rouge et noir dans Star Wars 1) etc…
Ecrit par un syndicaliste en grève qui refusait d’obtempérer, G.I. Joe : Conspiration est une consternation absolu, affligé d’un zéro pointé question construction narrative. On vous passera sous silence la pire intro de film depuis celle de Green Lantern (en gros qui se fait pas chier à poser son univers mais qui le balance honteusement dans un mini-résumé de pacotille) et c’est parti pour de nouvelles aventures spectaculaires pour les ex-jouets Hasbro désormais stars de cinéma avec la société productrice de joujou comme producteur. Devenu des icônes de la pop culture (BD, jeux vidéo, dessins animés), les G.I. Joe sont une parfaite excuse pour balancer à la gueule du public, un bon gros actionner décérébré ne s’embrassant pas de faire du « cinéma » mais se contentant d’aligner son faible pitch sur environ 1h30 de connerie dantesque. Les scénaristes Rhett Reese (Zombieland) et Paul Wernick (Zombieland aussi puisqu’ils bossent en tandem) ont dû s’amuser à torcher leur script en vacances à la plage, pressés d’aller patauger dans l’eau. Minimaliste et linéaire à souhait, G.I. Joe : Conspiration a pour lui quelques répliques comiques bien senties mais c’est tout. Le reste, c’est le degré zéro du blockbuster hollywoodien, de l’action pétaradante (mais assez lisible, faut lui reconnaître ça, à l’image du combat accroché par des câbles à dos de montagne ou d’une belle destruction de Londres) servie en vrac, entourée de dialogues bien débiles dans la bouche d’acteurs totalement en roues libres qui font un concours du « plus mauvais ». Converti à l’arrache en 3D après un report de sa sortie en urgence (ça sent le film foireux auquel les exécutifs croyaient pas du tout ça, tiens), G.I. Joe : Conspiration est au final tellement formaté, prévisible et calibré, qu’il en devient d’un ennui abyssal, ressassant à l’esbroufe du déjà-vu sans âme ni style. Cette série B de luxe bas du front (au moins, « Chu pète » pas plus haut que son cul – pardon encore) dont le budget a été revu à la baisse par rapport au désastreux premier (doté de 175 millions lui) est peut-être pas aussi mauvaise que son prédécesseur (il aurait fallu très fort pour ça) mais reste quand même bien médiocre et inutile. Chu blanc quoi (pas pu m’en empêcher). Et dire qu’il va rempiler sur le prochain troisième volet en plus !! Et dire qu’il y aura un troisième en plus…
Bande-annonce :