Carte d’identité :
Nom : Cruella
Père : Craig Gillepsie
Date de naissance : 2020
Majorité : 27 octobre 2021
Type : sortie Blu-ray / DVD
Nationalité : USA
Taille : 2h12 / Poids : NC
Genre : Comédie dramatique, Conte
Livret de Famille : Emma Stone, Emma Thompson, Joel Fry, Paul Walter Hauser, Emily Beecham, Mark Strong…
Signes particuliers : Une revisite très sympathique.
EMMA STONE, UNE DÉLICIEUSE MÉCHANTE POP-ROCK
NOTRE AVIS SUR CRUELLA
Synopsis : Londres, années 70, en plein mouvement punk rock. Escroc pleine de talent, Estella est résolue à se faire un nom dans le milieu de la mode. Elle se lie d’amitié avec deux jeunes vauriens qui apprécient ses compétences d’arnaqueuse et mène avec eux une existence criminelle dans les rues de Londres. Un jour, ses créations se font remarquer par la baronne von Hellman, une grande figure de la mode, terriblement chic et horriblement snob. Mais leur relation va déclencher une série de révélations qui amèneront Estella à se laisser envahir par sa part sombre, au point de donner naissance à l’impitoyable Cruella, une brillante jeune femme assoiffée de mode et de vengeance…
Disney continue d’explorer son immense univers en live action et la firme de Mickey s’intéresse cette fois à un antagoniste emblématique en la personne de Cruella d’Enfer, célèbre « méchante » des 101 Dalmatiens que la grande Glenn Close avait déjà incarnée au cinéma. Après Angelina Jolie dans Maléfique, c’est au tour de la follement talentueuse Emma Stone d’endosser le costume d’un personnage ambivalent dans ce film de Craig Gillepsie (Fright Night, Moi Tonya) qui imagine la jeunesse mouvementée de l’étrange Estella et son ascension pour devenir la redoutée… Cruella d’Enfer ! Enfin « redoutée », ne poussons pas le bouchon trop loin non plus…
Un personnage déjanté, une esthétique haute en couleurs, une bande-son pop-rock, Emma Stone qui fait des étincelles dans un rôle qui lui offre un vaste champ de possibles et Emma Thompson qui brille en vraie méchante sans scrupules, voilà les principaux ingrédients de cette revisite à la fois classique dans sa narration (héroïne vs Némésis dans un schéma très disneyien) et décalée dans sa manière de dépoussiérer un peu l’histoire et l’esthétique des contes. Et le résultat fonctionne avec un certain panache, en partie grâce à la conviction que chacun met à l’œuvre pour pousser le divertissement au paroxysme de l’amusement. Si l’on pouvait redouter un peu cette variation du mythe de Cruella, le produit fini est tout à fait convaincant, mené sur un rythme endiablé par un réalisateur qui s’autorise une mise en scène aussi « fantabuleuse » que son héroïne et par des comédiens qui s’éclatent comme des fous. Ça se sent à l’image et tout de suite, le jubilatoire devient communicatif. Parce que le personnage de Cruella est relativement bien écrit, Emma Stone a matière à jouer et autant dire qu’elle y va à fond les ballons entre mimiques, jeux d’œil et de corps, costumes fous et charisme envoûtant.
En creux, Cruella essaie d’apporter un peu de noirceur à son histoire, complexifiant son personnage star en caressant du bout des doigts quelques thématiques dramatiques lui donnant un peu de chair. Mais attention, point trop n’en faut et c’est peut-être là la seule limite de l’affaire. Quoiqu’on puisse y trouver une certaine audace intermittente en regard des Disney habituels, le film de Craig Gillepsie reste assez sage au demeurant et se range prudemment dans des codes disneyiens de sorte à pouvoir toucher tous les publics sur la foi d’un personnage de « méchante » que l’on aime en réalité très fort et qui n’a de « méchant » que le concept lointain. Trop ou pas assez, c’est au fond le seul vrai problème de ce sympathique Cruella. « Trop » comme sa volonté de ne pas trop s’écarter du moule ou ses envies parfois incontrôlées de s’arroger un ton personnel et décalé à l’image de la B.O pop-rock par exemple, chouette idée fruit d’un style très assumé mais qui pétarade dans tous les sens jusqu’à l’excès enchaînant les mélodies comme une interminable playlist Deezer. « Pas assez » en revanche, comme cette noirceur que l’on sent être une directive de fond mais qui est timidement assumée.
Néanmoins, sans être un chef-d’œuvre (clairement, le film aurait pu être meilleur et encore plus jouissif avec un vrai parti pris plus radical au lieu de se cantonner à du Disney de tradition), Cruella reste une bonne surprise, certes globalement prévisible, mais quand même fort ludique et traversée de quelques plans et fulgurances imaginatives d’une grande classe. C’est beau, c’est (un peu) frais et ça remplit bien ses objectifs sans tromper le chaland sur la marchandise. Puis on le répète, mais rien que le numéro de haute voltige d’Emma Stone vaut le détour !
LE DVD SUR CRUELLA
Cruella s’offre au public dans une gamme allant du simple DVD au Blu-ray 4k UHD, de quoi satisfaire tout le monde. Si clairement l’image du DVD n’a rien de comparable avec celle de son homologue Blu-ray, elle se défend tout de même avec une image décente et un son (surtout en VO) bien travaillé. Difficile d’en dire plus tant le fossé entre les deux supports est toutefois béant, le Blu-ray offrant un visuel irréprochable là où le DVD n’a que peu d’arguments en sa faveur. Plus intéressant à évoquer, les suppléments. Ils sont aussi nombreux que globalement factuels. Plusieurs modules s’apparentent à un grand making of découpé. Ils balaient les différents aspects de la production, la génèse du film, les comédiennes principales, les costumes et décors, les chiens (les vrais comme les « faux »). On relèvera une courte évocation du dessin animé originel, un bêtisier somme toute assez sympathique et deux scènes coupées qui, pour le coup, méritent un petit coup détour. Au final, des suppléments assez conventionnels pour un film qui essaie de ne pas l’être. Dommage.
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux