Nom : While we’re young
Père : Noah Baumbach
Date de naissance : 2014
Majorité : 03 janvier 2016
Type : Sortie vidéo
(Editeur : TF1 vidéo)
Nationalité : USA
Taille : 1h37 / Poids : NC
Genre : Comédie dramatique
Livret de famille : Ben Stiller (Josh), Noami Watts (Cornelia), Adam Driver (Jamie), Amanda Seyfried (Darby), Charles Grodin (Leslie), Adam Horovitz (Fletcher), Maria Dizzia (Marina), Matthew Maher (Tim)…
Signes particuliers : Primé à Sundance pour sa mise en scène magnifique et envoûtante, une romance entre deux adolescentes traitée avec justesse, sensualité et douceur.
LES JEUNES vs LES VIEUX
LA CRITIQUE
Résumé : Josh et Cornelia Srebnick, la quarantaine, sont mariés et heureux en ménage. Ils n’ont pas réussi à avoir d’enfants mais s’en accommodent. Alors que Josh s’acharne sur le montage de son nouveau documentaire, il devient évident que l’inspiration n’est pas au rendez-vous. Il lui manque quelque chose… La rencontre de Jamie et Darby, un jeune couple aussi libre que spontané, apporte à Josh une bouffée d’oxygène et ouvre une porte vers le passé et la jeunesse qu’il aurait aimé avoir. Rapidement, Josh et Cornelia délaissent les amis de leur âge pour fréquenter ces jeunes cools, branchés et désinhibés… Josh avoue à Jamie qu’avant de le connaître, il n’éprouvait plus que nostalgie et désintérêt. Cette relation entre deux couples ayant vingt ans d’écart peut-elle apporter un autre souffle ?L’INTRO :
Encore tout fraîchement auréolé du succès critique de Frances Ha qui lui a valu moult louanges, le cinéaste Noah Baumbach poursuit dans la veine d’un cinéma pop-existentialiste verbeux alternant légèreté et sérieux en s’abandonnant au terrain de la comédie tendre et grisante pour mieux embrasser des thématiques réfléchissant sur la vie, ce que l’on en fait, ce que l’on veut en faire, d’où on vient, où l’on va, comment appréhende t-on notre évolution avec le temps qui passe, la maturité qui nous gagne, l’inéluctable traversée des générations qui nous éloigne des suivantes… Pour son nouvel effort, le cinéaste retrouve Ben Stiller, qu’il avait déjà dirigé il y a cinq ans dans Greenberg et que l’on prend toujours plaisir à retrouver dans un cinéma zébré de striures dramatiques, un peu éloigné des comédies potaches qui l’ont rendu populaire. Un choix judicieux, au moins autant que ceux de Naomi Watts, Adam Driver ou Amanda Seyfried, même s’ils sont le résultat d’une série de défections après les départs de James Franco, Cate Blanchett et Greta Gerwig, initialement prévus. Avec While We’re Young, Baumbach s’attache à un couple quadragénaire, à priori heureux en ménage et s’accommodant des choses qui n’ont pas tourné comme ils auraient aimé, s’accommodant aussi de leur routine encroutée, avant de se découvrir une soudaine nouvelle jeunesse au contact de Jamie et Darby, jeune duo amoureux de 25 ans, épris de liberté et plein de spontanéité. Un choc générationnel qui va les pousser à repenser leur vie, leurs parcours, leur statut, leur état actuel stagnant.L’AVIS :
En confrontant deux générations très différentes avec l’intention suprême de n’en juger aucune et de se contenter d’observer ce qui les oppose et les motifs qui ont creusé le fossé qui les sépare, Noah Baumbach dessine un décorum qui n’est autre que celui de la vie en général. Sans se permettre de philosopher à l’extrême (dieu merci, il n’a pas cette prétention), le metteur en scène s’applique juste à épouser une certaine justesse à l’égard de ce dont il se fait le témoin. D’un côté, une génération qui a grandi avec la culture des 70-80’s et qui est aujourd’hui dans l’âge où l’on regarde derrière en observant ce que l’on a accompli jusque-là, de l’autre, une qui a évolué dans les 90’s et qui rêve encore de milles choses à l’horizon. Et sur ces bases, While We’re Young de se mettre à parler de tas de choses disparates liées entre elles par des personnages formidables de représentativité. Ce que les deux générations ont de bien ou de moins bien, comment avance t-on dans la vie, peut-on dévier de son cours, comment gère t-on les étapes importantes, a t-on envie de les affronter, y est-on contraint et forcé par le moule de la société, comment faire face au temps qui avance, qu’est-ce que chaque phase implique… Des thématiques très existentielles sur lesquelles Baumbach couche en sus, une réflexion sur l’art, son évolution, ses idéaux, l’impact invasif des nouvelles technologies sur nos vies, le devoir de véracité du documentaire, les rapports à autrui, l’amitié, l’arrivisme… While We’re Young brasse large, lorgnant autant du côté du 40 ans, Mode d’emploi de Judd Apatow que du côté de Men, Women & Children de Jason Reitman, mais avec une étonnante cohérence, là où bien des films se sont plantés avant lui à vouloir faire aussi ambitieux. Le tout, comme souvent chez Baumbach, sous couvert d’un amour filial pour le cinéma de Woody Allen des débuts. Gérer le cours de la vie n’est pas une mince affaire et Noah Baumbach en parle bien avec sa fable douce-amère pleine de nostalgie, de tendresse et de sympathique acidité satirique. Grisant sur la forme, alors que le fond enfonce parfois des portes ouvertes, While We’re Young aurait presque pu être une indiscutable réussite cynico-pétillante dirigée par un amusant bobo new-yorkais qui régale avec son style branchouille, s’il ne venait pas briser notre entrain en toute fin de film, par une tirade laconique prononcée par un Ben Stiller détaché. « Il est jeune ». Ou comment faire vaciller le bel équilibre d’un film par une brusque embardée moralisatrice d’un goût douteux.
LE BLU-RAY & DVD DU FILM
Pour les amateurs de prolongement et de plongée dans les coulisses des films, un seul supplément est proposé sur l’édition vidéo de While We’re Young. Il faudra malheureusement s’en contenter. Une sorte de making of (environ 9 minutes) mélangeant interviews des comédiens puis du réalisateur Noah Baumbach et brèves images du tournage dans un montage dynamique aux allures de longue featurette promotionnelle. Les personnages, le travail de Baumbach avec ses comédiens, les intentions et messages du film sur le conflit générationnel, les scènes préférées des comédiens… Autant de sujets succinctement abordés dans un module ludique à défaut d’être exhaustif et passionnant.
LA BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux