Carte d’identité :
Nom : The Wall
Père : Doug Liman
Date de naissance : 2017
Majorité : 07 juin 2017
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h51 / Poids : 3,5 M$
Genre : Guerre, Thriller
Livret de famille : Aaron Taylor-Johnson, John Cena, Laith Nakli…
Signes particuliers : Un thriller de guerre concept qui vire à l’ennui.
UN SOLDAT AU PIED DU MUR
LA CRITIQUE DE THE WALL
Résumé : Deux soldats américains sont la cible d’un tireur d’élite irakien. Seul un pan de mur en ruine les protège encore d’une mort certaine. Au-delà d’une lutte pour la survie, c’est une guerre de volontés qui se joue, faite de tactique, d’intelligence et d’aptitude à atteindre l’ennemi par tous les moyens…
Le désert irakien, un soldat américain piégé par un sniper joueur, et un face à face orchestré sous un redoutable soleil de plomb. Rapidement, l’immensité du cadre de The Wall devient une prison à ciel ouvert pour le sergent Isaac Allen (Aaron Taylor-Johnson), isolé et acculé contre un maigre pan de mur en ruines, à la merci de cet invisible tireur d’élite caché quelque-part et bien décidé à ne lui laisser aucune issue. Après avoir enchaîné les gros blockbusters ces dernières années (le premier Jason Bourne, Mr et Mrs Smith, Edge of Tomorrow), le réalisateur Doug Liman revient avec une production plus « minimaliste », au budget de seulement 3 millions de dollars, intégralement portée par Aaron Taylor-Johnson, lointainement accompagné du molosse John Cena et d’une voix off.Avec The Wall, Doug Liman entendait signer un thriller-concept dans l’esprit de Phone Game, voire de Burried. Un cadre unique, quasiment un seul acteur à l’image, et une voix dans l’ombre, chargée de cristalliser l’angoisse qui nourrirait cette série B aux allures de survival sous tension. Malheureusement, l’alléchant affrontement que le cinéaste met en scène, ne va jamais prendre la dimension étouffante escomptée tant The Wall manque d’à peu près tout ce dont il aurait eu besoin, pour être un thriller viscéral que l’on traverserait la boule au ventre. Sur la forme, il ne parvient jamais à se dépêtrer du statisme de son récit et de son manque d’idées pour le rendre haletant, là où un Burried par exemple, réussissait l’exploit de nous couper le souffle en trouvant sans cesse de quoi relancer la situation d’urgence et de stress paniquant, sans jamais quitter un simple cercueil enfoui sous terre ! Pour Liman, la faute est double. D’une part, un scénario trop indigent pour prétendre à alimenter une heure et demi de thriller raide et viscéral, et d’autre part, une totale absence de créativité dans la manière d’aborder son histoire, conduite avec une effroyable platitude. Alors qu’il est quasi-impossible de trembler pour ce héros en sursis dans la mesure il ne peut logiquement rien lui arriver en cours de film, auquel cas ce dernier prendrait fin plus tôt que prévu, Doug Liman ne trouve jamais les bons ressorts pour alimenter son suspense et rendre ses maigres péripéties captivantes. The Wall tourne rapidement en rond et à vide sur lui-même, répétant inlassablement les mêmes scènes faute de mieux, entre deux incohérences surréalistes et échanges verbeusement ennuyeux sur la guerre, discutée entre son héros désespéré et l’ennemi qui le tient à sa merci. Mais là encore, The Wall n’a rien à raconter et reste très loin de l’évoqué Burried, qui avait su faire preuve d’une grande intelligence dans ses conversations, soulevant des questionnements théoriques passionnants sur le conflit au détour d’un simple film à suspens. Incapable de tenir le spectateur en haleine et interminablement monotone, The Wall tente bien de balancer quelques twists narratifs au travers de révélations censées surprendre, mais encore eut-il fallu que le spectateur n’ait pas constamment une longueur d’avance sur un film excessivement prévisible. Et à l’arrivée, The Wall coule à pic comme un caillou jeté dans l’eau.
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux