Mondociné

SWEAT de Magnus von Horn : la critique du film

Partagez cet article
Spectateurs


Nom : Sweat
Père : Magnus von Horn
Date de naissance : 2021
Majorité : 15 juin 2022
Type : sortie en salles
Nationalité : Suède, Pologne
Taille : 1h46  / Poids : NC
Genre : Drame

Livret de Famille : Magdalena KolesnikJulian SwiezewskiAleksandra Konieczna

Signes particuliers : Un portrait actuel. 

Synopsis : Sylwia est belle, sportive, énergique. Elle est la coach sportive du moment. Avec 600 000 abonnés, elle est influenceuse et courtisée par les marques. Mais derrière le succès virtuel, la solitude, bien réelle, ne se partage avec personne…

SOS D’UNE INFLUENCEUSE EN DETRESSE

NOTRE AVIS SUR SWEAT

Quand la vie privée devient une profession. C’est ce qui a intéressé le réalisateur Magnus von Horn pour écrire Sweat, drame coproduit entre la Suède et la Pologne qui ouvre une fenêtre sur l’intimité d’une coach sportive star des réseaux sociaux. 600.000 followers, un quotidien sans cesse étalé sur les réseaux sociaux, des cadeaux de sponsors et des gens qui suivent ses journées avec appétit. Sylwia est une « star ». Mais à quel prix ? En étant esclave de ses « story », l’intimité de Sylwia n’existe plus. Car son intimité est tellement mis en scène que la réalité devient fausse. De quoi se demander quelle est sa « vraie réalité » derrière les vidéos affichées à la vue de tous ?

Elle est belle, elle est jeune, elle est dynamique, elle cartonne sur les réseaux sociaux. Suivie par des centaines de milliers d’abonnés qui scrutent chacune de ses « stories », Sylwia est désespérément seule quand elle rentre chez elle et qu’elle éteint sa caméra. Par l’entremise de ce portrait d’une influenceuse, Magnus von Horn signe une fable amère sur un mal typique de notre monde moderne où tout le monde est connecté… et pourtant de plus en plus isolé derrière un téléphone ou un ordinateur. L’illustration du propos n’est pas forcément très subtil mais Sweat touche quand même au but. Parce que son message est finalement clair et limpide, ce qui le rend efficace (l’ultra-connexion virtuelle aux autres ne remplacera jamais les relations physiques). Aussi, parce que Magnus von Horn dresse un portrait intéressant et pertinent de ce nouveau métier qu’est « influenceur » où l’hypocrisie est reine du territoire médiatique. Le prix à payer de ce star-system est de devoir constamment répondre à ses codes quitte à cacher la réalité vraie. En l’occurrence ici, celle d’une jeune femme seule qui passe à côté de sa vie à force d’être aliénée par ce que l’on attend d’elle. Et enfin parce que le cinéaste suédois dresse un beau portrait de femme au cœur de son focus, une femme qui pourrait être insupportable de prime abord, si sa fragilité cachée ne bouleversait pas autant. Un film à voir, par exemple en double programme aux côtés du Instalife de Matt Spicer.

 

Par Nicolas Rieux

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Close
Première visite ?
Retrouvez Mondocine sur les réseaux sociaux