Nom : Oranges Sanguines
Père : Jean-Christophe Meurisse
Date de naissance : 2020
Majorité : 17 novembre 2021
Type : sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h42 / Poids : NC
Genre : Comédie
Livret de Famille : Denis Podalydès, Blanche Gardin, Vincent Dedienne, Christophe Paou, Lilith Grasmug, Olivier Saladin, Alexandre Steiger…
Signes particuliers : Les Chiens de Navarre lâchent leur univers trash au cinéma.
JEAN-CHRISTOPHE MEURISSE EN MODE « CHIEN MÉCHANT »
NOTRE AVIS SUR ORANGES SANGUINES
Synopsis : Au même moment en France, un couple de retraités surendettés tente de remporter un concours de rock, un ministre est soupçonné de fraude fiscale, une jeune adolescente rencontre un détraqué sexuel. Une longue nuit va commencer. Les chiens sont lâchés.
Si vous ne connaissez pas l’univers théâtral des Chiens de Navarre, alors Oranges Sanguines, second long-métrage du fondateur du collectif Jean-Christophe Meurisse, risque de vous faire tout drôle. Sur scène, Les Chiens de Navarre, c’est un amour immodéré de l’outrance, du grotesque, du trash engagé. Bien-pensants s’abstenir, leur monde est épris d’une grossièreté féroce qui dézingue la société avec une « idiotie régressive » rieuse . En somme, du théâtre limite punk-rock qui explose l’élitisme de la scène contemporaine.
Avec Oranges Sanguines, Meurisse transpose cet esprit déluré au cinéma. Il garde son énergie bouillonnante et son ton acéré mais se brûle les ailes en chemin. Parce qu’il y a une limite entre le trash intéressant et subversif et la vulgarité crasse. Et cette limite, Oranges Sanguines a du mal à la tenir. Parfois drôlement méchant quand il tend son meilleur visage et qu’il sort ses crocs pour mordre notamment la politique ou certains traits absurdes de la société moderne, le film est aussi capable d’une monstruosité de fond comme de forme. Sur la forme, la mise en scène est moche et semble ne faire aucun effort pour s’élever. Sur le fond, le film flirte trop souvent avec une vulgarité outrancière qui la dessert plus qu’elle n’appuie un propos. Oranges Sanguines est bourré de commentaires sociaux ou politiques parfois inspirés, mais ils dispersés façon puzzle dans un long-métrage hystériquement cacophonique jouant trop souvent la carte de la provoc facile. Une comédie poil à gratter mais qui manque cruellement de canalisation et de cinéma.
Par Nicolas Rieux