La Mondo-Note :
Carte d’identité :
Nom : Midway
Père : Roland Emmerich
Date de naissance : 2019
Majorité : 06 novembre 2019
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 2h19 / Poids : 75 M$
Genre : Guerre
Livret de famille : Ed Skrein, Patrick Wilson, Woody Harrelson, Luke Evans, Aaron Eckhart, Mandy Moore, Dennis Quaid, Tadanobu Asano, Nick Jonas…
Signes particuliers : Un très bon film de guerre.
EMMERICH GAGNE SA BATAILLE CONTRE MIDWAY
NOTRE AVIS SUR MIDWAY
Synopsis : Après la débâcle de Pearl Harbor qui a laissé la flotte américaine dévastée, la marine impériale japonaise prépare une nouvelle attaque qui devrait éliminer définitivement les forces aéronavales restantes de son adversaire. La campagne du Pacifique va se jouer dans un petit atoll isolé du Pacifique nord : Midway. L’amiral Nimitz, à la tête de la flotte américaine, voit cette bataille comme l’ultime chance de renverser la supériorité japonaise. Une course contre la montre s’engage alors pour Edwin Layton qui doit percer les codes secrets de la flotte japonaise et, grâce aux renseignements, permettre aux pilotes de l’aviation américaine de faire face à la plus grande offensive jamais menée pendant ce conflit.
20 ans que Roland Emmerich rêvait de mener à bien un projet de film autour de l’emblématique bataille de Midway qui a opposé les forces japonaises et américaines au milieu du Pacifique en 1942. Passionné par le sujet et par le genre, le cinéaste avait cru tenir le bon bout à la fin des années 90 mais son deal avec la Columbia s’était effondré notamment en raison du probable coût élevé de sa production. Plus officieusement, c’était surtout parce que l’actionnaire principal de la maison-mère était… japonais (Sony Pictures) et que l’on parle ici d’une des plus mémorables défaites militaires nippones. Aujourd’hui, fort de nombreux succès alignés qui ont généré plus de 3 milliards de dollars au box office (et ce malgré les échecs de ses deux dernières sorties), Emmerich a quand même dû ruser pour aller au bout, réduisant son budget à seulement 75 M$, taillant dans son salaire et celui de son producteur pour joindre les deux bouts, rognant sur les stars qui trôneraient en tête d’affiche. Mais au moins, ses efforts et sa ténacité n’auront pas été vains. Le réalisateur germano-américain a gagné sa propre bataille, celle de réussir à porter à l’écran l’homérique affrontement de Midway, 43 ans après le précédent film de Jack Smight.
Avec Midway, Roland Emmerich met tout son savoir-faire en matière de blockbusters colossaux pour raconter l’histoire de l’une des plus gigantesques batailles navales de l’histoire. Midway fut l’une des étapes clés du conflit dans le Pacifique qui opposait les forces japonaises et américaines. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le cinéaste a fait les choses bien, signant un film de guerre aussi passionnant que palpitant et spectaculaire. Un film adossé sur de méticuleuses recherches pour s’appliquer à rendre justice (et hommage) aux nombreux combattants de tous bords impliqués dans cette bataille dantesque qui a lieu quelques mois après Pearl Harbor. Si le film défend avant tout un regard américain, Emmerich ne néglige pas non plus le point de vue japonais sur l’histoire. Certes il aurait pu être plus étoffé mais peut-on vraiment en vouloir à un film américain de présenter avant tout le point de vue américain ? Au moins, Midway n’écarte pas les raisons politiques qui ont conduit les japonais à attaquer, pas plus qu’il n’écarte leurs exactions en Chine, l’élaboration de leur stratégie ou le sens de l’honneur de ses généraux. Cette mécanique bipartite, voire même tripartite puisque l’angle américain se divise ensuite en deux entre l’histoire des pilotes et celle des services de renseignement, rend l’ensemble dynamique et haletant, et surtout un peu moins patriotico-manichéen qu’escompté. Avec le concours d’une mise en scène particulièrement immersive, Midway est une plongée époustouflante au cœur même des stratégies militaires et des combats. On pourra toujours lui reprocher ses facilités narratives, ses dialogues limités, son grossissement du trait dès qu’il s’agit d’illustrer la bravoure ou quelques effets numériques assez moyens. Mais globalement, Emmerich signe un humble mastodonte sincère, efficace et armé d’une générosité et d’une passion sans faille. Et rien que pour ce clin d’œil à John Ford qui, on le rappelle, s’est réellement retrouvé au milieu de la zone de combat caméra au poing pour un documentaire, on dit franchement « oui » à ce fort solide Midway, qui allie pédagogie et spectacle. Après deux exercices passablement ratés (Stonewall et Resurgence), Roland Emmerich se relève avec panache et sert un film de guerre à couper le souffle, au passage loin d’être aussi bête que le Pearl Harbor du voisin Michael Bay qui préférait le romanesque à l’histoire. Tout le contraire de Midway.
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux