MENTEUR d’Olivier Baroux : la critique du film

Qu’est-ce qu’il se passerait si un mythomane compulsif voyait du jour au lendemain tous ses mensonges devenir réalité ? C’est le cauchemar que va vivre Jérôme (Tarek Boudali) dans la nouvelle comédie d’Olivier Baroux (Les Tuche). Mais si son quotidien va vite devenir un enfer, ce n’est rien comparé à celui que va vivre le spectateur durant 1h30 devant ce remake d’un film québécois à succès.

Quel est le principal devoir d’une comédie ? Faire rire. Quel est le principal défaut de Menteur ? Il ne fait pas rire. Menteur avait pourtant du potentiel avec son scénario abracadabrantesque mais il en exploite fort mal un postulat écrabouillé par la constante petitesse du cinéma de comédie à la française. Manque d’ambitions, manque de qualités d’écriture comme de mise en scène, manque de sérieux à la production aussi, le film d’Olivier Baroux est d’une effroyable paresse et se contente de dérouler son programme sans jamais faire d’efforts pour l’élever un tant soi peu au niveau de la truculence. On se prête vite à imaginer ce que le film aurait pu être avec davantage de talent(s) aux manettes, ou avec des moyens pour donner vie à un délire XXL. Ici, adieu style, audace ou folie, Olivier Baroux se borne à singer l’original québécois (avec quelques petites nuances) sans rien y apporter.

Menteur est platement mouvementé, vidé de toute inventivité ou créativité. Le film ne quitte jamais la première marche de l’escalier qui mène vers la bonne comédie hilarante. Et non content d’être la nullité comique qu’il est, Menteur est en plus d’une effroyable laideur, mal réalisé et surtout très mal monté. On ne rit quasiment jamais, le léger sous-texte social ajouté est plus embarrassant que significatif, la rythmique est inexistante et les meilleurs gags sont sabotés par manque d’idées pour bien faire fructifier leur manne. On passera sur son manque de bol de jouer la carte russe au moment le moins opportun de l’histoire car ce n’est, pour le coup, pas de sa faute. Bref, nul.