Carte d’identité :
Nom : Meltem
Père : Basile Doganis
Date de naissance : 2017
Majorité : 13 mars 2019
Type : Sortie en salles
Nationalité : France, Grèce
Taille : 1h27 / Poids : NC
Genre : Drame
Livret de famille : Daphne Patakia, Rabah Naït Oufella, Lamine Cissokho, Féodor Atkine…
Signes particuliers : Un premier long intéressant mais un peu trop fourre-tout.
LESBOS, PRISON À CIEL OUVERT
LA CRITIQUE DE MELTEM
Synopsis : Un an après la mort de sa mère, Elena, jeune Française d’origine grecque, retourne dans sa maison de vacances sur l’île de Lesbos. Elle est accompagnée de ses amis Nassim et Sekou, deux jeunes banlieusards plus habitués aux bancs de la cité qu’aux plages paradisiaques. Mais les vacances sont perturbées par la rencontre avec Elyas, jeune Syrien réfugié depuis peu sur l’île, qui fait basculer le destin d’Elena et de ses amis.
Une île grecque symbole d’une prison physique ou émotionnelle. Telle est l’idée de ce Meltem, modeste drame franco-grec emmené par Daphne Patakia (le prochain Benedetta de Verhoeven) et Rabah Naït Oufella (Grave, Patients). Pendant quelques jours à Lesbos, le cadre idyllique de l’île touristique devient une prison émotionnelle pour la jeune Meltem, contrainte d’y affronter ses démons et notamment le deuil de sa mère qu’elle préférerait ignorer jusqu’alors. Une prison aussi mais physique pour Elias, migrant syrien qui a échoué sur ses rivages et qui ne sait pas comment en repartir sans être arrêté. Une prison amoureuse enfin pour Nassim, secrètement épris de Meltem et qui ne peut plus fuir ses sentiments. Ces quelques personnages et d’autres autour d’eux vont voir leur destin s’entrechoquer, et de ces confrontations aux autres ou à soi-même, vont émerger les différentes thématiques qui muent le film : l’identité, les racines, le deuil, l’amour et la crise humanitaire des migrants. Plusieurs sujets que Basile Doganis essaie de coudre entre eux avec une adresse relative. Pour son premier long-métrage après deux courts très remarqués, le cinéaste franco-grec esquisse des portraits de personnages qui incarnent plus que leurs fonctions. Meltem est un film d’idées, d’envie d’aborder des sujets forts en embrassant un regard intimiste amarré au drame mais ponctué de touches de comédie. Reste que malgré de bonnes intentions, l’ensemble est un peu bancal, un peu fourre-tout. Plusieurs films existent dans ce projet qui manque de cohérence et d’une vision affirmée dominant les thèmes abordés. Au final, l’instant n’est pas désagréable mais il n’en subsiste pas grand-chose, comme si la somme de ses sujets s’annulait.
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux