LES ANIMAUX FANTASTIQUES : LES SECRETS DE DUMBLEDORE de David Yates : la critique du film

On ne va pas se mentir, la franchise Les Animaux Fantastiques peine à passionner autant que la saga canon des Harry Potter. Néanmoins, en dépit de chiffres décevants, J.K Rowling et la Warner poursuivent le travail. Jusqu’à quand ? C’est toute la question. Initialement, le plan prévoyait 5 films. Mais dès le second volet, les carences narratives ont commencé à se faire sentir et déjà les limites d’être craintes. Le premier opus plantait l’univers, les personnages. Le deuxième opus cristallisait des enjeux. Dans un monde idéal, on aurait attendu du troisième volet qu’il soit l’épilogue, le dénouement d’une nouvelle saga qui ne réclamait pas plus. Problème, il n’est pas ce dénouement, il est une sorte de grand teaser annonçant… la suite. Ce que faisait déjà le 2, ce que fera sûrement le 4. Et le constat est terrible : Les Animaux Fantastiques 3 tourne cruellement à vide. L’histoire générale piétine et ce nouvel acte n’a franchement pas grand-chose à proposer en soi. Déchiré par l’ennui de part en part, il essaie de remplir son vide par des images à défaut d’avoir quelque chose à raconter. Et le film de n’offrir que quelques micro mouvements de personnages (souvent secondaires) dans une intrigue générale totalement figée. Rien de nature à passionner. On pourrait passer du 2 au 4 en résumant l’intégralité de l’action servie par ce 3… en 30 minutes max. Témoin de cet état de fait, une séquence en exemple, qui doit au bas mot avoisiner les 20 minutes. Une séquence qui débouche sur un constat laconiquement exprimé par un personnage : « Bon, on est revenu au point de départ en fait« . Bah oui mon coco, 20 minutes qui n’ont servi à rien, le spectateur le voit et comme si cela ne suffisait pas, le film le lui dit ouvertement ! Si ça c’est pas du foutage de gueule puissance Moldu !

Les Animaux Fantastiques 3 est (d’ores et déjà) à Harry Potter ce que Le Hobbit fut au Seigneur des Anneaux, une saga spin off qui cherche à s’étirer en longueur pour d’évidentes raisons lucratives alors qu’elle n’en a aucunement la densité pour le faire. Un film, deux éventuellement, trois tout au plus, auraient suffit. Mais en l’état, le chemin va être long. Le second volet était déjà laborieux, ce troisième est d’un ennui profond, ce qui ne fait qu’amplifier sa vacuité. Si seulement le spectacle était là pour compenser la faiblesse narrative. Même sur ce plan, Les Animaux Fantastiques 3 ne sauve pas non plus ses miches. En plus d’une profonde paresse dans l’écriture, le rythme est maladroit, la générosité est en souffrance, l’aspect visuel est à la limite du seuil minimal de séduction, les scènes d’action (comprenez par là de « combats magiques ») sont souvent confuses. Reste un peu de fan service pas trop mal placé pour une fois mais c’est bien maigre pour soutenir les 2h23 de ce voyage au pays de Dumbledore (et ses secrets éventés).