La Mondo-Note :
Carte d’identité :
Nom : Akinjeon
Père : Lee Won-tae
Date de naissance : 2019
Majorité : 14 août 2019
Type : Sortie en salles
Nationalité : Corée du sud
Taille : 1h50 / Poids : NC
Genre : Thriller
Livret de famille : Ma Dong-seok, Kim Moo-yul, Kim Sung-kyu…
Signes particuliers : Le genre de film qui fait l’effet d’une bonne tarte dans la tronche.
LA NOUVELLE BOMBE DU CINÉMA CORÉEN
NOTRE AVIS SUR LE GANGSTER, LE FLIC ET L’ASSASSIN
Synopsis : Un puissant chef de gang dont la férocité est redoutée dans le milieu manque de se faire assassiner par un homme qui prend la fuite sans être identifié. S’il a survécu de justesse à l’attaque, le gangster sait que sa réputation est irrémédiablement endommagée : il doit retrouver l’assassin et le faire payer. De son côté, un inspecteur de police, est persuadé que le fameux assassin est l’insaisissable tueur en série nommé « K ». Le flic et le gangster vont alors unir leurs forces pour mettre la main sur l’assassin. Mais si le premier rêve de le voir derrière les barreaux, le deuxième n’a qu’une idée en tête : le voir mourir.
Parce que c’est de loin l’un des cinémas les plus vivaces et fertiles du moment (enfin, le « moment » dure depuis un bon bout de temps maintenant), chaque sortie en salles d’un film coréen est guettée et attendue, car on n’est jamais à l’abri d’une baffe aller-retour avec le pays du matin calme. Niché au creux de l’été, dans cette période calme et ingrate de la mi-août si loin de l’effervescence du festival de Cannes où il avait été présenté hors-compétition, Le Gangster, Le Flic & L’Assassin est le second long-métrage du talentueux Lee Won-tae, révélé en 2017 avec Man Of Will. Boosté en bonne partie par la notoriété de l’excellent Ma Dong-seok (Le Bon, La brute et le Cinglé, Dernier Train pour Busan), le bien-nommé Le Gangster, Le Flic & L’Assassin est le genre de film où tout est dans le titre. L’histoire ? Alors qu’un tueur en série sévit en ville tombant sur ses victimes au hasard, un policier va devoir faire équipe avec son ennemi mafieux pour le capturer car ce dernier est le seul à avoir survécu à une attaque du sadique. Ainsi démarre la confrontation de trois personnages aux univers très différents, un chef de la pègre, un flic tête brûlée et un tueur sociopathe. Trois personnages pour une même valse haletante où chacun y laissera des plumes.
On était préparé au choc frontal mais pas à ce point, et la collision a fait mal aux côtes laissant quelques bleus en souvenir de son passage. Quand le cinéma coréen plonge tel un faucon sur sa proie dans le polar hard-boiled, il le fait généralement en mettant en scène soit la violence folle des tueurs en série, soit ce qu’il connaît le mieux, à savoir le monde impitoyable des gangs. Histoire d’innover un peu, Le Gangster, Le Flic & L’Assassin a décidé de conjuguer les deux registres. A l’aise comme un poisson entre deux eaux, le film de Lee Won-tae est autant un polar sur les triades qui s’écharpent, qu’un thriller nihiliste à la Memories of Murder ou J’ai Rencontré le Diable tournant autour d’un tueur sanguinaire traqué jusqu’à l’obsession. Le tout avec comme destination finale, cet horizon extrême et ce point troublant où humanité et inhumanité se confondent, où la nature de chacun est capable de tous les inattendus quand elle est désespérée. Les flics deviennent des voyous, les voyous deviennent des justiciers, la frontière entre le Bien et le Mal devient poreuse, et les pires criminels réveillent la part sombre de l’être. Dans un ballet ultra-violent où les positions de chacun bougent et sont bouleversées comme un château de carte ébranlé, Le Gangster, Le Flic & L’Assassin exploite son articulation à trois personnages/visages, pour souligner l’idée que l’on est tous, en un sens, le monstre de quelqu’un.
D’une efficacité dantesque alors que l’enquête haletante est ponctuée de morceaux de bastons plus épiques qu’un choc PSG-OM de la grande époque, Le Gangster, Le Flic & L’Assassin est le genre de film racé que l’on termine sur les genoux, harassé par une intensité de chaque instant. La qualité du scénario (en dépit de 2-3 petites facilités et d’un tueur à la profondeur sous-exploitée) et la virtuosité de la mise en scène, nerveuse et opportune avec toujours le bon plan qu’il faut au moment où il faut, servent ensemble un polar jouissif et implacable comme seuls les coréens savent les formuler du haut de leur fantasque et fantastique folie cinématographique. Sans forcément être très novateur pour tous ceux qui ont vu les « classiques » récents du cinéma coréen (les évoqués Memories of Murder ou I Saw The Devil mais aussi Old Boy, The Murderer, A Bittersweat Life ou The Chaser), le film de Lee Won-tae rappelle une chose essentielle dont même Hollywood ne peut se targuer. Même s’ils tournent autour des mêmes idées, même s’ils reboutiquent les mêmes codes, même si l’on remarque les similitudes d’un long-métrage à l’autre, les films coréens parviennent presque toujours à nous cueillir, voire à nous terrasser sur place, grâce à leur maîtrise implacable et à leur sens unique du jubilatoire incandescent. Tout ce qu’est Le Gangster, Le Flic & L’Assassin, petit monument qui défouraille sec avec une nervosité dingue et une classe folle. Ah, et dernière chose, on a appris que l’ami Stallone avait acheté les droits du film en vue d’un remake à la sauce BBQ ricaine. Il va falloir se lever de bonne heure pour trouver l’acteur qui passera derrière Ma Dong-seok, la star coréenne livrant une performance hallucinante dans la peau de ce gangster massif (il a pris 15 kg de masse pour le rôle) armé d’un charisme iconique qui crève la rétine. Bref, le kiff de l’été !
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux