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LATE NIGHT WITH THE DEVIL des frères Cairnes : la critique du film

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Spectateurs

Nom : Late Night with the Devil
Pères : Colin & Cameron Cairnes
Date de naissance : 11 septembre 2024
Type : sortie en Blu-ray / DVD
Nationalité : Australie, USA
Taille : 1h29 / Poids : NC
Genre : Thriller, Épouvante

Livret de Famille : Ian Bliss, Laura Gordon, David Dastmalchian

Signes particuliers : Pas la claque annoncée.

Synopsis : 31 octobre 1977. Autrefois étoile montante du petit écran, Jack Delroy est confronté à la chute vertigineuse de l’audience de son émission. Déterminé à retrouver sa gloire perdue et à marquer les esprits, il planifie un show en direct «spécial Halloween». Mais durant cette nuit fatidique, Jack réalisera que le prix du succès peut être bien plus effrayant que ce qu’il avait imaginé…

 

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NOTRE AVIS SUR LATE NIGHT WITH THE DEVIL

C’est l’un des films de genre dont on parle le plus depuis plusieurs mois. Précédé d’une réputation dingue, acclamé à L’Etrange Festival, adoubé par Stephen King, le found footage des frères Cairnes avait tout pour être l’une des grosses sensations horrifiques de l’année 2024, aux côtés de When Evil Lurks et In a Violent Nature. Rien que son dispositif était déjà intriguant en soi. Le film se présente comme un found footage exhumant les images de la dernière émission controversée d’un vieux talk show pépère des années 80. Pour relancer une audience en perdition, le late show de Jack Delroy imagine une émission spéciale Halloween avec comme invités, un médium, une parapsychologue et sa patiente soit-disant possédée ou encore un ex-magicien devenu porte-parole des sceptiques. Avec comme objectif, un grand frisson télévisuel qui fera parler. Sauf qu’on vous le donne en mille, la soirée va dégénérer.

Dans un élan de louanges dithyrambiques, le réalisateur Kevin Smith a comparé le film à un croisement entre Rosemary’s Baby et Network de Sidney Lumet. Du premier, une pesante atmosphère inquiétante et anxiogène avec une épouvante tapie dans l’ombre, du second une critique de l’industrie télévisuelle poussant sans morale au sensationnalisme exacerbé au nom du sacro-saint Audimat tout-puissant.

Malheureusement si l’on en attendait monts et merveilles, Late Night with the Devil laisse fumer derrière lui des vapeurs de petite déception. Le contrecoup de la trop grande excitation générée par sa réputation. Des qualités, le thriller surnaturel des frères Cairnes n’en manque pas. On peut citer son esthétique rétro imitant à la perfection ces vieux late show américains, sa reconstitution parfaite, sa montée en puissance plongeant le spectateur dans une véritable expérience cinématographique, sa capacité à générer un malaise angoissant et à faire attendre le point de bascule où tout va déraper en distillant par petites doses très mesurées, des élans préparatifs. Late Night with the Devil joue très habilement avec son scénario, avec sa construction, avec ses personnages formidablement imaginés et générateurs d’oppositions enflammées autour du paranormal (le sceptique vs les convaincus). Par son jeu d’allers-retours maîtrisés entre le direct et les coulisses du show, le film crée une tension sourde qui envahit toutes ses scènes et participe à rendre le thriller aussi divertissant que captivant.

Qu’est-ce qui ne va donc pas alors que l’on se régale, non sans fascination, de ce moment de cinéma palpitant tenu par une terreur lancinante qui intrigue autant qu’elle oppresse ? Tout simplement que Late Night with the Devil rate son climax. Ou plutôt son post-climax. Passé le pic d’horreur attendu et bel et bien mémorable comme espéré (une poignée de minutes que l’on est pas prêt d’oublier), le film de Colin et Cameron Cairnes se termine un peu en eau de boudin en nous laissant avec une embêtante frustration. Celle de ne pas l’avoir vu aller à fond dans son idée. On aurait aimé plus extrême, plus rentrer-dedans, plus intense surtout. Au final, Late Night with the Devil ne bouscule pas vraiment et se traverse un peu trop tranquillement, les pieds au chaud sous le plaid et la tasse de thé fumante posée sur la table. Plutôt sympathique en soi, le film donne quand même l’impression de passer à côté d’un potentiel dingue, tout juste observé du coin de l’œil. Pour le viscérale, il faudra repasser car il ne s’incarne que dans un passage spectaculairement trop bref.

 

 

Par Nicolas Rieux

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