Carte d’identité :
Nom : The Mummy
Père : Alex Kurtzman
Date de naissance : 2017
Majorité : 14 juin 2017
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h51 / Poids : NC
Genre : Action, Fantastique
Livret de famille : Tom Cruise, Russell Crowe, Annabelle Wallis, Sofia Boutella, Jake Johnson…
Signes particuliers : Un reboot fréquentable qui vise surtout le grand spectacle hollywoodien.
LA RÉSURRECTION DE LA MOMIE
LA CRITIQUE DE LA MOMIE
Résumé : Bien qu’elle ait été consciencieusement enterrée dans un tombeau au fin fond d’un insondable désert, une princesse de l’ancienne Égypte, dont le destin lui a été injustement ravi, revient à la vie et va déverser sur notre monde des siècles de rancœurs accumulées et de terreur dépassant l’entendement humain. Des sables du Moyen Orient aux pavés de Londres en passant par les ténébreux labyrinthes d’antiques tombeaux dérobés, La Momie nous transporte dans un monde à la fois terrifiant et merveilleux, peuplé de monstres et de divinités, dépoussiérant au passage un mythe vieux comme le monde. 85 ans après le classique avec Boris Karloff et passées les bisseries rigolo-ringardes avec Brendan Fraser, les studios Universal relance la célèbre saga des Universal Monsters en commençant par dépoussiérer le mythe légendaire de La Momie. Ce remake vrillant vers le super-blockbuster au budget pharaonique, servira de point d’entrée à un vaste projet de Dark Universe bourré d’ambitions, notamment celle de développer un univers connecté façon Avengers de l’horreur, où viendront se croiser toutes les créatures mythiques qui avaient fait la gloire du studio dans les années 30. Derrière ce reboot autour de la divinité égyptienne aux bandelettes mortuaires, devraient suivre des films sur Frankenstein, L’Homme Invisible, Dr Jekyll et Mr Hyde, Dracula voire L’Etrange Créature du Lagon Noir et on en passe. Excitant n’est-ce pas ?
Avec Tom Cruise en tête d’affiche, histoire d’assurer un succès prévisible à ce lancement en fanfare, ce reboot de La Momie se présente aux antipodes de ce qui a pu être proposé par le passé, et entend souffler un vent nouveau sur l’univers des monstres mythiques du cinéma. Désormais, il n’est plus question de parler de simple film fantastique ou de comédie d’aventure légèrement horrifique empêtrée dans le second degré, mais d’un gros blockbuster d’action et d’épouvante, bourré d’effets spéciaux numériques et de scènes musclées ultra-démentes comme Tom Cruise les affectionne. Conduit par l’ex-producteur/scénariste Alex Kurtzman, La Momie entendait déverser sur la tête des spectateurs, grand spectacle et créatures effrayantes, dans un must du cinéma pop-corn teinté de romance et d’une bonne dose d’humour. Bref, tous les ingrédients de la grosse machine hollywoodienne efficace et distrayante, qui embarquerait son audience dans deux heures d’aventures conduites sur un rythme tonitruant. Et la mayonnaise a failli prendre. Car dans son entame, ce nouveau remake séduit. Non pas par sa fraîcheur ou son originalité, mais par la sincérité du vent de fun qu’il s’applique à balancer sans retenue, sans jamais se prendre trop au sérieux. La Momie est effectivement drôle, spectaculaire, légèrement angoissant, et l’on se croirait presque dans un mélange plutôt sympathique entre Indiana Jones et Van Helsing. Le film de Kurtzman tiendra la corde sur une bonne moitié, malgré d’énormes facilités d’écriture, quelques improbabilités grotesques, et une mise en scène assez déplaisante, traduisant surtout l’inexpérience de son néo-réalisateur derrière une caméra (s’il est un expert en matière d’écriture et de production de blockbusters, Kurtzman ne compte que le drame People Like Us et quelques épisodes de la série Alias à son actif, côté réalisation).
Et puis lentement, tout se délite. La Momie version 2017 sombre doucement dans le recyclage à gogo de poncifs hollywoodiens lassants, et dans la copie carbone de plein d’autres blockbusters sans âme ni charisme. Sur la longueur, le film finit par légèrement ennuyer, faute de savoir se dénicher une véritable originalité qui le différencierait de l’avalanche de super-productions qui pullulent chaque année. Derrière un Tom Cruise toujours plein d’énergie et qui porte littéralement cette généreuse salve de spectacle dont le moment de bravoure restera cette séquence de crash aérien réellement tournée en chute libre sans gravité, Sofia Boutella convainc en momie supra-énervée et revancharde (c’est l’une des petites nouveautés, la momie est une femme) alors que la sympathique mais effacée Annabelle Wallis déçoit par son interprétation hasardeuse. On retiendra de l’affaire, de beaux effets spéciaux, un rythme trépidant, et un univers intrigant qui s’installe. Mais à côté de ça, ce reboot reste très convenu, sans grandes surprises et ne parvient pas à cristalliser son intention de retrouver la recette première des classiques cultes des années 30, à savoir un mélange de terreur et d’empathie pour le monstre star. Divertissant mais dispensable. De quoi s’inquiéter pour la suite du Dark Universe, désormais bel et bien lancé ?
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux