Nom : Knock at the cabin Père : M. Night Shyamalan Date de naissance : 2022 Majorité : 1er février 2023 Type : sortie en salles Nationalité : USA Taille : 1h45 / Poids : 20 M$ Genre : Thriller, Epouvante
Signes particuliers :Knock at the Cabin rate ses intentions les plus essentielles.
Synopsis : Tandis qu’ils passent leurs vacances dans un chalet en pleine nature, une jeune fille et ses parents sont pris en otage par quatre étrangers armés qui leur imposent de faire un choix impossible. S’ils refusent, l’apocalypse est inéluctable. Quasiment coupés du monde, les parents de la jeune fille doivent assumer leur décision avant qu’il ne soit trop tard…
TOC TOC TOC – QUI EST LA ?
NOTRE AVIS SUR KNOCK AT THE CABIN
Depuis qu’il a abandonné les blockbusters foireux qui ont fait un grand tort à sa belle carrière des débuts (Phénomènes, Le Dernier Maître de l’Air, After Earth) pour revenir à un cinéma indépendant plus modeste et malin, M. Night Shyamalan s’est refait une santé artistique et critique. Tout avait commencé avec son excellent The Visit produit sous la bannière Blumhouse. Le « maître du suspens » avait retrouvé une certaine vitalité qui s’est incarnée ensuite entre réussites (Split) et séries B plus ou moins efficaces (Old). De quoi donner une nouvelle attractivité à ses propositions comme Knock at the Cabin, adaptation d’un roman de Paul G. Tremblay. Dommage qu’il ne transforme pas l’essai cette fois.
Passée une exposition hypnotisante dont le pouvoir de fascination s’incarne dans une inquiétante sensation de malaise palpable, Knock at the Cabin se fige dans la maigreur de son scénario trop pauvre pour convaincre. Étrangement, le nouveau Shyamalan n’ennuie jamais vraiment. Au contraire, il se suit même sans réel déplaisir, exerçant une certaine attraction retenant un spectateur dans l’attente d’être scotché par un quelconque tour de passe-passe. Sauf qu’il ne viendra jamais. A aucun moment Knock at the Cabin trouve le moyen de dépasser tant son postulat que ce qu’il en extirpe. La faute à son incapacité à communiquer le doute à un spectateur trop passif devant les pseudo-mystères du film. On pense par exemple au Man From Earth de Richard Schenkman, brillant exercice qui savait rendre fou son auditoire écartelé entre tous les sentiments. Schenkman avait réussi précisément là où Shyamalan échoue. Knock at the Cabin ne parvient pas à générer une ambiance de doute à rendre dingue alors que les arguments des deux partis opposés s’entrechoquent et que chacun essaie de convaincre l’autre de sa réalité et vision.
Knock at the Cabin, lui, fait pschitt. Parce que le film tourne très vite en rond sur lui-même, son concept devenant vite comme une route à une voie sans aucun croisement à explorer. Parce que son manque d’épaisseur s’illustre très/trop vite dans des flashbacks qui transpirent le remplissage pour injecter une consistance illusoire (sans eux le film n’aurait pas une durée décente). Leur mocheté formelle digne d’un téléfilm mise à part, non seulement leur utilité est questionnable mais ils tombent toujours de manière impromptue, hachant suspens et tension. Et enfin, Shyamalan ne fait finalement rien de son conte horrifique, lequel rappelle parfois les pires heures du cinéma du faiseur malin (genre Phénomènes). Le cinéaste reprend une thématique qu’il a toujours affectionnée (la foi) mais on était en droit d’espérer qu’il en extrait une proposition viscérale à l’intérieur de son huis-clos voulu anxiogène et questionneur. Le pouvoir de la croyance et de la mystification, l’intangibilité de la foi, l’égoïsme de l’humanité, l’information et la désinformation confusant notre monde moderne qui ne sait plus qui et quoi croire… Shyamalan avait quelques sujets intéressants à explorer autour de son thriller suffocant bâti sur un enjeu inextricable. Il les asseoit sur son film mais n’en tire rien, comme s’ils demeuraient un simple reflet dans une vitre. Pendant que le thriller manque de surprises et de tension incarnée, le film lui manque de chair, d’ambitions et d’intelligence. Il s’empêtre trop facilement dans une linéarité bêtasse et mis à plat, on ne peut que constater l’extrême indigence de son scénario et sa capacité à constamment s’auto-désamorcer.