Nom : House of Gucci
Père : Ridley Scott
Date de naissance : 2020
Majorité : 24 novembre 2021
Type : sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 2h37 / Poids : NC
Genre : Biopic
Livret de Famille : Lady Gaga, Adam Driver, Al Pacino, Jeremy Irons, Jared Leto, Jack Huston, Salma Hayek, Camille Cottin…
Signes particuliers : Des acteurs américains qui jouent avec un accent italien… ça surprend au début, mais c’est peut-être l’une des meilleures idées de ce film haut de gamme.
GUCCI, TON EMPIRE IMPITOYABLE
NOTRE AVIS SUR HOUSE OF GUCCI
Synopsis : Gucci est une marque reconnue et admirée dans le monde entier. Elle a été créée par Guccio Gucci qui a ouvert sa première boutique d’articles de cuir de luxe à Florence il y a exactement un siècle. À la fin des années 1970, l’empire italien de la mode est à un tournant critique de son histoire. Si l’entreprise rayonne désormais à l’international, elle est handicapée par des rumeurs de malversations financières, une innovation en berne et une dévalorisation de la marque. Le groupe est dirigé par les deux fils du fondateur – Aldo, personnage rusé et haut en couleur, et son frère Rodolfo, beaucoup plus froid et traditionnel. Pugnace, Aldo n’a pas la moindre intention de céder le contrôle de l’empire à qui que ce soit – et certainement pas à son fils Paolo, garçon fantaisiste qui aspire à devenir styliste. Quant à Maurizio, fils timide et surprotégé de Rodolfo, il a davantage envie d’étudier le droit que de diriger un groupe de luxe mondialisé. C’est alors que Maurizio tombe amoureux de la ravissante et manipulatrice Patrizia Reggiani et, contre l’avis de son père, décide de l’épouser. Lorsque Aldo se découvre des affinités avec Patrizia, il réussit, avec l’aide de la jeune femme, à convaincre son neveu de renoncer à ses ambitions juridiques pour intégrer l’entreprise dont il devient, de facto, le probable héritier. Ce qui ne manque pas de nourrir la rancoeur de Paolo, dont le talent n’est pas à la hauteur de ses rêves artistiques…
Difficile de raconter avec suspens une histoire dont on connaît déjà la fin. C’est pourtant ce que réussi à faire avec brio le réalisateur Ridley Scott. Dans ce long (2h37) -métrage, il nous fait vivre la genèse du couple Patrizia Reggiani / Maurizio Gucci et nous donne à voir ce que l’ambition démesurée et les égos surdimensionnés peuvent faire de pire. « Derrière chaque grand homme il y a une femme » dit l’adage. Adage confirmé cette fois encore puisque c’est Giannina Scott, femme du réalisateur et productrice du film, qui lui a mis entre les mains La Saga Gucci de Sara Gay Forden, paru en 2001. Une trouvaille de génie puisqu’il fallait bien un metteur en scène aussi talentueux que Ridley Scott pour revenir sur ce crime désespéré sur fond de décadence d’un empire.
Autre grand homme de cet aventure, Adam Driver, qui signe sa deuxième collaboration avec le réalisateur en quelques mois après Le Dernier duel. Un peu perdu mais toujours impeccable, il joue le rôle de cet héritier qui se voulait avocat mais qui se fera remettre dans le « droit » chemin de la course à l’héritage par une Lady Gaga plus terrifiante que jamais sous les traits de l’arriviste séductrice, Patrizia Reggiani. Une main de fer dans un gant (Gucci) de velours. Magnifique et sans concession, elle manœuvrera sans répit pour conquérir la sainte-trinité de la luxueuse famille. À propos de famille, dans le jeu de pouvoir qui se déroule sous nos yeux, on demande le père, interprété par Jérémy Irons, l’oncle joué par un Al Pacino magistral et enfin… le cousin. C’est l’incroyable, le méconnaissable, le transformiste Jared Leto qui campe ce personnage de styliste maudit complètement en marge de la mode et des affaires de la famille. Manipulé dans tous les sens, il causera, sans le vouloir, la chute de l’empire au sens familial du terme, poussé par les dents longues d’une Patrizia Reggiani qui entend bien s’offrir une place au soleil. Une place qu’elle n’obtiendra finalement pas, puisqu’elle passera seize années à l’ombre pour le meurtre de son ex-mari, qu’elle aura pourtant aidé à monter au sommet, tout comme la maison Gucci à qui elle contribua à redonner tout son éclat d’antan. Enfin, Camille Cottin complète ce casting haut de gamme et continue son ascension au rang des stars hollywoodienne, pour notre plus grande fierté.
Une bande son de dingue, des tenues plus chics les unes que les autres, du glamour en veux-tu, en voilà… L’intensité de la mise en scène de Ridley Scott fait effet, et les griffes de la famille Gucci se referme sur nous, pour notre plus grand (et coupable) bonheur.
Par Raphaela Louy