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HORIZON : UNE SAGA AMERICAINE Chapitre 1 de Kevin Costner : la critique du film

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Nom : Horizon: An American Saga Chapter 1
Père : Kevin Costner
Date de naissance : 03 juillet 2024
Type : sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 3h00 / Poids : 100 M$
Genre : Western

Livret de Famille : Kevin CostnerSienna MillerSam Worthington, Luke Wilson, Michael Rooker, Jena Malone…

Signes particuliers : Ou quand un film aurait du être une mini-série…

Synopsis : Sur une période de 15 ans avant et après la Guerre de Sécession. L’expansion vers l’Ouest est semée d’embûches qu’il s’agisse des éléments naturels, des interactions avec les peuples indigènes qui vivaient sur ces terres et de la détermination impitoyable de ceux qui cherchaient à les coloniser…

DANSE AVEC LE WESTERN

NOTRE AVIS SUR HORIZON – CHAPITRE 1

Il faisait partie de ces grandes stars hollywoodiennes que l’on était très contents de voir fouler le tapis rouge cannois. Kevin Costner est une légende finalement assez rare aujourd’hui, ses apparitions en tant qu’acteur étant assez sporadiques. Et sous sa casquette de metteur en scène, voilà plus de 20 ans que celui qui jadis dansait avec les loups n’avait plus rien signé. La dernière fois, c’était Open Range, son excellent western en 2003. Le western, c’est justement lui que retrouve Costner deux décennies plus tard avec une fresque à ampleur monumentale. Horizon est « une saga américaine » comme le dit le titre, prévue en quatre chapitres d’environ trois heures chacun. La sortie de la seconde partie a été repoussée, probablement en conséquence de l’échec du premier volet en salles (33 millions glanés à ce jour pour un budget estimé à 100). De quoi menacer les 3ème et 4ème espérées ultérieurement par le metteur en scène ? A suivre. En tout cas, celui qui incarne si parfaitement une certaine idée de l’Amérique d’avant, revenait avec de grandes ambitions pour raconter un pan majeur de l’histoire de la nation, la conquête de l’Ouest, la construction de villes sur fond de quête de l’or, les indiens délogés de leurs terres, les luttes sanglantes avec les visages pâles, la dureté d’un monde impitoyable comme le disait Clint Eastwood, un monde souvent cultivé dans le sang.
Kevin Costner s’empare d’un célèbre sujet de cinéma (à la base de tout un genre) avec cette longue fresque suivant plusieurs histoires parallèles dans différents États, du Wyoming au Montana en passant par l’Arizona. Malheureusement, parce qu’il est célèbre, parce qu’il a été probablement le sujet le plus traité par le cinéma yankee, le cinéaste peine à y apporter quoique ce soit de nouveau. Bien au contraire, Horizon est un long-métrage qui fait daté, pour dire poliment vieillot. Certains diront de manière plus flatteuse qu’il est un film « à l’ancienne » mais la réalité est que Costner n’a pas grand chose à raconter que l’on n’ait pas vu mille et une fois. Et il le fait avec une mollesse assassine. Horizon est lent, sans rythme, désarticulé. Ça voudrait avoir de l’ampleur et être épique mais le soufflet retombe vite malgré de belles images, de beaux décors naturels, une belle reconstitution et quelques scènes visuellement réussies. On s’ennuie souvent devant ce trop long voyage au pays des colons blancs et des Apaches. Le cinéma était-il la bonne idée ? On se pose la question tant Horizon semble être le fruit d’une vision très télévisée (façon mini-série) maladroitement reconvertie en films pour les salles obscures. Horizon joue la carte « saga » pour cacher ce qu’il est en réalité, une oeuvre sérialisée.

Avec Horizon, Kevin Costner a investi de sa fortune personnelle (mauvaise idée) pour convoquer les dieux de John Ford, Henri Hathaway, Anthony Mann et les autres grands du western. Mais peu de choses fonctionnent dans cet objet, certes très ambiteux, mais mal pensé. L’éclatement des différentes histoires requerrait une extrême solidité de chacune. Loupé. On traverses chaque segment sans déplaisir mais sans fort attachement non plus, ni aux histoires ni aux personnages qui les animent. Espérons que la suite soit meilleure que ce premier volet trop maculé de poussière. Il faudra bien plus d’intensité sur le reste pour espérer redresser la barre d’un convoi qui risque de s’abîmer avec perte et fracas dans le grand canyon.

 

Par Nicolas Rieux

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