[Note des spectateurs]
La Mondo-Note :
Carte d’identité :
Nom : Greta
Père : Neil Jordan
Date de naissance : 2018
Majorité : 12 juin 2019
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h38 / Poids : NC
Genre : Thriller
Livret de famille : Isabelle Huppert, Chloë Grace Moretz, Maika Monroe…
Signes particuliers : On a déjà vu ça mille fois.
ISABELLE HUPPERT EST FOLLE À LIER
LA CRITIQUE DE GRETA
Synopsis : Quand Frances trouve un sac à main égaré dans le métro de New York, elle trouve naturel de le rapporter à sa propriétaire. C’est ainsi qu’elle rencontre Greta, veuve esseulée aussi excentrique que mystérieuse. L’une ne demandant qu’à se faire une amie et l’autre fragilisée par la mort récente de sa mère, les deux femmes vont vite se lier d’amitié comblant ainsi les manques de leurs existences. Mais Frances n’aurait-elle pas mordu trop vite à l’hameçon ?
Que reste t-il aujourd’hui de Neil Jordan ? Pas grand-chose malheureusement. Juste le souvenir d’un cinéaste qui a su nous faire vibrer dans les années 80/90, avec La Compagnie des Loups, avec le bouleversant The Crying Game, avec le culte Entretien avec un Vampire ou avec le film d’époque Michael Collins. Mais comme le dirait la publicité, « ça, c’était avant ». Avant que l’irlandais ne disparaisse dans les limbes d’une industrie qui a oublié son talent. Ses dernières sorties, Ondine en 2009 puis Byzantium en 2012 n’ont pas connu un grand succès voire sont passées sous le radar. Et ce n’est pas aujourd’hui avec Greta que Neil Jordan va se rappeler à notre bon souvenir. Thriller emmené par Chloë Grace Moretz et Isabelle Huppert, Greta met en scène le face à face voulu suffocant entre une jeune femme fraîchement débarquée à New-York et qui tente de digérer la mort de mère, et une veuve isolée dont elle a va faire la connaissance après avoir retrouver son sac à main oublié dans le métro. Les deux âmes en peine vont se lier d’amitié, peut-être un peu trop vite… Et Neil Jordan de sombrer dans un thriller sous tramadol.
S’il n’y avait pas Isabelle Huppert pour lui donner un peu d’intérêt aux yeux du public français, fort à parier que Greta serait au mieux sorti directement en vidéo ou au pire, aurait tout simplement été oublié des line-up des distributeurs à l’heure où sortir un film en salles est une aventure risquée. Car en définitive, il n’y a tristement pas grand-chose à voir dans cet affrontement ankylosé, plombé par le manque d’originalité de son récit cousu de fil blanc et déjà vu mille fois auparavant. La jeune innocente qui tombe dans la gueule de la grande méchante louve, douce en apparence mais inquiétante en fond, on ne peut pas dire que Greta fasse dans le surprenant. Surtout qu’il empile les clichés dans le sillage de son pitch immédiat, avec le deuil de la mère, la bonne copine fêtarde… Que du réchauffé. Mais ce qui achève définitivement ce qui aurait pu être une série B pour samedi soir pluvieux, c’est la mollesse avec laquelle Neil Jordan emballe son affaire. Très rarement inspiré et comme resté figé dans les années 90, le cinéaste ne parvient jamais à aller jouer dans la cour des Verhoeven et autre De Palma et se borne à filmer un numéro de cabotinage avec l’énergie d’un Lamentin sous cannabis. Le résultat ennuie doucement avant de provoquer quelques éclats de rires quand le grotesque s’invite à la fête. Et dire que c’était censé être « angoissant »…
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux