[Note des spectateurs]
Carte d’identité :
Nom : Forgiven
Père : Roland Joffé
Date de naissance : 2018
Majorité : 09 janvier 2019
Type : Sortie en salles
Nationalité : Sud-africain
Taille : 1h55 / Poids : NC
Genre : Biopic, Drame
Livret de famille : Forest Whitaker, Eric Bana, Jeff Gum…
Signes particuliers : L’excellence de Forest Whitaker ne suffit pas à supporter le poids d’un film lourd comme un camion-citerne.
FOREST WHITAKER EST DESMOND TUTU
LA CRITIQUE DE FORGIVEN
Synopsis : En 1994, à la fin de l’Apartheid , Nelson Mandela nomme L’archevêque Desmond Tutu président de la commission Vérité et réconciliation : aveux contre rédemption. Il se heurte le plus souvent au silence d’anciens tortionnaires. Jusqu’au jour où il est mis à l’épreuve par Piet Blomfield , un assassin condamné à perpétuité. Desmond Tutu se bat alors pour retenir un pays qui menace de se déchirer une nouvelle fois…
La figure sacrée de Nelson Mandela ayant été largement illustrée au cinéma (on ne compte même plus le nombre de films sur sa vie), il était temps de trouver autre chose à explorer. Et pourquoi pas Desmond Tutu ? Archevêque anglican réputé pour ses messages de paix et sa grande sagesse, c’est à lui que feu Mandela avait confié le soin de diriger la « commission de la vérité et de la réconciliation », chargée de faire la lumière sur les crimes commis pendant l’Apartheid tout en visant non pas l’accablement mais le pardon. Forgiven, nouveau long-métrage du réalisateur Roland Joffé (Mission), revient sur cette période trouble de l’immédiat post-Apartheid, avec l’immense Forest Whitaker dans le rôle de Desmond Tutu et Eric Bana dans celui d’un criminel qu’il va affronter dans un face-à-face symbolique de cette étape clé de l’histoire sud-africaine.
Si le sujet pouvait être passionnant, on s’inquiétait surtout de voir le nom de Roland Joffé aux commandes, cinéaste tombé en désuétude depuis longtemps et qui n’a plus rien sorti de bon ou de correct depuis vingt ou trente ans (Mission et La Cité de la Joie). Et à voir son dernier long-métrage en date (La Prophétie de l’Anneau), on en était même à se demander jusqu’où le metteur en scène pouvait descendre dans les abysses de la médiocrité. Restait à espérer que Forgiven le tire des tréfonds, mais malheureusement, ce n’est encore pas cette fois qu’il réussira à s’extirper de son marasme artistique. Car en dehors d’un Forest Whitaker impressionnant, comme à son habitude, Forgiven est un drame plombé par une lourdeur pachydermique, que ce soit dans son écriture comme dans sa mise en scène ou son propos dessiné au marqueur indélébile qui bave partout. Dès ses premières images, Forgiven trahit tout ce que l’on redoutait, un extrême surlignement de la moindre intention, une insupportable ringardise formelle, et un parfum de « nanar » qui plane, parfum qui se transformera vite en mur de béton sur lequel tout le film va s’écraser. Dénué d’intensité, privé de subtilité dans son approche, terriblement bavard au point d’en être contreproductif, incapable de produire de l’émotion avec intelligence et limité à la molle répétition de champ/contrechamp pendant deux heures, Forgiven s’empêtre constamment dans son sujet et ne lui offre jamais le traitement qu’il aurait mérité. Les portes ouvertes et les pistes explorées demeurent comme des impasses, et faute d’une vision, Forgiven n’est qu’un passe-plat à tonalité catho, aussi terne qu’inefficient.
BANDE-ANNONCE :
Par David Huxley