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UN P’TIT TRUC EN PLUS d’Artus : la critique du film

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Nom : Un p’tit truc en plus
Père : Artus
Date de naissance : 11 septembre 2024
Type : sortie en Blu-ray / DVD
Nationalité : France
Taille : 1h39 / Poids : NC
Genre : Comédie

Livret de Famille : Artus, Clovis Cornillac, Alice Belaïdi, Marc Riso…

Signes particuliers : Sympathique.

Synopsis : Pour échapper à la police, un fils et son père en cavale sont contraints de trouver refuge dans une colonie de vacances pour jeunes adultes en situation de handicap, se faisant passer pour un pensionnaire et son éducateur spécialisé. Le début des emmerdes et d’une formidable expérience humaine qui va les changer à jamais.

 

LE PHENOMENE AUX 10 MILLIONS D’ENTRÉES

NOTRE AVIS SUR UN P’TIT TRUC EN PLUS

Plus de 10 millions d’entrées en France. Le film Un p’tit truc en plus est arrivé de nulle part et a fini au panthéon des plus gros succès de tous les temps dans les salles hexagonales. Incroyable. Rien ne prédestinait la comédie portée par l’humoriste Artus à connaître pareil triomphe, surtout au regard de la filmo du bonhomme. Rien… ou peut-être si, les goûts du public français. La dernière fois qu’une comédie française avait connu un tel succès, c’était La Famille Bélier. Et avant elle, l’incontournable Intouchables de Nakache et Toledano. Point commun ? Les trois films sont des comédies mêlant humour et émotion avec comme thématique le handicap. Physique dans La Famille Bélier et Intouchables, mental dans Un p’tit truc en plus. Et si l’on remonte bien plus loin, n’oublions pas le succès du Huitième Jour.

Deux braqueurs, un père et son fils, viennent de commettre un casse dans une bijouterie. Alors que la police est sur les dents, ils profitent d’un concours de circonstances pour filer à l’anglaise en se planquant au sein d’une colo de vacances pour jeunes adultes en situation de handicap. On vous le donne en mille, les deux malfrats ont un cœur et vont se prendre d’affection pour ces jeunes gens avec lesquels ils vont partager une aventure huaine.
Prenez un sujet prétexte à rires et émotion, ajoutez-y des gags à la pelle, un récit de rédemption, une bonne morale et une pointe de romance pour relever le goût du plat, et vous obtenez une recette calibrée pour plaire. Elle a en tout cas bien fonctionné pour Artus, acteur-réalisateur et coscénariste de Un p’tit truc en plus, présenté en avant-première à Cannes et dont le tapis rouge avait marqué les esprits avec son flot de néo-comédiens déficients ayant innondé la Croisette de sourires communicatifs.

Pari délicat que celui d’Artus. Un p’tit truc en plus se balance entre la gêne et le plaisir. Le malaise de se bidonner devant la mise en scène de véritables personnes en situation de handicap, le plaisir de rire avec eux dans un film qui les considère dans un idéal de communion. Où se situe la limite entre la moquerie dérangeante et l’amusement amical inclusif mettant en lumière des exclus ? Le fil qui sépare les deux bords est fin, très fin même. La parade aux critiques sera de sortir le coup de la belle morale de l’histoire comme bouclier en acier inoxydable. Ca et les éternels arguments classiques. Pourquoi ne peut-on pas rire de tout quand c’est fait avec bienveillance ? Pourquoi exclure du spectre humoristique des personnes en situation de handicap sous prétexte de leur handicap ? Entendable. Recevable.
Cinématographement, Artus signe un film qui avait tout pour s’effondrer comme un soufflé raté loin de l’esprit douxet intelligent des Rencontres du Papotin. De l’incroyable naïveté de sa fable à son enfilade de clichés en passant par son didactisme pataud ou sa fin prévisible et grossière, Un p’tit truc en plus ne brille pas par la finesse de son approche. Le film regroupe tous les poncifs de la comédie sur-classique vue mille fois. Mais de cette forêt de défauts indéniables, Artus parvient à sortir un film qui fonctionne, probablement parce qu’il assume sa petitesse consciente. Pour contrebalancer, Artus capitalise sur quelques qualités. Un p’tit truc en plus est nettement plus drôle que la majorité des comédies franco-francaises pantouflardes, ses intentions de fond sont louables, il est tendre, fraternel, mignon à sa manière, léger et bon enfant. En plus d’offrir un bel équilibre dans la représentation des différents personnages qui composent cette chronique truculente. Les stars, d’Artus à la radieuse Alice Belaïdi en passant par Clovis Cornillac ne volent jamais la vedette à des acteurs amateurs, tous sont mis sur un pied d’égalité face au film. Humble, le film donne l’impression d’une joyeuse bande complice qui s’amuse des clichés sur le handicap (le même argument qu’Intouchables en soi). Mais avouons-le, c’est quand même fort sympathique et attachant comme ses personnages.

 

 

Par Nicolas Rieux

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