Mondomètre
Carte d’identité :
Nom : Cessez-le-feu
Père : Emmanuel Courcol
Date de naissance : 2016
Majorité : 19 avril 2017
Type : Sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h43 / Poids : NC
Genre : Drame, Guerre
Livret de famille : Romain Duris, Céline Sallette, Grégory Gadebois, Julie-Marie Parmentier, Maryvonne Schiltz, Wabinlé Nadié…
Signes particuliers : Un drame de guerre proprement fait mais ampoulé.
LES GUERRES NE S’ARRÊTENT PAS AUX CESSEZ-LE-FEU
LA CRITIQUE DE CESSEZ-LE-FEU
Résumé : 1923. Georges, héros de 14 fuyant son passé, mène depuis quatre ans une vie nomade et aventureuse en Afrique lorsqu’il décide de rentrer en France. Il y retrouve sa mère et son frère Marcel, invalide de guerre muré dans le silence. Peinant à retrouver une place dans cet Après-guerre où la vie a continué sans lui, il fait la rencontre d’Hélène, professeure de langue des signes avec qui il noue une relation tourmentée… Encore un film sur la guerre… Si la Première Guerre Mondiale a toujours souffert d’un déficit de représentation à l’écran par rapport à la Seconde, bien plus souvent abordée, on reste tout de même dubitatif devant ce Cessez-le-Feu, énième drame d’époque plongeant dans l’une des périodes les plus sombres de la récente histoire de l’humanité. Sauf qu’Emmanuel Courcol change un peu de refrain. Cessez-le-feu ne parle pas tant du conflit en soi, ses tranchées, ses tactiques, Verdun et tout le tremblement, mais plutôt de l’après, abordant la question du fameux syndrome post-traumatique, concept souvent évoqué pour les récentes croisades américaines en Irak et en Afghanistan, mais qui n’a en réalité rien de nouveau. À travers son film historique, le cinéaste, dont c’est la première réalisation, brosse le portrait d’hommes revenus brisés de la Grande Guerre, entre dommages psychologiques irréversibles et handicaps en tout genre. Malheureusement, au terme de cette longue illustration un peu poussiéreuse dans l’âme, approchée par le prisme de deux frères, on s’interroge toujours sur l’utilité de la chose, qui n’amène à rien ou presque.Avec Cessez-le-feu, Emmanuel Courcol tente une réflexion non pas sur les conflits en eux-mêmes mais sur les conséquences postérieures, rappelant notamment que leurs ravages ne s’arrêtent pas avec le « cessez-le-feu » fièrement proclamé par les autorités, mais perdurent au contraire bien longtemps après, notamment lorsque vient le temps de la reconstruction. Pour ces hommes détruits par ce qu’ils ont vu ou fait, pour leurs femmes ou leurs familles restées dans l’ombre et l’attente, la guerre n’est pas terminée, elle ne s’arrête pas brutalement lorsque les instances le décrètent. Après la violente guerre physique opposant deux camps, vient la violente guerre psychologique opposant les ressentis et conséquences. Certains prennent la fuite, d’autres se murent dans le silence, d’autres encore essaient d’oublier. Cette seconde bataille est celle où les victimes doivent se battre contre eux-mêmes, et contre les effets néfastes de ce qui a été vécu, alors que l’inhumanité leur a explosé à la figure comme une bombe traumatisante. Si le sujet était intéressant, si la facture est élégante et si Emmanuel Courcol s’appuie sur une écriture s’attardant sur les bonnes choses, Cessez-le-feu ne parvient toutefois jamais à prendre de la hauteur et à convaincre. Parce que sa mise en scène est trop faible, parce qu’il ne trouve jamais le moyen de cristalliser l’émotion, parce qu’il reste trop souvent spectateur de son histoire, souffrant de surcroît d’un cruel manque d’intensité. Et Cessez-le-feu de ne pas être un mauvais film, seulement un effort diminué par son manque de poigne et d’originalité.
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux
Sans m’emballer outre mesure, j’aurais tendance à ne pas être aussi sévère à propos de ce film, notamment sur la place qu’il accorde à l’Afrique dans le conflit, comme refuge pour une convalescence morale, comme un berceau de vie qui s’apparente à un royaume des morts. Pour ceci, et pour la qualité de ses interprètes, je recommande tout de même la vision de « Cessez-le-feu ».
Effectivemennt, cette partie est intéressante. Tout comme la seconde d’ailleurs. C’est peut-être le mélange des deux qui peine à prendre, comme si le film voulait raconter beaucoup de choses et avait du mal à bien aborder tous ses points…